Par Julie Amadis
#IpEaVaEaFaF
Le 26/04/2018
"Comprendre ce que l'on lit n'est pas la priorité des réactionnaires de tous poils qui n'aiment pas les gens trop intelligents !
Il leur faut juste des moutons dociles tout juste capable de savoir lire des mots isolés ou quelques phrases utilitaires, comme une consigne, un ordre, un mot sur un panneau de signalisation...
Mais les vrais lecteurs, ceux qui analysent, ceux qui veulent comprendre l'actualité, veulent comprendre le monde et les phénomènes scientifiques.... ceux là deviennent trop dangereux pour ces destructeurs de Terre et d'humanité !"
"Ceux qui veulent décortiquer les apprentissages ne respectent pas le développement naturel de l'enfant et veulent lui imposer des méthodes autoritaires déconnectées de la réalité. Derrière ce combat de méthodes de lecture se cache la lutte des strates."
"Ceux qui veulent décortiquer les apprentissages ne respectent pas le développement naturel de l'enfant et veulent lui imposer des méthodes autoritaires déconnectées de la réalité. Derrière ce combat de méthodes de lecture se cache la lutte des strates."
LIRE :
Pourquoi empêcher l'enfant d'apprendre à lire comme il a appris à parler ?
Occupation Sciences-Po : Lutte des strates plus que lutte des classes
Aujourd'hui, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer a publié quatre circulaires pour les Professeurs des Écoles.
Il y donne des "ordres" pédagogiques.
Des ordres pédagogiques réactionnaires.
Des ordres pédagogiques qui nient les découvertes scientifiques en matière d'apprentissage.
Il répète comme un pantin des groupes de pression les plus réactionnaires en préconisant la méthode de lecture syllabique.
Les élèves ne sont pas meilleurs en français qu’en maths. La faute, selon le ministre à la trop grande diversité des méthodes d’apprentissage. "Entre quelque chose qui ne marche pas – la méthode globale – et quelque chose qui fonctionne – la syllabique, il ne peut y avoir de compromis mixte", martèle Jean-Michel Blanquer dans Le Parisien. Pour l’apprentissage de la lecture, les enseignants doivent donc avoir recours uniquement à la méthode syllabique, qui consiste à décomposer les mots en groupes de lettres. Les enseignants sont priés de faire lire régulièrement des "phrases résistantes" et pas uniquement des phrases simples. Des ateliers en groupe pour aider les retardataires sont aussi recommandés." Europe 1
BLANQUER NIE L'EMPAN
Tous les bons lecteurs lisent en photographiant des groupes de mots.
Il est impossible de prendre plaisir à lire en lisant syllabe après syllabe. Il est même impossible de lire un livre de cette façon.
Des chercheurs ont mis en évidence le fait que nous lisons par "empan".
"l'empan est la quantité limitée d'informations (mots, chiffres, etc.) qui peut être stockée dans la mémoire à court terme. Sa valeur est estimée par le psychologue américain George A. Miler à 7 items environ."WikipédiaGrâce à l'empan nous mémorisons les informations essentielles de lecture.
"BALAYAGE ANTICIPE DANS LA THÈSE DE DOCTORAT
DE FABRICE CAUCHARD"
Dans sa thèse de doctorat de 2008, le chercheur Fabrice Cauchard auteur de "Empan perceptif en lecture et en recherche d'information dans un texte : influence des signaux visuels" définit l'empan "Cette thèse examine l’influence des signaux visuels (e.g. titres, marques de paragraphe) sur l’empan perceptif en lecture et en recherche d’information dans un texte. L’empan perceptif se définit comme la région du champ visuel autour du point de fixation à l’intérieur de laquelle de l’information utile est extraite. Il est communément admis que la taille de cet empan est très limitée : il ne s’étendrait pas, verticalement, au-delà de la ligne fixée en lecture et au-delà de deux lignes supplémentaires dans une tâche de recherche. L’hypothèse centrale à l’origine de cette thèse est que l’empan perceptif peut s’étendre audelà des régions antérieurement définies lorsque le texte contient des signaux visuels. Trois expériences utilisant la technique de la fenêtre mobile ont été menées pour tester cette hypothèse."
Dans la 2° partie de la présentation de sa thèse de doctorat, Fabrice Cauchard décrit 3 expériences :
"Dans les trois expériences, des textes expositifs contenant des signaux visuels ont été présentés soit en plein écran, soit à travers une fenêtre mobile (continuellement centrée sur les points de fixation) au-delà de laquelle le texte disparaissait. Cette fenêtre mobile n’avait pas de limite horizontale et était assez haute (3° d’angle visuel) pour contenir deux ou trois lignes supplémentaires en plus de la ligne fixée. Dans les deux premières expériences, les participants devaient lire les textes pour en rappeler le contenu. Dans la troisième expérience, les participants devaient chercher dans le texte la réponse à des questions spécifiques. Dans les trois expériences, on observe une perturbation de l’activité en présence de la fenêtre. Dans la première expérience, cette perturbation se traduit par une diminution des temps de relecture et par un rappel plus faible des thèmes du texte. Dans la deuxième expérience, on observe une diminution des temps de relecture, un ralentissement général du rythme de lecture, et un rappel plus faible de l’organisation hiérarchique des thèmes. Dans la troisième, on observe un ralentissement général de l’activité de recherche d’information. Ces résultats suggèrent que de l’information relative aux signaux visuels peut être perçue au-delà des régions antérieurement définies. Une nouvelle notion théorique, l’empan typographique, est proposée sur la base de ces résultats. Cet empan, d’une taille plus importante que l’empan perceptif traditionnellement délimité pour la perception des lettres et des mots, comprendrait toutes les informations typographiques perçues autour du point de fixation et utiles à l’activité (e.g. lecture, recherche d’information). Fabrice Cauchard.
BALAYAGE ANTICIPE AVANT LECTURE
(probable découverte de Fabrice Cauchard)
Quand ils doivent répondre à une question, alors ils anticipent à l'avance les indices à prélever et l'empan de lecture est plus grand.
"Les données de cette thèse ont aussi permis de mettre en évidence, pour la première fois à notre connaissance, l’existence d’un comportement de balayage anticipé du texte avant la lecture. L’examen des coefficients de corrélation montre que ce comportement est aussi utile dans les traitements de hauts niveaux du texte. Plus les lecteurs adoptent ce comportement et plus leur mémoire des thèmes du texte est bonne. Donc, en résumé, il semble que pour bien comprendre un texte, un lecteur doit se départir d’une lecture linéaire. Il peut briser cette linéarité, non seulement, en relisant des passages précédents du texte, mais aussi en examinant de manière anticipée les titres à venir. La qualité de la compréhension du Discussion générale 101 texte dépendrait davantage de ce comportement stratégique (Hyönä & Nurminen, 2006) que de la quantité totale de temps alloué au texte."Fabrice CauchardLa lecture à haute voix empêche de lire vite et donc de mémoriser ce que l'on a lu.
Mémoriser les informations principales permet d'entrer dans la compréhension d'un texte.
Pourtant Blanquer préconise à la fois la "lecture à haute voix" et la lecture par syllabe, ce qui ralentit la vitesse de lecture et empêche la compréhension.
Mais comprendre ce que l'on lit n'est pas la priorité des réactionnaires de tous poils qui n'aiment pas les gens trop intelligents !
Il leur faut juste des moutons dociles tout juste capable de savoir lire des mots isolés ou quelques phrases utilitaires, comme une consigne, un ordre, un mot sur un panneau de signalisation...
Mais les vrais lecteurs, ceux qui analysent, ceux qui veulent comprendre l'actualité, veulent comprendre le monde et les phénomènes scientifiques.... ceux là deviennent trop dangereux pour ces destructeurs de Terre et d'humanité !
BLANQUER NIE LE PROCESSUS NATUREL
D'APPRENTISSAGE DE L'ENFANT QUE
MARIA MONTESSORI APPELLE
"L 'ESPRIT ABSORBANT"
L'enfant n'apprend pas comme le croient les incultes, du plus simple au plus complexe.Tous ceux qui observent le comportement des enfants sans chercher à imposer leur volonté d'adulte, leurs préjugés d'adulte, le remarquent.
Maria Montessori démontrait que l'enfant ne fonctionnait pas comme le pensaient les adultes. L'enfant n'apprend pas consciemment par des étapes prédéfinies.
"Incontestablement, ces processus complexes ne suivent pas les processus de
fonctionnement qui seront établis chez l'adulte : l'enfant n'apprend pas à parler comme nous apprenons une langue étrangère, grâce à l'effort conscient et volontaire des facultés mentales."
(Maria Montessori)
L'enfant absorbe tout un tas de données qu'il a perçues grâce à ses différents sens et d'un seul coup ses informations qu'il a intégrées se relient pour permettre à l'enfant de comprendre, d'être capable de parler, lire, écrire, compter etc.
Ce processus d'apprentissage que nous ne voyons pas mais qui est bel et bien en œuvre, Maria Montessori l'appelle "esprit absorbant"
"Pourtant, il crée une construction stable, exacte, étonnante, analogue à la construction embryonnaire des organes dans l'organisme en gestation. Il existe donc chez le tout petit un état mental inconscient, créatif, que nous avons appelé "l'esprit absorbant""
(Maria Montessori)
L'enfant est naturellement créatif et il fonctionne comme tous les créateurs qui ont d'un seul coup une idée de génie.
C'est pour cette raison qu'il ne faut absolument pas bloquer ce processus naturel d'apprentissage.
Maria Montessori dénonce ceux qui ne le respectent pas et veulent à tous prix imposer à l'enfant LEUR progressivité dans l'apprentissage.
"En réalité l'enfant porte en soit dès l'origine la clef de son énigmatique existence individuelle. Il dispose d'un plan de structuration inné de son âme et de lignes directrices programmées pour son développement. Tout cela est d'abord extrêmement frêle et sensible et l'intervention intempestive de l'adulte, avec sa volonté et ses idées exagérées de la perfection de son autorité propre, peut anéantir ce plan ou en compromettre sa réalisation." (Maria Montessori, propos repris par Jean Houssaye, dans Quinze pédagogues, p 402)
En imposant un apprentissage de la lecture qui va "du plus simple au plus complexe" en partant de la syllabe pour finir par la phrase, Blanquer va - comme le dit si bien Maria Montessori - anéantir le processus naturel d'apprentissage créatif appelé "esprit absorbant".
En imposant une méthode aux enfants sans respecter à aucun moment leur propre fonctionnement, on détruit cette capacité incroyable d'apprentissage naturel qu'ont en eux tous les enfants.
Celestin Freinet qui utilisait la méthode naturelle pour la lecture était complétement opposé à la méthode syllabique qu'il considérait comme une attaque à l'enfance et à son intelligence.
"Si au moment où l'enfant est en plein tâtonnement expérimental pour acquérir la maîtrise du langage, on arrêtait systématiquement et d'une façon autoritaire son effort complexe pour lui enseigner la prononciation et la lecture de mots extérieurs à sa personnalité et à sa pensée, il se produirait comme un désarroi et un déséquilibre qui ralentiraient certainement son évolution, peut être même d'une façon irrémédiable"
CONCLUSION
C'est une fois de plus une attaque contre les pédagogues progressistes, Montessori, Freinet, Decroly.
Une attaque contre les enseignants qui respectent vraiment l'enfant et font confiance à son intelligence naturelle.
Ceux qui veulent décortiquer les apprentissages ne respectent pas le développement naturel de l'enfant et veulent lui imposer des méthodes autoritaires déconnectées de la réalité.
Derrière ce combat de méthodes de lecture se cache la lutte des strates.
Lutte entre les Innovants d'un côté, qui donnent les outils d'apprentissage et accompagnent l'enfant, et, de l'autre les Répétants et Parasites qui s'acharnent contre l'intelligence des enfants en voulant en faire des Répétants dociles. Ce qu'ils apprennent le mieux aux enfants ce n'est ni à lire ni à compter ni à écrire, mais à courber l'échine devant la hiérarchie.
Blanquer en imposant la méthode syllabique de lecture aux enseignants s'en prend d'abord aux enfants.
C'est une attaque de plus...
Après avoir protégé pendant plus de vingt ans et même instrumentalisé comme Belkacem les enseignants violents tel Léon Launay à l'école Valmy et avoir viré celle qui militait contre les violences à enfants, la Bourgeoisie parasite du gouvernement fait l'apologie des méthodes pédagogiques les plus réactionnaires.
Les adultes de la strate des Parasites perçoivent les enfants comme un danger car tous les enfants sont - dès qu'ils commencent à assimiler l'Héritage ancestral, et donc à devenir des Humains - spontanément altruistes et innovants. Ces adultes Parasites ne cessent donc de casser ces enfants pour en faire des moutons égoïstes Répétants et ou Parasites qui vont accepter toutes les ignominies une fois devenue adultes.
Ce n'est pas un hasard si les circulaires de JM Blanquer d'attaques des méthodes pédagogiques progressistes arrivent maintenant, en plein mouvement social, et en pleine remise en cause des méthodes pédagogiques réactionnaires actuelles par les étudiants (en particulier ceux de Sciences-Po).
Ces étudiants ne veulent plus de la sélection.
Ils veulent renouer avec le sens originel du mot "savoir" et du mot "transmission de savoirs".
Transmettre le savoir implique le refus de la sélection.
Ils l'ont compris et veulent faire de leur école, un lieu de transmission du stock d'innovations ancestrales.
Ils invitent tous les exclus du système scolaire, tous les exclus de la société à venir dans leur école.
"Pour ces raisons, nous appelons toute.s les étudiant.e.s révolté.e.s par la politique de Macron, de Mion et de leurs allié.e.s à nous rejoindre pour faire de Sciences Po un lieu ouvert à tou.te.s, étudiant.e.s, chômeur.se.s, précaires, salarié.e.s, exilé.e.s, avec ou sans papiers, en vue de briser ce temple de l'enseignement injuste, inégalitaire et élitiste que l'on essaie de nous imposer."Les étudiants remettent en cause la pédagogie utilisée dans leur école mais aussi le contenu qui consiste à "cloisonner les savoirs".
Nous invitons les enseignant.e.s à réfléchir et discuter avec nous afin de construire une pédagogie nouvelle et de décloisonner les savoirs.
Cloisonner les savoirs empêche de comprendre le monde et sert à la sélection.
C'est pour cette raison que l'école de la Formoisie et de la Bourgeoisie cloisonne les savoirs. L'objectif n'est pas que les élèves comprennent le monde. Ils deviendraient égalistes humanocrates. Non l'objectif est de reproduire les trois strates sociales, les classes sociales, en privilégiant la réussite scolaire des enfants des classes spoliatrices, et donc en privilégiant un faux-savoir académique déconnecté de la réalité, de la vie.(IpEaVaEaFaF) extrait de Occupation Sciences-Po : Lutte des strates plus que lutte des classes
Macron et Blanquer ont peur de la jeunesse parce qu'ils ont peur de la Révolution.
Les attaques de JM Blanquer contre les pédagogies progressistes s'inscrivent dans le grand plan de Macron qui consiste à supprimer tous les acquis sociaux depuis la seconde guerre mondiale en obéissant aux intérêts des plus gros capitalistes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire