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vendredi 22 mars 2019

Pour attribuer un logement au Havre, l'adjoint d'Edouard Philippe exigeait d'une femme en détresse des photos nues d'elle. Luc Lemonnier démissionne avant même que le procureur Gosselin ne le place en garde à vue pour trafic d'influence passive avec harcèlement à caractère sexuel

Par Julie Amadis
et Yanick Toutain
#IpEaVaEaFaF
Le 22/03/2019

Après le décès de son fils, en novembre 2017, Sandra entre dans une période de dépression pour laquelle elle est hospitalisée puis reçoit un traitement. (..) De retour chez elle en mai 2018, elle reprend contact avec l’élu via Messenger, pour lui demander de l’aide, toujours pour une demande de logement et ses recherches d’emploi. C’est en juillet 2018 que le maire lui envoie, toujours par cette messagerie, plusieurs photos, sur lesquelles il pose dans des positions très suggestives. Dans les messages, « il m’explique qu’il aime le libertinage et comment il allait me faire l’amour », résume-t-elle. Il lui en demande en retour, ce qu’elle refuse. 76Actu

Dans la semaine suivant l’envoi, « j’ai appelé la police pour déposer plainte, mais on m’a dit que ce n’était pas recevable, qu’on ne pouvait rien faire pour moi », poursuit-elle.76Actu

Au Havre et à Rouen, la police refuse de prendre les plaintes des victimes d'agresseurs ayant un poste de pouvoir important. Sandra explique que les policiers ont refusé sa plainte contre Luc Lemonnier. Lorsque j'avais voulu porter plainte à Rouen contre les Inspecteurs d'Académies Tillmann et Carrière, l'IEN Deplanque pour diffamation en réunion publique et pour faux en écritures publiques et contre Léon Launay pour faux témoignage, la police de Rouen avait refusé de prendre ma plainte alors que j'avais tout le dossier sous le bras et toutes les preuves des accusations que j'avançais ! Par contre, quand les agresseurs portent plainte contre leurs victimes, les plaintes sont enregistrées et les victimes sont poursuivies !



Sandra, femme en détresse, demande en regardant  "droit dans les yeux en pleurant » à l'ex Premier adjoint d’Édouard Philippe devenu maire en 2017 , un logement pour elle et son enfant malade mourant.
Elle reçoit pour réponse de Luc Lemonnier une lettre lui faisant des propositions sexuelles accompagnée de selfies pornographiques.

On ne croit donc plus au probable bobard de la visite matinale d'Edouard Philippe à Luc Lemonnier. Ce n'est sans doute pas avant 9h du matin que la décision de démissionner a été prise par les deux salopards mais plus tard dans la journée quand le témoignage de Sandra était sur le point de sortir dans les médias. Ces deux gredins savent pertinemment que c'est le délit de trafic d'influence passive dont est coupable Luc Lemonnier et que la protection du procureur voyou François Gosselin n'allait plus pouvoir continuer....

Édouard Philippe a fait un aller-retour aussi discret qu’express jeudi matin pour rencontrer celui à qui il a laissé la mairie en mai 2017. Changement de ton. Après le silence observé depuis le début de l’affaire, puis sa tentative de défense mercredi, Luc Lemonnier présente sa démission jeudi soir. Une décision « mûrement réfléchie », écrit-il. « Une décision responsable », a commenté Édouard Philippe dans la soirée.L’affaire était devenue trop sensible. Et allait encore prendre de l’ampleur. Radio France explique l’avoir sollicité avant la diffusion de nouveaux témoignages…Ouest France

Sandra décide de témoigner quand elle lit dans le journal que Luc Lemonnier qualifie ses agressions contre les femmes « d' échanges entre adultes consentants ».
Luc Lemonnier a une drôle conception des "échanges entre adultes consentants" ! Les femmes qu'il a harcelées avec ses selfies pornographiques n'ont jamais rien consenti ! Elles sont victimes de ses agressions !
Sa démarche « vient du cœur » confie Sandra*. « Quand j’ai vu ça dans la presse, j’ai voulu montrer à cette dame qu’elle n’était pas seule », explique-t-elle. Cette dame, c’est une ancienne colistière du maire, présente sur la liste d’Édouard Philippe aux municipales en 2014. Dans un entretien accordé à nos confrères de France Bleu, elle a raconté comment elle s’est sentie agressée par l’envoi de selfies nu par Luc Lemmonier.
Jeudi 21 mars 2019, en découvrant le contenu d’un communiqué du maire évoquant « des échanges entre adultes consentants », Sandra décide elle aussi de prendre la parole :
Pour moi, il n’y avait pas de consentement quand il m’a envoyé ces photos. Tout cela était déplacé et je comprends que cette femme dise qu’elle a ressenti cela comme un viol. 76Actu
 Sandra était en grande détresse. Elle avait un enfant malade qui est décédé quelques mois après sa première rencontre avec le maire.
Le maire Luc Lemonnier n'a eu aucune bienveillance envers elle. Ce qui lui importait c'était de profiter de sa faiblesse pour lui imposer des faveurs sexuelles !
Dans un premier temps, Luc Lemonnier écoute Sandra lui racontant son extrême précarité. Elle est pauvre,  seule et réclame un logement adapté pour son enfant malade.
Sa rencontre avec le maire remonte à 2017. A l’époque, Sandra multiplie les démarches et contacts pour tenter de trouver un logement adapté, nécessaire pour son fils malade. Elle rencontre alors le maire, à l’occasion d’un meeting politique. « Comme il est le président d’Alcéane (bailleur social du Havre), je lui ai parlé de ma situation. Je l’ai regardé droit dans les yeux en pleurant », se souvient-elle.76Actu
Le fils de Sandra meurt. Elle est effondrée, devient dépressive et est hospitalisée.
Ils se rencontrent « plusieurs fois » par la suite. Après le décès de son fils, en novembre 2017, Sandra entre dans une période de dépression pour laquelle elle est hospitalisée puis reçoit un traitement.76Actu
Sandra décide de continuer malgré tout à se battre. Elle demande à nouveau de l'aide à Luc Lemonnier pour un logement et pour du travail en mai 2018.
De retour chez elle en mai 2018, elle reprend contact avec l’élu via Messenger, pour lui demander de l’aide, toujours pour une demande de logement et ses recherches d’emploi.76Actu
Le maire profite de la précarité de sa situation pour lui réclamer des faveurs sexuelles (implicitement en échange d'un logement ou d'un emploi) .
C’est en juillet 2018 que le maire lui envoie, toujours par cette messagerie, plusieurs photos, sur lesquelles il pose dans des positions très suggestives. Dans les messages, « il m’explique qu’il aime le libertinage et comment il allait me faire l’amour », résume-t-elle. Il lui en demande en retour, ce qu’elle refuse.76Actu
 Luc Lemonnier devrait être poursuivi s'il y avait une vraie justice en France pour abus de faiblesse et trafic d'influence  !

Il a abusé de la situation de faiblesse dans laquelle se trouvait Sandra suite au décès de son enfant pour obtenir des faveurs sexuelles ! Pour cela il devrait être puni de 3 ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende.
Article 223-15-2
Est puni de trois ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende l'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse soit d'un mineur, soit d'une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de son auteur, soit d'une personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de l'exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement, pour conduire ce mineur ou cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables.(source Légifrance)
 Il devrait aussi être jugé pour trafic d'influence commis par des personnes exerçant une fonction publique. Le peine prévue est 10 ans de prison et une amende de 1 000 000 €.

Est puni de dix ans d'emprisonnement et d'une amende de 1 000 000 €, dont le montant peut être porté au double du produit tiré de l'infraction, le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique, chargée d'une mission de service public, ou investie d'un mandat électif public, de solliciter ou d'agréer, sans droit, à tout moment, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques pour elle-même ou pour autrui :
1° Soit pour accomplir ou avoir accompli, pour s'abstenir ou s'être abstenue d'accomplir un acte de sa fonction, de sa mission ou de son mandat ou facilité par sa fonction, sa mission ou son mandat ;
2° Soit pour abuser ou avoir abusé de son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir d'une autorité ou d'une administration publique des distinctions, des emplois, des marchés ou toute autre décision favorable.

 On espère que Closer brisera le rideau de fumée des mensonges et donnera une large publicité au témoignage de la malheureuse Sandra.

 Au Havre et à Rouen, la police refuse de prendre les plaintes des victimes d'agresseurs ayant une poste de pouvoir important.
Sandra explique que les policiers ont refusé sa plainte contre Luc Lemonnier.

Dans la semaine suivant l’envoi, « j’ai appelé la police pour déposer plainte, mais on m’a dit que ce n’était pas recevable, qu’on ne pouvait rien faire pour moi », poursuit-elle.76Actu
Lorsque j'avais voulu porter plainte à Rouen contre les Inspecteurs d'Académies Tillmann et Carrière, l'IEN Deplanque pour diffamation en réunion publique et pour faux en écritures publiques et contre Léon Launay pour faux témoignage, la police de Rouen avait refusé de prendre ma plainte alors que j'avais tout le dossier sous le bras et toutes les preuves des accusations que j'avançais !

Par contre, quand les agresseurs portent plainte contre leurs victimes, les plaintes sont enregistrées et les victimes sont poursuivies !
Luc Lemonnier a porté plainte pour "diffusion de photos ans accord de la personne" et pour "diffamation" contre une des femmes qui s'était rebiffée en envoyant les photos pornographiques qu'elle avait reçues du maire à des élus
Printemps 2018: des conseillers municipaux de la majorité du Havre reçoivent un courrier anonyme. Il contient une photo de leur maire, Luc Lemonnier, nu, accompagné de quelques lignes d’insultes. Le maire répond par deux plaintes , l’une pour diffamation, la seconde pour diffusion de photo sans accord de la personne.
L’enquête permet d’identifier l’expéditeur du pli : une femme, candidate avec Luc Lemonnier aux élections municipales sur la liste d’Édouard Philippe. Convoquée lundi 18 mars 2019 par le procureur de la République, celle-ci a fait l’objet d’un rappel à la loi. Les plaintes du maire sont classées sans suite mais c’est le début de la chute.Ouest France
De la même façon Léon Launay - instituteur de l'école Valmy du Havre - qui frappe ses élèves depuis plus de 20 ans avait porté plainte contre moi pour diffamation avec son complice l'inspecteur Deplanque défenseur depuis 2008 d'enseignants agresseurs d'enfants de maternelle. L'éducation nationale s'est servie du faux témoignage de Léon Launay contre moi. Un tissu de mensonges absurdes inventant que je me trouvais dans une ville près du Havre, sur une place (d'armes) où je n'ai jamais mis les pieds et que j'avais distribué sur ce marché les tracts des parents d'élèves. Tissu de mensonges délirants et dépourvus du moindre commencement de preuve. Cela avait suffit à l'inspecteur d'académie Philippe Carrière pour m'exclure 2 ans de mon poste de Professeur des Ecoles. Pour légitimer mon licenciement, il fallait me "rendre coupable"...

Interpellée par la police dans un café à cause d'.... un commentaire sur YouTube (Une plainte de Patrick Deplanque OMERTA76)

Tous ceux qui parlent de "vie privée" pour protéger Luc Lemonnier sont les mêmes qui défendent les viols, les mêmes qui défendent les agresseurs d'enfants.
Il nie l'agression !
L'agression n'a rien à voir avec la vie privée.
Mais pour Sandra : « Il parle de préserver sa famille. Mais ce qu’il a fait, après la mort de mon fils, alors qu’il était au courant de ma situation, qu’il connaissait ma détresse, est dégradant. »
C'est l'omerta des mafieux qui règne au Havre.
Edouard Philippe savait et il a laissé son premier adjoint poursuivre ses agressions
Presse, police, justice ont protégé Luc Lemonnier.
Comme ils protègent le policier qui a tué Abdoulaye Camara qui n'a jamais été jugé !
Comme ils protègent les propagandistes de Qaradawi (à l'origine de la fatwa autorisant les attentats suicides et les banques) à qui les maires Edouard Philippe et Luc Lemonnier prêtaient des salles !
Comme ils protègent les profs agresseurs d'enfants !
Luc Lemonnier et Edouard Philippe sont à bonne école : ils sont les héritiers d'Antoine Rufenacht. Voleur receleur complice de faux monnayeur. Antoine Rufenacht qui se vantait en 2008 de soutenir José Laboureur prof agresseur d'enfants. Ces trois gredins ne pourront plus continuer longtemps à organiser l'impunité au Havre.
Le procureur Gosselin se retrouvera prochainement en garde à vue pour avoir protégé Luc Lemonnier, menacé et condamné la 1° victime d'un rappel à la loi et avoir saboté depuis des mois l'enquête pour trafic d'influence, cyberharcèlement à caractère sexuel ,chantage, et abus de faiblesse....

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COMPLÉMENT : ARTICLE DE FRANCE INTER

ENQUÊTE | Quatre femmes affirment avoir reçu des photos pornographiques du maire démissionnaire du Havre


Le successeur d'Edouard Philippe à la mairie du Havre, Luc Lemonnier, a démissionné de ses mandats jeudi soir, alors que nous nous apprêtions à publier des témoignages compromettants. Luc Lemonnier est accusé par plusieurs femmes de leur avoir envoyé des photographies de lui à caractère pornographique.
Luc Lemonnier a choisi de démissionné jeudi soir de son poste de maire du Havre
Luc Lemonnier a choisi de démissionné jeudi soir de son poste de maire du Havre © AFP / Charly TRIBALLEAU
Sous la pression, Luc Lemonnier a décidé d'abandonner ses mandats de maire et de président de l'agglomération du Havre alors que France Bleu Normandie et la cellule investigation de Radio France s'apprêtaient à publier plusieurs récits de femmes qui accusent le successeur d'Edouard Philippe de comportements déplacés. Luc Lemonnier leur aurait envoyé des photos de lui à caractère pornographique.
La première femme choquée par ces photos est une quadragénaire havraise, catholique pratiquante. Au début des années 2000, ses enfants fréquentent le même établissement privé que ceux de Luc Lemonnier. Élise (son prénom a été modifié) et son compagnon sympathisent avec le couple Lemonnier. Le futur maire du Havre est même invité au mariage d'Élise en 2005. Six ans plus tard, un soir de 2011, Élise reçoit quatre clichés pornographiques sur son téléphone portable. On peut y voir Luc Lemonnier dans des positions très suggestives. "Je n'ai pas compris pourquoi il m'envoyait ces photos dégoûtantes, raconte Élise. Il m'a dit qu'il voulait me montrer qu'il était ouvert pour toutes propositions." 

"Je me suis sentie souillée"

La quadragénaire est sous le choc, elle affirme qu'il n'y a eu aucun jeu de séduction avec Luc Lemonnier, aucune ambiguïté possible.
"Voir le sexe d'un homme en gros plan… Je me suis sentie salie, souillée."
Lorsqu'il envoie ces clichés, Luc Lemonnier est déjà élu dans la majorité municipale d'Edouard Philippe. "Je suis peut-être naïve, dit aujourd'hui Elise, mais, pour moi, un homme politique qui a une certaine notoriété doit avoir une ligne de conduite. Ça m'a vraiment dégoûtée !"
En 2014, quand ils s'aperçoivent que Luc Lemonnier est en bonne place sur la liste d'Édouard Philippe aux municipales, Élise et son mari décident de transmettre ces clichés pornographiques à des colistiers de Luc Lemonnier pour les mettre en garde. L'une des élues destinataires des photos écrit alors au procureur. Le couple aurait alors été convoqué par le parquet du Havre, sans qu'il y ait de suites judiciaires pour autant.

Une dizaine de clichés pornos

C'est sensiblement la même histoire qui se répète quelques années plus tard. Sophie* (son prénom a été modifié), une mère de famille havraise engagée en politique, reçoit sur son téléphone une photo de l'actuel maire. Un "selfie" où l'on voit Luc Lemonnier, le sexe en érection.
"Pour moi, ça a été un viol !, explique Sophie.
"Je suis mariée depuis plus de 20 ans, j'ai des enfants, je suis épanouie dans ma vie de couple, on se connaissait depuis longtemps [avec Luc Lemonnier, NDLR], j'ai été choquée." La Havraise prétend qu'elle a demandé à l'élu, à plusieurs reprises, d'arrêter de lui envoyer de telles photos. Elle aurait tout de même reçu une dizaines de clichés.
En 2018, Sophie décide à son tour d'envoyer ces clichés à des élus de la majorité municipale. Cette fois, c'est le maire, Luc Lemonnier, qui dépose plainte le 31 mai pour avoir diffusé ces clichés intimes sans autorisation. À l'issue d'une enquête préliminaire menée par le SRPJ de Rouen, Sophie a écopé, le 18 mars 2019, d'un rappel à la loi par le procureur du Havre.

Plusieurs femmes sortent du silence

Mais si l'enquête a été classée sur le plan judiciaire, nos investigations journalistiques, entamées il y a plusieurs semaines, révèlent que d'autres femmes auraient reçu des clichés pornographiques de la part de Luc Lemonnier. Une femme, qui a des responsabilités dans une collectivité normande, raconte que l'élu lui a envoyé en 2014 – alors qu'il était le premier adjoint d'Édouard Philippe - une photo de son sexe alors qu'elle n'avait rien demandé.
Nous avons également rencontré Mikaëla (son prénom a été modifié) qui nous a raconté, comment, elle aussi, avait reçu des "selfies" nus de Luc Lemonnier. Cette mère de famille est entrée en contact avec le maire du Havre fin juin 2018. À l'époque, elle venait de perdre son fils, mort des suites d'une longue maladie, et se trouvait dans une situation financière précaire. Elle le sollicite, via sa messagerie Facebook, en raison de problèmes avec le bailleur social de la ville.
L'élu et la jeune femme vont alors échanger quelques messages. Le 13 juillet, en pleine nuit, elle le contacte. Alors qu'elle lui explique qu'elle recherche un emploi, l'élu lui répond : "Je vais voir si je peux faire quelque chose", en ajoutant, "Appelez-moi Luc". Après quelques échanges, et avoir expliqué qu'il était au lit, Luc Lemonnier envoie une série de selfies de lui, nu. La conversation prend alors un tour érotique. Mikaëla ne s'en offusque pas ce soir-là, et ses réponses, que nous avons lues, semblent montrer qu'elle était consentante. Mais la conversation s'interrompt brutalement. Mikaëla raconte : "J'étais sous antidépresseurs, je sortais de l'hôpital, en fait, je me suis laissée faire. J'ai marché dans son plan, puis je me suis sentie très mal. Moi je voulais de l'aide, pas des photos de nu. J'ai pris ça comme un coup de couteau."

Harcèlement sexuel ? 

Certaines femmes que nous avons rencontrées n'excluent pas de saisir la justice. Quelle qualification pénale pourrait alors revêtir leurs plaintes puisqu'elles disent ne pas avoir été consentantes ? L'envoi de photos pornographiques sans le consentement du destinataire peut s'apparenter à du harcèlement sexuel, estime l'avocat Eric Morain. Ces clichés sont "offensants", "imposés à la personne qui n'a nullement envie de les recevoir", explique le pénaliste. "On considère aussi que le harcèlement est aggravé quand il est commis par une personne qui abuse de l'autorité que lui confère ses fonctions".
Interrogé le 19 mars 2019, après la publication du témoignage de Sophie*, Luc Lemonnier s'était défendu, par la voie de son avocat, expliquant que des photos avaient été envoyées "dans le cadre de communications virtuelles exclusives de toute contrainte et entre adultes consentants".
Sollicité jeudi 21 mars sur les nouveaux témoignages que nous avons recueillis, Luc Lemonnier n'a pas répondu à nos questions précises. Dans la soirée, il a annoncé sa démission dans un communiqué, "en raison de la nécessité de protéger (s)a famille et (s)es proches"

Edouard Philippe était-il au courant ?

Sous couvert d'anonymat, de nombreux élus normands nous ont confié qu'ils savaient depuis longtemps que ces clichés pornographiques avait été envoyés à des femmes par le maire du Havre. "C'était un secret de polichinelle", nous dit un élu de premier plan à la Région Normandie. Une ancienne élue de la mairie raconte : "J'ai coupé nos relations pourtant très fortes il y a plusieurs mois, quand j'ai été informée du phénomène. Je n'ai pas été destinataire des photos mais je me suis rendue compte qu'elles avaient été envoyées à plusieurs dizaines de femmes."
En revanche, tous les actuels adjoints ou conseillers de la majorité que nous avons contactés nous ont adressé une fin de non-recevoir, parfois en termes assez brutaux. "Certaines élues ont reçu les photos mais ont préféré se taire, explique sous couvert d'anonymat une employée de la mairie. Certaines par peur de perdre leur fonction, d'autres parce qu'elles l'avaient caché à leurs proches... D'autres encore par peur de représailles et parce que dans des situations fragiles." Une ancienne salariée nous a expliqué avoir quitté son emploi notamment en raison "de l'ambiance hyper-sexualisée" qui régnait à l'hôtel de ville.

La discrète visite d'Edouard Philippe au Havre

Dans ce contexte, quel pouvait être le niveau de connaissance qu'avait Édouard Philippe des agissements de l'homme qui lui a succédé dans le fauteuil de maire en mai 2017 ? "Je n'ignore rien de ce qui se passe au Havre", disait en février le Premier ministre à la presse locale. Une chose est certaine : la démission de Luc Lemonnier a probablement été la conséquence d'un discret voyage d'Edouard Philippe dans son ancienne mairie, jeudi matin. Matignon confirme que les deux hommes se sont vus et ont évoqué l'affaire qui menaçait d'éclater au grand jour. D'après nos informations, Édouard Philippe a expliqué à son successeur que la situation n'était plus tenable. Quelques heures plus tard, Luc Lemonnier démissionnait. Dans un communiqué diffusé dans la soirée, Édouard Philippe expliquait "prendre acte" de la démission de Luc Lemonnier. Avec pour seul commentaire : "C'est une décision responsable".
Auteurs de l'enquête : Coralie Moreau, Christine Wurtz, Delphine Garnault, Bertrand Queneutte, France Bleu Normandie.
Elodie Guéguen, Sylvain Tronchet, Cellule investigation de Radio France



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