Par Julie Amadis
#IpEaVaEaFaF
Le 02/02/2018
En 2010, la masterisation de l'enseignement se mettait en place.
J'étais alors à l'IUFM (Institut de Formation des maîtres) pour y
préparer le concours de Professeur des écoles.
Je
dénonçais alors dans un article
"Mastérisation de l'enseignement :
Une réforme contre les exclus, de l'huile sur le feu ! "
cette réforme qui avait pour conséquence
d'exclure une proportion encore plus importante
d'enfants du système scolaire.
"Mastérisation de l'enseignement :
Une réforme contre les exclus, de l'huile sur le feu ! "
cette réforme qui avait pour conséquence
d'exclure une proportion encore plus importante
d'enfants du système scolaire.
"Les statistiques nous montrent que plus les gens sont diplômés, plus
ils sont d'origine sociale élevée. Ce phénomène - comme nous venons de le voir - crée un décalage avec les élèves. Par ailleurs, la paye plus importante promise par le gouvernement ne peut qu'attirer des personnes non motivées par le métier en lui-même." (Mon article )
Les
résultats catastrophiques de l'école française
dans les années qui ont suivi la masterisation de l'enseignement me donnèrent raison.
dans les années qui ont suivi la masterisation de l'enseignement me donnèrent raison.
"
On constate un éloignement sociologique croissant entre le personnel enseignant et les familles les plus modestes. C’est un des effets induits par la « masterisation » des études d’enseignant : les jeunes enseignants sont plus qu’auparavant, issus des classes les plus favorisées de la population française. Lorsqu’ils sont affectés dans des quartiers difficiles, ils n’en sont le plus souvent pas originaires, ils n’en connaissent pas les spécificités et vivent de moins en moins là où ils enseignent ; et plus largement, n’ayant jamais quitté le milieu scolaire, ils connaissent parfaitement ce milieu (ils sont « bilingues » comme nous l’a dit Valérie Corre) à la différence des parents qui ne sont pas enseignants. http://www2.assemblee-nationale.fr/static/15/commissions/CAffCult/Final-CommunicationMissionFlash.pdf
MON ARTICLE DE 2010 DENONCAIT LA MEME CHOSE QUE LE RAPPORT BERGE :
Mastérisation de l'enseignement : Une réforme contre les exclus, de l'huile sur le feu !
Un rapport dénonçant la déconnexion des profs avec leurs élèves fait hurler le milieu enseignant et ses syndicats depuis mercredi, date à laquelle le rapport Bergé a été remis au ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer.
"Deux députées ont remis mercredi un rapport au ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, sur les relations entre les parents d’élèves et les enseignants. Le document, loin de passer inaperçu, s’est rapidement attiré de vives critiques et des railleries sur les réseaux sociaux, notamment par des professeurs fâchés qu’on les dise déconnectés de la société.
Lors de la présentation des conclusions de la « mission flash » devant la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale, la députée LREM Aurore Bergé a lu le document où est expliqué que « les jeunes enseignants sont plus qu’auparavant issus des classes les plus favorisées de la population française ». « Lorsqu’ils sont affectés dans des quartiers difficiles, ils n’en sont le plus souvent pas originaires, ils n’en connaissent pas les spécificités et vivent de moins en moins là où ils enseignent », a poursuivi l’élue des Yvelines" Le Parisien
C'est étonnant de voir la Bourgeoisie critiquer ce qu'elle a elle-même construit.
En 2010, la masterisation de l'enseignement se mettait en place. J'étais alors à l'IUFM (Institut de Formation des maîtres) pour y préparer le concours de Professeur des écoles.
Je dénonçais alors dans un article "Mastérisation de l'enseignement : Une réforme contre les exclus, de l'huile sur le feu ! " cette réforme qui avait pour conséquence d'exclure une proportion encore plus importante d'enfants du système scolaire.
"Les statistiques nous montrent que plus les gens sont diplômés, plus
ils sont d'origine sociale élevée. Ce phénomène - comme nous venons de le voir - crée un décalage avec les élèves. Par ailleurs, la paye plus importante promise par le gouvernement ne peut qu'attirer des personnes non motivées par le métier en lui-même." (Mon article )
Les résultats catastrophiques de l'école française dans les années qui ont suivi la masterisation de l'enseignement me donnèrent raison.
D'autant plus, que la France est un des pays européens où la reproduction des inégalités sociales est la plus grande à l'école.
Résultats PISA 2016 : désastre pour la France mais Belkacem est contente !
L'école française championne des inégalités
"Mercredi 20 janvier, le Canard Enchaîné titrait
« Élèves pauvres et enfants d'immigrés à mauvaise école ».
L'école française est championne des inégalités.
Le Canard Enchaîné poursuivait :
« Principale critique de l'OCDE et récurrente depuis plusieurs années : la faible réduction des inégalités éducatives. Dans aucun autre pays l'échec scolaire n'est à ce point lié à l'origine sociale des élèves. »L’ÉCOLE FRANÇAISE ET SES PIÈTRES RÉSULTATS PISA
Mais la France est aussi championne des mauvaises performances de ses élèves.
« En 2012, la France a perdu 22 points en ce qui concerne la culture mathématique depuis 2000. (chiffres tirés du groupe ALPHA centre d'étude et prospective)La "performance" des élèves français en mathématiques a diminué de 16 points entre 2003 (511) et 2012 (495), ce qui en neuf ans fait passer la France des pays dont la performance est supérieure à la moyenne de l'OCDE aux pays dont la performance est dans la moyenne de l'OCDE (494 dans l'étude 2012). (Sciences et avenir) publié le 03/12/2013 La France parmi les mauvais élèves de l'enquête PISA 2012 S'agissant de la compréhension de l'écrit, les résultats de la France sont meilleurs (505 points contre 496 dans Pisa 2009), au-dessus de la moyenne des pays de l'OCDE (496), une amélioration observée depuis 2009 après un recul sensible dans les études 2003 et 2006.En sciences, le niveau de la France reste stable depuis 2006 avec 499 points (contre 501 en moyenne dans les pays de l'OCDE et 498 points dans Pisa 2009). (Sciences et avenir) publié le 03/12/2013 La France parmi les mauvais élèves de l'enquête PISA 2012
Ces mauvais résultats globaux ne sont pas très étonnants. Quand on délaisse une partie des élèves, ce sont tous les élèves qui en pâtissent. C'est l'analyse de Christian Baudelot et Roger Establet.
Les inégalités s'aggravent d'année en année.
« C'est en France que l'on observe l'un des plus grands écarts au sein de l'OCDE entre les 10 % d'élèves les meilleurs et les 10 % les moins performants. Et le fossé entre le groupe des meilleurs et celui des moins forts s'est creusé de 34 points entre 2003 et 2012, alors qu'il s'est réduit de 3 points en moyenne dans l'OCDE, de 20 points en Pologne, et même de 45 points en Allemagne ! » Alternative économique Éducation : ce qu'il faut retenir de PISA 2012, Laurent Jeanneau, 13/12/2013Les plus performants sont les plus riches et les moins bons les plus pauvres.
« Autre spécificité française, l'origine sociale pèse lourdement sur les résultats scolaires : 22,5 % des résultats des élèves français en mathématiques s'expliquent par l'influence du milieu social, contre 15 % en moyenne au sein de l'OCDE. De ce point de vue, la France est même l'un des pays les plus inégalitaires de l'OCDE, après la Slovaquie et la Hongrie » Alternative économique Éducation : ce qu'il faut retenir de PISA 2012, Laurent Jeanneau, 13/12/2013 "
LE RAPPORT BERGE DENONCE "L’ÉLOIGNEMENT SOCIOLOGIQUE CROISSANT ENTRE LE PERSONNEL ENSEIGNANT ET LES FAMILLES LES PLUS MODESTES" DU A LA "MASTERISATION DE L'ENSEIGNEMENT
Le rapport de Aurore Bergé et Béatrice Descamps met justement en avant ce que je disais en 2010. Les enseignants issus de milieux favorisés sont en déconnexion avec leurs élèves et leurs familles. Ils ne les comprennent pas, sont à mille lieux de leurs préoccupations ....
On constate un éloignement sociologique croissant entre le personnel enseignant et les familles les plus modestes. C’est un des effets induits par la « masterisation » des études d’enseignant : les jeunes enseignants sont plus qu’auparavant, issus des classes les plus favorisées de la population française. Lorsqu’ils sont affectés dans des quartiers difficiles, ils n’en sont le plus souvent pas originaires, ils n’en connaissent pas les spécificités et vivent de moins en moins là où ils enseignent ; et plus largement, n’ayant jamais quitté le milieu scolaire, ils connaissent parfaitement ce milieu (ils sont « bilingues » comme nous l’a dit Valérie Corre) à la différence des parents qui ne sont pas enseignants. http://www2.assemblee-nationale.fr/static/15/commissions/CAffCult/Final-CommunicationMissionFlash.pdf
Le rapport complet remis au ministre :
Mission "flash" sur les relations école parents
C'est Luc Chatel sous Sarkozy qui a mis en place la masterisation de l'enseignement qui faisait passer le niveau obligatoire pour passer le concours de Professeur de Bac plus trois à Bac plus cinq.
J'ai été reçue au concours de Professeur des Écoles en juillet 2011, la première année où tous les reçus avaient un diplôme équivalent à cinq années d'étude après le Bac.
Je confirme donc que les nouveaux enseignants viennent de milieux favorisés.
Ils défendent leur milieu d'origine et n'ont absolument pas conscience que l'école reproduit les inégalités. Pour eux, les élèves en difficulté manquent d'"intelligence".
Ces fausses croyances ont, bien entendu, des conséquences négatives sur les résultats des élèves.
L'objectif non avoué de la masterisation de l'enseignement était de supprimer toute résistance parmi le groupe des enseignants.
Les enseignants issus de milieux Bourgeois ou hauts Formois n'aiment pas faire grève.
Ce n'est pas dans leur culture, ce n'est pas bien vu par leur famille. Lors de l'année de titularisation, j'ai été la seule enseignante à participer aux mouvements de grève. Aucun de mes collègues (issus presque tous de milieux favorisés) n'a osé. Leur première inquiétude était de se faire "bien voir" par la hiérarchie.
L' objectif principal de la masterisation de l'enseignement a été une réussite.
Ils ont même réussi à ce que, quand une enseignante dénonce des collègues qui tapent leurs élèves, l'ensemble des collègues défendent le prof violent.
La lanceuse d'alerte (moi) s'est faite exclure 2 ans avec des faux en écritures publiques inventant qu'elle avait distribué les tracts des parents d'élèves. Les syndicats SNUIPP et UNSA ont voté son exclusion 2 ans.
2 ans plus tard, j'ai été révoquée de l’Éducation Nationale pour atteinte à la République Française. Une nouvelle une fois les syndicats ont voté la révocation (CGT, SNUIPP et UNSA)
SNUIpp Ils sont 7 élus à la CAPD de Rouen. A l'unanimité ils ont voté l'exclusion 2 ans de l'institutrice anti-violences Julie Amadis avec OMERTA76, Philippe Carrière, Monique Béaur et l'administration de protection des enseignants agresseurs
2° rentrée sans élève : je suis exclue pendant 2 ans pour avoir dénoncé des violences à enfants
La ministre Vallaud Belkacem en visite dans mon école Valmy où un instit a tapé ses élèves pendant 20 ans
Hollande révoque une prof pour déclarations anti-violence à enfants et anti-franceàfric
La Formoisie (bourgeoisie des diplômes) monte au créneau contre le rapport Bergé.
Elle ne vaut pas mieux que la Bourgeoisie.
Ces deux classes sociales spoliatrices sont main dans la main quand il s'agit d'écraser les enfants les plus pauvres afin de reproduire leur classe sociale ou quand il s'agit de révoquer une révolutionnaire anti-Franceàfric anti-violences à enfants.
-----------------------------------------------------------------
COMPLEMENT
MON ARTICLE DE 2010 :
Mastérisation de l'enseignement : Une réforme contre les exclus, de l'huile sur le feu !
(trop ancien pour répondre)
Julie Amadis
il y a 8 ans
LUNDI 11 JANVIER 2010
Mastérisation de l'enseignement : Une réforme contre les exclus, de
l'huile sur le feu !
par Julie Amadis (et Yanick Toutain)
10/01/10 18:09:28
La véritable fonction de la réforme Chatel sur les nouveaux concours
d'enseignement est d'évincer de l'Éducation Nationale tous les
pédagogues dans l'âme, respectueux des élèves et de leur potentiel
innovant.
L'exigence d'un allongement des études de 3 années (1) sélectionnera
les étudiants des couches les plus favorisées (2).
Mon expérience en tant qu'assistante d'éducation (« pionne »),
assistante pédagogique (sorte de « sous-profs » sans préparation) et
les divers stages que j'ai pu effectuer m'ont permis d'observer
environ une quarantaine de professeurs en exercice, de la maternelle à
la troisième.
Il en ressort que les plus irrespectueux des élèves sont les
professeurs de l'enseignement secondaire. Ce qui n'est pas étonnant si
l'on regarde les critères qui leur ont permis d'être là ou ils sont.
Contrairement au concours de professeur des écoles qui contient, pour
presque la moitié des points, des épreuves pédagogiques (construction
de séances, analyse de travaux d'élèves...), le CAPES écrit est
uniquement disciplinaire; c'est-à-dire par exemple qu'un candidat au
concours de maths n'aura que des épreuves de maths pures mais aucune
épreuve sur la façon de transmettre les maths.
Déjà, à l'IUFM CAPES, on prépare les jeunes à devenir des bêtes à
concours, futurs fonctionnaires.
Lorsque je préparais le CAPES d'Histoire Géographie à l'IUFM de Rouen,
mes questions sur la transmission du savoir n'avaient pas de réponse.
Ces questions n'avaient pour les profs et les élèves aucun intérêt car
le concours n'en faisait pas mention. Tous se préparaient à être
fonctionnaires et non des enseignants.
LES OBTUS SONT PROFESSEURS
Les plus obtus, les meilleures mémorisateurs (avec la méthode du « par-
coeur ») sont devenus professeurs.
Les reçus au concours, je les ai retrouvés en collège : ils étaient
profs, j'étais assistante pédagogique, ils gagnaient 1600 euros, je
gagnais 534 euros par mois pour un volume horaire identique et un
boulot d'enseignant (avec juste moins d 'élèves pour les assistants
pédagogiques).
PROFS QUI PLEURENT, ASSISTANTS A LA RESCOUSSE
Dans la salle des profs c'était les profs qui pleuraient, pas les
assistants pédagogiques. Nous étions dans l'ensemble appréciés des
élèves et nous pouvions enseigner dans de bonnes conditions
contrairement à nos collègues profs du même âge et issus souvent de
milieux sociaux plus favorisés que nous. On nous appelait à la
rescousse quand la pagaille était trop grande dans une classe.
Nous nous adaptions à toute sorte de situation, classe de SEGPA, cours
de français et de maths pour une douzaines d'élèves, atelier langage
en maternelle, construction de projets de toutes sortes.
Nous n'avions, officiellement, aucune formation pédagogique, un
salaire de misère, aucune perspective d'avenir (un contrat d'un an
renouvelable) et aucune possibilité de faire valoir nos acquis pour
quelque métier que ce soit dans le domaine de l'enseignement.
Mais nous étions motivés, nous voulions absolument aider ces jeunes
que nous respections profondément et nous ne comptions pas nos heures
de travail.
DES PRÉCAIRES RESTANT PRÉCAIRES
Mes collègues précaires le sont restés pour la plupart alors qu'ils
souhaitaient devenir enseignants titulaires.
Le combat pour la titularisation des assistants pédagogiques s'est
heurté à l'indifférence des enseignants titulaires et à la sclérose
formoise des syndicats enseignants.
Ce sont des jeunes élites – représentants typique de la strate des
répétants - qui peuplent les établissements scolaires. Ces répétants
démotivés sont souvent en décalage avec la vie des élèves.
En salle des profs, la grande majorité des enseignants analysait
l'échec scolaire par une débilité congénitale chez les enfants ou – la
nouvelle mode - une absence de contrôle parental.
Ils ne remarquaient même pas que lorsque l'apprentissage est un
plaisir, le flicage – parentale ou scolaire - n'a pas de raison
d'être.
Ils étaient incapables de comprendre ces jeunes. Hors de la présence
des élèves, la salle des profs était le lieu de leurs moqueries
méchantes. Surnoms donnés aux élèves, anecdotes croustillantes,
sourires de connivence, etc …
L'ironie dont ils faisaient preuve à l'égard des élèves montre le
degré d'irrespect qu'ils avaient pour eux.
IRRESPECT SCANDALEUX DES ADULTES ENVERS LEURS ÉLÈVES
Alors, ne nous étonnons pas après que les élèves réussissent parfois à
faire pleurer un de ces profs là. La violence la plus forte est celle
exercée contre des élèves qu'on catalogue – dans prononcer le mot - «
débile » parce qu'en échec scolaire :
« Ils sont « cons » ou quoi !!!».
Cette expression infamante est plus que courante dans les salles de
profs.
Quand on compare la motivation pédagogique des non titulaires et des
profs démotivés, on parvient à une conclusion plus que curieuse.
LES MOINS PAYÉS SONT LES PLUS MOTIVÉS
Moins les gens sont payés – tels sont les assistants pédagogiques
payés 534 euros il y a deux ans (550 aujourd'hui), plus ils sont
motivés. La titularisation - le concours de recrutement - n'est pas un
gage de réussite dans une classe.
Dans les collèges d'aujourd'hui c'est exactement le contraire !
Ce constat – paradoxal en apparence - remet en cause toutes les
revendications syndicales.
LES SYNDICATS MENTENT
Payer davantage ces enseignants titulaires n'améliorera en aucune
façon le sort des élèves. Laisser ces « sous-profs » payés un demi-
SMIC dans leur statut honteux est pour les syndicats une infamie
révèlant leur nature profonde.
Il ne faut plus augmenter les salaires des enseignants, il faut
titulariser les assistants et les payer 1000 euros pour ces 18 heures
de « présence élèves ». Et la révolisation ramènera à un niveau de
1000 euros humanistes le salaire de la totalité des enseignants.
CHATEL, DE L'HUILE SUR LE FEU
Le projet de Luc Chatel qui vise à recruter tous les professeurs au
niveau BAC+5 - la « mastérisation » - va avoir deux conséquences.
D'une part il va aggraver ce phénomène d'élitisme dans les collèges et
d'autre part il va calquer ce modèle d'enseignant dans les écoles
primaires et maternelles.
DIPLÔMES ET ORIGINES SOCIALES
Les statistiques nous montrent que plus les gens sont diplômés, plus
ils sont d'origine sociale élevée.
Ce phénomène - comme nous venons de le voir - crée un décalage avec
les élèves.
Par ailleurs, la paye plus importante promise par le gouvernement ne
peut qu'attirer des personnes non motivées par le métier en lui-même.
Un critère permettrait de trier facilement le bon grain de l'ivraie :
verser un salaire de 1000 euros à tous les enseignants, le salaire
unique mondial.
LA PÉDAGOGIE MISE AU PLACARD
La cerise sur le gâteau de cette réforme est l'absence de critère
pédagogique dans les futurs concours.
Les IUFMs préparant le CRPE (Concours de professeur des écoles)
restaient des refuges de la pédagogie. Les derniers refuges du
questionnement sur « comment transmettre les choses ». Des refuges
acritiques d'où Paulo Freire, Freinet et autres Neil ont été évacués
depuis longtemps. Mais des lieux de débats quand même.
C'en est trop pour la bourgeoisie qui préfère pouvoir – pour le 20
heures de TF1 - semer puis utiliser la violence dans les collèges –
une violence engendrée par des enseignants incapables - plutôt que de
permettre à tous d'accéder au savoir. Un choix qui favorise une
couverture médiatique fasciste plutôt que l'intérêt de tous les
élèves.
LES VICTIMES : LES EXCLUS ENFANTS D'EXCLUS
Les principales victimes de cette réforme sont les élèves de milieux
défavorisés en difficulté d'apprentissage.
Ceux que je vois depuis 5 ans exclus au fond des classes.
Ces pauvres gamins qui n'ont jamais pu expérimenter la solidarité dans
une classe, se voyant sans cesse humiliés, vont encore subir des gens
qui ne les comprennent pas et qui ne cherchent pas à les aider car on
les a déjà catalogué comme « futur chômeur ».
Il n'y a rien d'étonnant à ce que cette « haute-moyenne » formoisie
des collèges et des lycées ne bronche pas : le passage au recrutement
à BAC+5 leur fait espérer une carotte salariale supplémentaire : du
fric, du fric, du fric pour ces égoïstes consuméristes dont pas un
seul – PAS UN SEUL – n'a jamais tenté de pratiquer ce que j'ai
pratiqué depuis 5 ans de façon semi-clandestine : l'apprentissage de
la solidarité entre élèves.
La réponse à la violence et à l'échec n'est ni l'augmentation des
salaires, ni le recrutement au niveau master, ni toutes ces opérations
de communication dont sont friands les petits soldats du sarkozysme.
Elle consistera à rétablir l'humanisme à l'école. Humanisme
d'enseignants ayant la vocation et travaillant pour 1000 euros par
mois dans l'intérêt d'enfants solidaires. Des enfants solidaires
apprenant dans l'objectif de leur construction personnelle et de leur
apport humaniste.
Cet objectif sera un des buts premiers de la révolisation, un des buts
premiers de sa première étape : la révolution anticapitaliste.
Julie Amadis (écriture) + Yanick Toutain (titres, rewriting)
X1 2 ans pour le master plus l'année professionnelle qui était payée
dans l'ancien système.
X2 cf critique directeurs iufm + syndicats+CNESER
PUBLIÉ PAR JULIE AMADIS
http://www.blogger.com/profile/02062722698993761881
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire