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lundi 7 mars 2022

8 mars 2022 : Journée internationaliste de la femme. Reprendre l'héritage de ses initiatrices Rosa Luxembourg et de Clara Zetkin qui appelaient à transformer la guerre en révolution ainsi que l'héritage de la révolution russe commencée le 8 mars 1917. "Tout le pouvoir aux délégués révocables #1pour25"

 Par Julie Amadis
8 mars 2022
#IpEaVàEaFàF

édité par Yanick Toutain,

«  Où sont vos maris, vos fils ?
Pourquoi doivent-ils s'entretuer et détruire avec eux tout ce qu'ils ont créé ?
Qui bénéficie de ce cauchemar de sang ?
Tout juste une poignée de profiteurs de guerre.
 Puisque les hommes ne peuvent plus parler,
c'est à vous de le faire.
Travailleuses de tous les pays en guerre, unissez-vous
11 !  »

Le 23 février, c'était la " Journée internationale des Femmes ". On projetait, dans les cercles de la social-démocratie, de donner à ce jour sa signification par les moyens d'usage courant : réunions, discours, tracts. La veille encore, il ne serait venu à la pensée de personne que cette " Journée des Femmes " pût inaugurer la révolution. Pas une organisation ne préconisa la grève pour ce jour-là. Bien plus, une organisation bolcheviste, et des plus combatives, le Comité du rayon essentiellement ouvrier de Vyborg, déconseillait toute grève. L'état d'esprit des masses d'après le témoignage de Kaïourov, un des chefs ouvriers du rayon, était très tendu et chaque grève menaçait de tourner en collision ouverte. Mais comme le Comité estimait que le moment d'ouvrir les hostilités n'était pas encore venu – le parti n'étant pas encore assez fort et la liaison entre ouvriers et soldats étant trop insuffisante – il avait donc décidé de ne point faire appel à la grève, mais de se préparer à l'action révolutionnaire pour une date indéterminée. Telle fut la ligne de conduite préconisée par le Comité à la veille du 23, et il semblait que tous l'eussent adoptée. Mais le lendemain matin, en dépit de toutes les directives, les ouvrières du textile quittèrent le travail dans plusieurs fabriques et envoyèrent des déléguées aux métallos pour leur demander de soutenir la grève. C'est " à contrecœur ", écrit Kaïourov, que les bolcheviks marchèrent, suivis par les ouvriers mencheviks et socialistes-révolutionnaires. Mais du moment qu'il s'agissait d'une grève de masse, il fallait engager tout le monde à descendre dans la rue et prendre la tête du mouvement : telle fut la résolution que proposa Kaïourov, et le Comité de Vyborg se vit contraint de l'approuver. " L'idée d'une manifestation mûrissait depuis longtemps parmi les ouvriers, mais, à ce moment, personne ne se faisait encore une idée de ce qui en sortirait. "  Prenons bonne note de ce témoignage d'un participant, très important pour la compréhension du mécanisme des événements.
On croyait d'avance que, sans le moindre doute, en cas de manifestation, les troupes devraient sortir des casernes et seraient opposées aux ouvriers. Qu'allait-il se passer ? On est en temps de guerre, les autorités ne sont pas disposées à plaisanter. Mais, d'autre part, le soldat de la " réserve ", en ces jours-là, n'est déjà plus celui que, jadis, l'on a connu dans les cadres de l’" active "  . Est-il vraiment si redoutable ? A ce sujet, on raisonnait beaucoup dans les cercles révolutionnaires, mais plutôt abstraitement, car personne, absolument personne – on peut l'affirmer catégoriquement d'après tous les documents recueillis – ne pensait encore que la journée du 23 février marquerait le début d'une offensive décisive contre l'absolutisme. Il n'était question que d'une manifestation dont les perspectives restaient indéterminées et, en tout cas, fort limitées.
En fait, il est donc établi que la Révolution de Février fut déclenchée par les éléments de la base qui surmontèrent l'opposition de leurs propres organisations révolutionnaires et que l'initiative fut spontanément prise par un contingent du prolétariat exploité et opprimé plus que tous les autres – les travailleuses du textile, au nombre desquelles, doit-on penser, l'on devait compter pas mal de femmes de soldats. La dernière impulsion vint des interminables séances d'attente aux portes des boulangeries. Le nombre des grévistes, femmes et hommes, fut, ce jour-là, d'environ 90 000. 


Le 8 mars, c'est la journée de la femme africaine universaliste révolutionnaire qui réclame 1000€/mois pour toutes les Africaines, tous les Africains et tous les pauvres de la planète





8 mars 2022 : Journée internationaliste de la femme.  Reprendre l'héritage de ses initiatrices Rosa Luxembourg et de Clara Zetkin qui appelaient à transformer la guerre en révolution ainsi que l'héritage de la révolution russe commencée le 8 mars 1917. "Tout le pouvoir aux délégués révocables #1pour25"

Les partis héritiers de ceux qui ont tué Rosa Luxembourg une des initiatrices de la journée de la femme font croire que cette journée est LEUR JOURNEE.
Mais cette journée est une JOURNEE DE LUTTE REVOLUTIONNAIRE INTERNATIONALISTE pas une journée des oppresseurs capitalistes femmes qui détournent cette journée à leur avantage.


Clara Zetkin et Rosa Luxembourg toutes les deux révolutionnaires internationalistes sont à l'origine de cette journée initiée à la conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague en 1910.

Conférence internationale des femmes socialistes - Copenhague 1910

Lors de cette conférence Clara Zetkin propose, pour la première fois, que les femmes socialistes de tous les pays organisent tous les ans une journée des femmes qui servira en premier lieu la lutte pour le droit de vote des femmes. Cette proposition est aussitôt adoptée.

Elle s’inspire des manifestations d’ouvrières du début du siècle et s’inscrit dans une perspective révolutionnaire. L’objectif immédiat est l’obtention du droit de vote des femmes.

La date n’est tout d’abord pas fixée. La première journée internationale des femmes a donc lieu l’année suivante, en mars. Les nombreuses manifestations de femmes qui agiteront les années 1910 feront le reste. Source

Ces deux femmes sont des révolutionnaires égalistes internationalistes. Rosa Luxembourg a été tuée par les sociaux démocrates allemands en 1919 ! 

Rosa est une femme d’origine polonaise qui va consacrer sa vie à la révolution. Elle organise d’abord la propagande révolutionnaire dans son pays dès 1905, puis en Allemagne. Petite et boiteuse, pleine d’une énergie hors du commun, elle est une fantastique oratrice qui ne tarde pas à devenir une des grandes figures de la social-démocratie allemande.

Clara Zetkin et Rosa Luxemburg (à droite) en 1910

Elle écrit beaucoup : des articles, des livres, des ouvrages révolutionnaires. Son œuvre marxiste demeure impérissable : L’Accumulation du capital (1913), L’Introduction à l’économie politique (1915).

Elle prône la tolérance et la justice, convaincue que la liberté implique le respect de l’opinion d’autrui, quelle qu’elle soit.

Elle est l’un des membres fondateurs du parti communiste allemand, officiellement créé le 1er janvier 1919. Pressentant l’imminence de la guerre elle se distingue par une position antimilitariste et pacifiste très ferme, qui lui vaudra de passer une bonne partie de la guerre en prison. Pendant ce temps, elle prend du recul par rapport au bolchevisme et à Lénine. En 1918, « Rosa la Rouge » fonde le groupe révolutionnaire et antimilitariste « Spartakus » avec son amie Clara Zetkin. Elle participe à la révolution spartakiste et meurt assassinée par les Corps Francs.

http://8mars.info/rosa-luxemburg

Le 8 mars la révolution russe a été démarrée par les femmes. Lénine a donc décidé le 8 mars 1921 que cette date deviendrait la "journée de la femme";
La journée du mardi 6 mars 1917 (23 février calendrier russe)


Maurice Paléologue :
Pétrograd manque de pain et de bois ; le peuple souffre.
Ce matin, devant une boulangerie de la Liteïny, j'étais frappé de l'expression mauvaise que je lisais sur les figures de tous les pauvres gens qui faisaient la queue et dont la plupart avaient passé là toute la nuit.
La journée du jeudi 8 mars 1917 (23 février calendrier russe)
Maurice Paléologue :
Toute la journée, il y a eu de l’effervescence à Pétrograd... Des cortèges populaires parcouraient les grandes avenues. Sur plusieurs points, la foule a crié : « Du pain et la paix ! » Sur d'autres, elle a entonné la Marseillaise Ouvrière. Quelques bagarres se sont produites à la Perspective Newsky.
Malgré le vent d'émeute qui souffle dans la capitale, l'empereur qui vient de passer deux mois à Tsarskoïé-Sélo est parti ce soir pour le grand quartier général.
Léon Trotsky :
Le 23 février, c'était la " Journée internationale des Femmes ". On projetait, dans les cercles de la social-démocratie, de donner à ce jour sa signification par les moyens d'usage courant : réunions, discours, tracts. La veille encore, il ne serait venu à la pensée de personne que cette " Journée des Femmes " pût inaugurer la révolution. Pas une organisation ne préconisa la grève pour ce jour-là. Bien plus, une organisation bolcheviste, et des plus combatives, le Comité du rayon essentiellement ouvrier de Vyborg, déconseillait toute grève. L'état d'esprit des masses d'après le témoignage de Kaïourov, un des chefs ouvriers du rayon, était très tendu et chaque grève menaçait de tourner en collision ouverte. Mais comme le Comité estimait que le moment d'ouvrir les hostilités n'était pas encore venu – le parti n'étant pas encore assez fort et la liaison entre ouvriers et soldats étant trop insuffisante – il avait donc décidé de ne point faire appel à la grève, mais de se préparer à l'action révolutionnaire pour une date indéterminée. Telle fut la ligne de conduite préconisée par le Comité à la veille du 23, et il semblait que tous l'eussent adoptée. Mais le lendemain matin, en dépit de toutes les directives, les ouvrières du textile quittèrent le travail dans plusieurs fabriques et envoyèrent des déléguées aux métallos pour leur demander de soutenir la grève. C'est " à contrecœur ", écrit Kaïourov, que les bolcheviks marchèrent, suivis par les ouvriers mencheviks et socialistes-révolutionnaires. Mais du moment qu'il s'agissait d'une grève de masse, il fallait engager tout le monde à descendre dans la rue et prendre la tête du mouvement : telle fut la résolution que proposa Kaïourov, et le Comité de Vyborg se vit contraint de l'approuver. " L'idée d'une manifestation mûrissait depuis longtemps parmi les ouvriers, mais, à ce moment, personne ne se faisait encore une idée de ce qui en sortirait. "  Prenons bonne note de ce témoignage d'un participant, très important pour la compréhension du mécanisme des événements.
On croyait d'avance que, sans le moindre doute, en cas de manifestation, les troupes devraient sortir des casernes et seraient opposées aux ouvriers. Qu'allait-il se passer ? On est en temps de guerre, les autorités ne sont pas disposées à plaisanter. Mais, d'autre part, le soldat de la " réserve ", en ces jours-là, n'est déjà plus celui que, jadis, l'on a connu dans les cadres de l’" active "  . Est-il vraiment si redoutable ? A ce sujet, on raisonnait beaucoup dans les cercles révolutionnaires, mais plutôt abstraitement, car personne, absolument personne – on peut l'affirmer catégoriquement d'après tous les documents recueillis – ne pensait encore que la journée du 23 février marquerait le début d'une offensive décisive contre l'absolutisme. Il n'était question que d'une manifestation dont les perspectives restaient indéterminées et, en tout cas, fort limitées.
En fait, il est donc établi que la Révolution de Février fut déclenchée par les éléments de la base qui surmontèrent l'opposition de leurs propres organisations révolutionnaires et que l'initiative fut spontanément prise par un contingent du prolétariat exploité et opprimé plus que tous les autres – les travailleuses du textile, au nombre desquelles, doit-on penser, l'on devait compter pas mal de femmes de soldats. La dernière impulsion vint des interminables séances d'attente aux portes des boulangeries. Le nombre des grévistes, femmes et hommes, fut, ce jour-là, d'environ 90 000. Les dispositions combatives se traduisirent en manifestations, meetings, collisions avec la police. Le mouvement se développa d'abord dans le rayon de Vyborg, où se trouvent les grosses entreprises, et gagna ensuite le faubourg dit " de Pétersbourg ". Dans les autres parties de la ville, d'après les rapports de la Sûreté, il n'y eut ni grèves, ni manifestations. Ce jour-là, les forces de police furent complétées par des détachements de troupes, apparemment peu nombreux, mais il ne se produisit point de collisions. Une foule de femmes, qui n'étaient pas toutes des ouvrières, se dirigea vers la Douma municipale pour réclamer du pain. Autant demander du lait à un bouc. Dans divers quartiers apparurent des drapeaux rouges dont les inscriptions attestaient que les travailleurs exigeaient du pain, mais ne voulaient plus de l'autocratie ni de la guerre. La " Journée des femmes " avait réussi, elle avait été pleine d'entrain et n'avait pas causé de victimes. Mais de quoi elle était lourde, nul ne se doutait encore dans la soirée.

Lire la suite de la narration de Leon Trotsky et de Maurice Paléologue Revactu

Au moment où, par peur d'une nouvelle Révolution Russe, Poutine a agi stupidement comme Nicolas II en 1914, en déclenchant une guerre, en faisant le jeu des pires impérialistes de l'Otan, la révolution mondiale est plus que jamais d'actualité. Et les femmes sont souvent les précurseuses des révolutions.

Il faut transformer la guerre en révolution comme le préconisait Rosa Luxembourg.

Si la position de la social-démocratie devait se résumer à démontrer au monde à chaque occasion que notre parti est un partisan inconditionnel de la paix et un adversaire résolu de l'armement militaire, alors que le gouvernement est à blâmer pour la course aux armements, alors nous pourrions être complètement satisfaits de notre performance lors du récent débat au Reichstag. Mais ce ne serait pas un résultat suffisant pour la grande et importante campagne. Notre tâche n'est pas seulement de démontrer avec force l'amour de la paix des sociaux-démocrates à chaque occasion, mais surtout d'éclairer les masses de manière nette et claire sur la nature du militarisme et sur la différence de principe entre la position de la social-démocratie et celle des pacifistes bourgeois. Mais en quoi consiste cette différence ? Certainement pas seulement dans le fait que les apôtres bourgeois de la paix se reposent sur l'effet que peuvent faire de belles paroles, alors que nous ne nous fions pas qu'aux mots. Tout notre point de départ est diamétralement opposé : les amis de la paix des milieux bourgeois estiment que l'on peut atteindre la paix mondiale et le désarmement dans le contexte de la société actuelle, mais nous, qui nous plaçons sur le terrain de la conception matérialiste de l'histoire et du socialisme scientifique, nous sommes convaincus que le militarisme ne pourra disparaître du monde qu'avec la disparition de l'Etat de classe capitaliste. Leipziger Volkszeitung, n ° 103 du 6 Mai 1911 et N ° 104 du 8 Mai 1911 Rosa Luxemburg, Gesammelte Werke, tome 2, pp.491-504. Marxists.org


Il faut une nouvelle révolution russe, il faut de nouvelles révolutions partout dans le monde, en Afrique, en Europe, en Asie, en Amérique.

Il faut de nouveaux soviets, les institutions qui ont permis aux révolutionnaires russes de gagner. Des soviets améliorés avec un quota plus petit 1 pour 25 au lieu de 1 pour 1000 de février mars 1917. Des soviets qui transformeront les fonctionnaires en délégués révocables.








COMPLEMENT CLARA ZETKIN ET LA GUERRE



Opposition à la guerre[modifier | modifier le code]

L'Internationale des femmes socialistes est également résolument pacifiste, opposée à ce qui sera la Première Guerre mondiale et dont les prémisses se font sentir au début du xxe siècle.

Clara Zetkin participe, avec la Hollandaise Heleen Ankersmit (nl), à une manifestation pour la paix à Berlin le . Elle prononce un discours contre la course aux armements et une guerre « fratricide », en appelant au « sens de la solidarité des prolétaires » et au « sublime message de la paix socialiste »10. Après l'échec des mouvements socialistes à empêcher la guerre au nom de l'internationalisme prolétarien et de la fraternité de classe, elle participe avec Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht à la création en 1915 du groupe spartakiste puis, en 1917, du Parti social-démocrate indépendant (USPD).

Le début de la guerre, en , est pour elle un tel choc psychologique que, d'après l'Italienne Angelica Balabanova, son entourage se demanda si elle s'en remettrait11. Elle déclare par lettre à Heleen Ankersmit :

«  Lorsque la guerre a éclaté, j'ai cru devenir folle ou vouloir me tuer. Je suis restée gravement malade pendant un mois. (...) Mon fils aîné est en Belgique. (...) Je suis presque sans nouvelles. Combien de fois faut-il apprendre que l'un de nos camarades, le plus simple, le plus dévoué, est tombé. Mais que représente tout cela par rapport au glas historique qui vient de tomber, la débâcle de l'Internationale11.  »

Alors que les différents partis socialistes ont accepté de se considérer ennemis dans la guerre, elle entreprend de réunir malgré tout les femmes de l'Internationale, les appelant à une conférence pour la paix, au nom des valeurs de l'internationalisme prolétarien abandonné par les partis politiques constituant l'Internationale. La Conférence est organisée à Berne, du 16 au 12. Soixante-dix femmes socialistes s'y rendirent de presque tous les pays en guerre (à l'exception de l'Autriche et la Belgique, dont les représentantes ne purent venir). La seule Française à avoir pu effectuer le trajet était Louise Saumoneau.

Clara Zetkin s'oppose à la délégation russe, composée notamment de Zlata Lilina Zinoviev et de Nadejda Kroupskaïa, venue avec son mari, Lénine. D'après Angelica Balabanova :

«  Travaillant sous la direction de Lénine, (elles) déposèrent une motion qui n'avait rien à voir avec l'objectif de la réunion et que la majorité ne pouvait approuver. Elles réclamaient la rupture avec la direction des partis socialistes et ouvriers existants et appelaient à la formation d'une nouvelle Internationale. Elles appelaient également à la transformation de la guerre mondiale en guerre civile11.  »

Si une telle proposition était cohérente avec une motion déposée par Lénine et Rosa Luxemburg et adoptée par l'Internationale ouvrière en 1907, prévoyant la désertion massive, le soulèvement ouvrier et le renversement des républiques bourgeoises en cas de guerre en Europe, elle fut rejetée à Berne. Plus exactement, Clara Zetkin convainquit les bolcheviks, après de longs débats, de retirer leur proposition. C'est avec des accents plus humanistes que les femmes socialistes lancèrent un appel à la paix, resté célèbre, et destiné aux femmes européennes :

«  Où sont vos maris, vos fils ? Pourquoi doivent-ils s'entretuer et détruire avec eux tout ce qu'ils ont créé ? Qui bénéficie de ce cauchemar de sang ? Tout juste une poignée de profiteurs de guerre. Puisque les hommes ne peuvent plus parler, c'est à vous de le faire. Travailleuses de tous les pays en guerre, unissez-vous11 !  »

Cet appel sera diffusé en Europe par les femmes socialistes, malgré l'illégalité du pacifisme dans de nombreux pays. Clara Zetkin sera elle-même emprisonnée à son retour en Allemagne pour la tenue de cette conférence.

L'historienne Nicole Gabriel observe une évolution dans les positions politiques de Clara Zetkin à partir du début de la guerre, qui s'éloignent de son habituelle orthodoxie marxiste. Elle assigne ainsi à l'Internationale des femmes le rôle de "précéder dans le combat pour la paix les femmes de toutes les classes et de tous les pays".

«  Au moment de la guerre, la rigidité de la séparation entre "féminisme bourgeois" et "mouvement des femmes prolétaires" devait s'estomper. C'est au sein de l'Internationale que Clara Zetkin semble avoir fait l'expérience de la solidarité féminine : solidarité qui se situe au niveau de l'action. L'unanimité dans l'action pacifiste illégale et courageuse contraste avec la multitude des positions — souvent inconciliables — autour des questions de tactique et d'alliance. [...] L’ambiguïté provient pourtant du fait que cette union des femmes ne s'est réalisée qu'en situation d'urgence.  »

— Nicole Gabriel, L'internationale des femmes socialistes8

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