Elle fut aussi l'occasion pour RMC Kaboré de montrer son visage de traitre rallié à la dictature sanguinaire. Et donc de renier son passé commun avec Valère Somé dans l'ULC(R) et avec Sankara.
Les jeunes qui manifestèrent furent torturés par Compaoré et sa clique.
Le combat de la jeunesse africaine est plus que jamais d'actualité.
Les jeunes Tchadiens le 27 avril 2021 tués par la police de Déby sont les héritiers des jeunes burkinabè qui ont subi la répression de Compaoré en 1988.
- Nous désengager de l'U.L.C.(R) dont les prises de positions et décisions à compter de ce jour ne nous lient plus.
- Nous atteler, sans polémique stérile, à faire un bilan critique de nos dix années de lutte, seule base objective pour participer à la lutte pour l'émancipation véritable de notre peuple.
Pour le Bilan Critique, En Avant!
Salutations communistes.
Ouagadougou le 16 Mai 1988»
(Ont signé: Alain Coéfé, Basile Guissou, Blaise Kyélem et Rock Kaboré)
Comme on pouvait s'y attendre, les manifestations eurent lieu le 19 Mai 1988 et nombreux furent nos camarades étudiants et élèves arrêtés et torturés.
Dans la soirée du 21 Mai 1988, en rentrant chez moi, je fus arrêté par les agents de la Direction de la Sécurité Publique commandée par le Commissaire Alain Ouilma. Le 23 Mai, Alain Coéfé se serait présenté au bureau du Capitaine Yé Bognessan Arsène, coordonnateur national des Structures Populaires, muni de leur pétition pour se justifier et avec lui ses camarades co-signataires.
Maintenant, Blaise Compaoré exige de ses commissionnaires la dissolution de l'U.L.C.(R) au sein de l'O.D.P./M.T. Et Basile Guissou ainsi que Rock Kaboré qui se sont d'eux-mêmes exclus de l'Organisation par leur pétition du 16 Mai 1988, ont entrepris d'engager les pourparlers avec l'O.D.P./M.T., au nom de la direction de l'U.L.C.(R) en vue de cette auto-dissolution de l'Organisation. Et pour arriver à leurs fins, c'est la question du bilan critique de notre participation au C.N.R. qu'ils mettent en avant. Paradoxalement, ils n'ont pas attendu de procéder à un tel bilan pour décider de participer au gouvernement du Front «Populaire» de Blaise Compaoré: Rock Kaboré est l'actuel ministre de l'Equipement et des Transports du gouvernement du Front «Populaire».
Extraits de l'Espoir Assassiné de Valère Somé
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dimanche 29 novembre 2020
20 mai 1988-2021 : La jeunesse africaine doit reprendre l'héritage des jeunes burkinabè sankaristes qui manifestaient le 20 mai 1988 contre l'impérialisme et contre l'assassin Blaise Compaoré en reconstruisant les CDR
La journée anti impérialiste initiée en 1984 fut le 20 mai 1988 le point de ralliement de tous les sankaristes pour dénoncer les assassins.
Elle fut aussi l'occasion pour RMC Kaboré de montrer son visage de traitre rallié à la dictature sanguinaire. Et donc de renier son passé commun avec Valère Somé dans l'ULC(R) et avec Sankara.
Les jeunes qui manifestèrent furent torturés par Compaoré et sa clique.
Le combat de la jeunesse africaine est plus que jamais d'actualité.
Les jeunes Tchadiens le 27 avril 2021 tués par la police de Déby sont les héritiers des jeunes burkinabè qui ont subi la répression de Compaoré en 1988.
Tchad : Gloire éternelle à Yannick Djikoloum, Mbaïlar Mbaihonbé, Lambeï Bonheur, Douksouma Balaman, Mbaihornom Blaise, et tous les autres morts pour nos libertés, assassinés par Mahamat Déby, par son parrain Emmanuel Macron et par les militaires tueurs du putsch CMT Il faut des JDR Juges Délégués Révocables de CDR pour condamner à la prison à vie les terroristes criminels du CMT et leurs patrons de l'Elysée et du Quai d'Orsay !
Cette jeunesse africaine anti-impérialiste doit reprendre l'héritage de Thomas Sankara et reconstruire des CDR .
Kaboré le président actuel au Burkina fait partie du groupe qui a cautionné la torture contre ces jeunes sankaristes.
CITATION EXTRAITE DE THOMAS SANKARA "L'ESPOIR ASSASSINE"
Quelques semaines auparavant, l'U.L.C.(R) avait encouru les menaces d'une répression sans précédent au cas où les manifestations d'élèves et étudiants auraient lieu. Ces derniers voulaient profiter de la commémoration de la journée Anti-Impérialiste de la Jeunesse (fixée au 20 Mai 1987) pour organiser leurs propres manifestations.
Les menaces eurent pour résultat de semer une peur panique dans nos rangs. Il y eut des défections. Aux éléments longtemps disposés à collaborer avec le Front «Populaire», s'est joint Basile Guissou. Détention et tortures ont-elles réussi à briser en lui toute velléité de lutte? Cette capitulation, il allait la justifier après coup par une prétendue «divergence» survenue entre lui et moi quant aux voies et moyens qu'il nous faudrait désormais utiliser pour le triomphe de nos idées.
Lui, Basile Guissou, serait désormais partisan de «la voie constitutionnelle de lutte» tandis que je demeurais attaché à «la voie putschiste militaire» de prise de pouvoir.
Il n'est nul besoin pour moi d'affirmer qu'une telle «divergence» ne s'est jamais exprimée et qu'il s'agit d'une argumentation a posteriori pour justifier une conscience coupable.
Sous l'effet de la peur d'une éventuelle répression, les signataires déposèrent dans la nuit du 16 Mai 1988 la pétition suivante:
«LETTRE AU BUREAU POLITIQUE ET AU COMITÉ CENTRAL DE
L'UNION DE LUTTE COMMUNISTE RECONSTRUITE U.L.C.(R)
Il y a de cela dix ans, en 1978, nous avions rompu idéologiquement, politiquement et organisationnellement avec l'Organisation Communiste Voltaïque (OCV) pour créer l'Union de Lutte Communiste (ULC) devenue en Mars 1984 U.L.C.(R). Dix années au cours desquelles nous avons impulsé et soutenu un courant politique dont les principales thèses ont largement influencé la vie politique de notre pays ces dernières années.
Aujourd'hui, nous sommes de nouveau à la croisée des chemins car il nous faut franchir une étape supplémentaire dans la recherche des solutions les meilleures pour l'émancipation véritable de notre peuple à travers un effort de réflexion critique sur cette période riche d'expériences théoriques et pratiques.
Il y a encore quelques semaines, un consensus s'était dégagé en notre sein pour procéder à un bilan critique de notre Organisation et dégager des perspectives nouvelles. En d'autres termes, prendre acte de la faillite de la ligne politique que nous avions suivie jusqu'alors et, notamment depuis le C.S.P., tirer les enseignements de notre participation au C.N.R. et des événements du 15 Octobre au même titre que toutes les autres forces politiques afin de nous renforcer.
Ce bilan critique, nous le voulions pour une fois, réel et approfondi, suivi d'un engagement de chaque militant à travailler au renforcement de l'Organisation.
Cependant, force est de constater que ce consensus est remis en cause par des affirmations du genre: "Les conditions ne sont pas réunies pour le bilan" et le refus de convoquer depuis plus de trois mois le Comité Central et le Bureau politique de notre organisation, laissant nos militants dans le désarroi le plus total. Une telle démission a favorisé le développement au sein de notre Organisation des pratiques que nous pensions à jamais révolues; ragots de couloirs, dénigrements et tentatives d'isolement des camarades qui posent la nécessité du bilan. Bref, un effritement quotidien de notre unité idéologique, politique et organisationnelle.
En lieu et place du débat franc et direct qui élève le niveau théorique des militants et renforce l'unité de l'Organisation, on a préféré développer les commérages. Mieux, des initiatives sont prises sans consulter les membres du Comité Central et du Bureau Politique.
Cette volonté manifeste de ne pas faire le bilan, de continuer à contempler la situation et d'être à la remorque des événements vise à liquider à petit feu notre Organisation.
C'est pourquoi, pour parer au blocage qui plonge l'U.L.C.(R) dans une quasi-léthargie et désoriente nos militants au moment où des choix tactiques et stratégiques clairs s'imposent, Nous, membres du Comité Central et du Bureau Politique, Signataires de la Présente, en accord avec les militants qui partagent notre point de vue sur la situation actuelle de l'Organisation, avons décidé de:
- Nous désengager de l'U.L.C.(R) dont les prises de positions et décisions à compter de ce jour ne nous lient plus.
- Nous atteler, sans polémique stérile, à faire un bilan critique de nos dix années de lutte, seule base objective pour participer à la lutte pour l'émancipation véritable de notre peuple.
Pour le Bilan Critique, En Avant!
Salutations communistes.
Ouagadougou le 16 Mai 1988»
(Ont signé: Alain Coéfé, Basile Guissou, Blaise Kyélem et Rock Kaboré)
Des quatre signataires, seul Alain Coéfé était membre du Bureau Politique de l'Organisation.
Basile Guissou, malgré le fait qu'il s'auto-proclamait à l'extérieur du pays «premier dirigeant de l'Organisation» (lors de ses missions en tant que ministre des Relations Extérieures), avait longtemps été maintenu à la base comme simple militant - cette décision ayant été prise pour sanctionner son premier acte de trahison vis-à-vis de l'U.L.C. en Octobre 1979. Ce n'est qu'au mois de Mai 1987, sur proposition d'Alain Coéfé, qu'il fut relevé au rang de membre du Comité Central.
Quant à Kyélem Blaise, il était tellement déconsidéré pour ses pratiques de corruption, que l'Organisation aurait dû l'exclure depuis longtemps.
Telle est la physionomie des pétitionnaires du 16 Mai 1988.
La réaction de la Direction de l'U.L.C.(R) fut prompte. Il était plus que clair que ces quatre camarades couraient au devant des événements pour dénoncer leurs camarades et du même coup se blanchir aux yeux du régime.
Mesurant les menaces qui pesaient sur elle, la Direction entreprit de répondre à la «Lettre» des quatre pétitionnaires. Cette réponse date du 17 Mai 1988:
«Aux Camarades membres du C.C. de l'U.L.C.(R), Co-signataires de la lettre en date du 16 Mai 1988 adressée au Bureau Politique et au Comité Central de l'Organisation (Camarades Coéfé Alain, Basile Guissou, Roch Kaboré, Kyélem Blaise).
Nous accusons réception de votre lettre ci-dessus mentionnée. Afin de mieux instruire les points qu'elle soulève, au sein de l'Organisation, il est de notre devoir d'exiger de vous des éclaircissements supplémentaires:
1°) Nous constatons avec satisfaction, que votre initiative est motivée par votre sincère désir d'empêcher la liquidation entreprise à "petit feu" de notre Organisation. Cependant, force est de douter de votre bonne foi, du fait de certains actes et agissements posés par nombre d'entre vous ces derniers temps.
2°) S'il est en accord avec les principes organisationnels que des membres d'une cellule, ou d'une instance quelconque se concertent et agissent en commun accord pour interpeller une autre instance de l'Organisation, cela devient purement des attitudes anti-organisationnelles, lorsque des militants appartenant à des instances différentes, supposées par conséquent s'ignorer, agissent d'un commun accord pour interpeller une autre instance de l'Organisation.
Vous-mêmes affirmez avoir agi "en accord avec des militants qui partagent (votre) point de vue".
3°) L'unique divergence à partir de laquelle vous avez élaboré votre lettre, se réduit à l'acceptation ou au refus de procéder à un bilan critique de notre Organisation. Vous accusez les autres membres du C.C. et du Bureau Politique de faire preuve de volonté manifeste de ne pas effectuer le bilan critique. Cela nous surprend. D'ailleurs, vous affirmez le non fondement d'une telle accusation lorsque vous écrivez: "Cependant, force est de constater que ce consensus est remis en cause par des affirmations du genre: les conditions ne sont pas réunies pour un bilan".
Quoique inexacte (car il s'est agi de conditions qui ne sont pas réunies pour réunir le C.C. ou le B.P.), vous affirmez cependant l'acceptation de la nécessité du bilan.
En outre des raisons ont été avancées pour justifier l'inopportunité de la convocation de ces deux instances. Il aurait fallu démontrer l'inconsistance des raisons avancées.
4°) Vous parlez d'initiatives qui "sont prises sans consulter les membres du Comité Central et du Bureau Politique". Vous nous aideriez en nous explicitant une telle accusation. Puisqu'à notre connaissance, aucune initiative n'a été prise au nom de l'Organisation.
5°) Il serait utile pour l'ensemble de l'Organisation que vous clarifiez le sens de vos décisions finales:
- que signifie "se désengager de l' U.L.C.(R) dont les prises de positions et décisions à compter de ce jour ne (vous) lient plus"?
Doit-on comprendre que par cette décision vous cessez d'appartenir à l'Organisation?
De quelles "prises de positions et décisions" de l'U.L.C.(R) s'agit-il?
Comment l'U.L.C.(R) peut-elle prendre des positions et des décisions, sans que le B.P. ou le C.C. ne se réunissent?
Votre décision de "(vous) atteler (...) à faire un bilan critique de nos dix années de lutte", dans quel cadre comptez-vous le faire si comme on peut le supposer vous n'avez pas rompu les liens avec l'Organisation?
C'est mus par le désir sincère de comprendre au mieux les termes de votre lettre, convaincus que nous sommes que l'Organisation doit se renforcer par l'engagement non formel mais pratique et conséquent de chaque militant, que nous vous invitons à préciser ces points.
Et le militant ne peut travailler conséquemment au renforcement de l'Organisation, que s'il met en pratique le respect des principes organisationnels.
C'est justement le respect des principes organisationnels qui met un frein aux ragots de couloir, dénigrements et autres attitudes fractionnistes et scissionnistes que vous dénoncez dans votre lettre.
Peut-on être moralisateur, si l'on veut combattre le mal en pratiquant le mal?
Avec toutes nos militantes considérations.
Pour le S.P. du B.P. de l'U.L.C.(R)
Valère D. Somé.»
Cette lettre est restée jusqu'à nos jours sans réponse car l'intention des signataires n'était pas d'engager une discussion positive. Leur pétition avait pour unique but de se doter d'un élément de preuve qui les justifierait le cas échéant aux yeux du Front «Populaire».
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