Sur le statut de Kidal, le président Issoufou Mahamadou et les rebelles désarmés ont-ils fumé le calumet de la paix ? En recevant les ex-rebelles que recherchent réellement les autorités nigériennes ? On peut dire que les réseaux tapis au sein des communautés touarègues ont pesé dans ce rapprochement.


Le président nigérien, Issoufou Mahamadou, a reçu, dans la plus grande discrétion, le mardi 26 novembre à son cabinet au palais présidentiel, plusieurs leaders des principaux mouvements des ex-rebelles en particulier le HCUA.
Aucun commentaire officiel ou détail n’a été rendu public à la sortie de cet entretien qui s’est déroulé en présence du Premier ministre nigérien, Brigi Rafini. On notait également la présence du chef des services secrets nigériens (DGSE), le général de corps d’armée Lawan Chékou Koré.
Selon les quelques informations distillées par les responsables de ces groupes, c’est à l’invitation du président Issoufou que la délégation des leaders touaregs a séjourné à Niamey. La rencontre, à en croire les mêmes sources, a permis de faire table rase de certains événements qui ont récemment provoqué une crise ouverte entre les deux parties. Il s’agit notamment des déclarations du président du Niger Issoufou sur le statut de Kidal.
Selon un des porte-parole du HCUA, Almou Ag Mohamed, la rencontre a permis de mettre fin au “petit malheureux incident”, qui est désormais “clos”. Est-ce une interprétation de l’ex-rébellion ou les dires du chef de l’Etat tels que rapportés par les invités du président Issoufou ? Du côté des autorités du Niger, pas un mot de cette rencontre qui sonne comme un soulagement pour les occupants de Kidal.
Fin de discorde autour du statut de Kidal ?
Entre les autorités nigériennes et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), notamment le HCUA, c’est le statut de Kidal qui constitue la pomme de discorde.  Désormais et à nouveau, c’est la lune de miel entre le pouvoir de Niamey et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). En effet, les deux parties étaient, depuis quelques mois, à couteaux tirés suite aux déclarations du président Issoufou sur le statut de la ville de Kidal.
“Le statut actuel de Kidal est une menace pour le Niger. L’Etat malien doit impérativement y reprendre ses droits”, avait à maintes occasions, affirmé le chef d’Etat nigérien, qui a également déclaré, détenir les preuves “qu’il y a des mouvements signataires de l’accord pour la paix d’Alger qui ont une position ambigüe et qui sont de connivence avec les terroristes”.
Des propos qui ont soulevé une vive protestation des principaux mouvements rebelles qui contrôlent la ville de Kidal et ses environs (HCUA, MNLA, MAA), qui les ont rejetés en bloc. Depuis, le constat est que le courant ne passait plus entre le pouvoir de Niamey et les leaders de la CMA, du MNLA et surtout du HCUA.
Pourtant, avant cet incident, Niamey servait de médiateur dans la crise malienne. Une médiation par l’entremise des puissants réseaux dont disposent les autorités nigériennes au sein de la communauté touarègue, à cheval entre le Mali et le Niger.