Par Julie Amadis
#IPEAVAEAFAF
Le 08/06/2016
C'était trop beau ! Un reportage disant en partie la vérité sur l'esclavagiste Bolloré en France avait été diffusé le 7 avril sur France 2.
Vous vous rendez compte. Une partie de la vérité sur l'esclavage de Bolloré en Afrique était apparue dans un média audiovisuel !
Voilà des années que nous, les militants Sankaristes de la cause africaine attendions que la vérité éclate au grand jour dans un média en France. DEPUIS 2008 et l'article de Fanny Pigeaud (qui inspira la chanson Les Esclaves de Bolloré) quasi silence total.
LIRE L'article de Fanny Pigeaud :
Les Camerounais exploités des palmeraies de Bolloré
Bien que les crimes esclavagistes soient masqués en partie dans ce documentaire - on ne nous dit pas que 100 millions de bébés en 25 ans et que l'espérance de vie n'est que de 52 ans - les journalistes nous montrent des salariés de Bolloré dans les plantations au Cameroun. Des salariés avec des gants troués et les doigts sur-infectés par les piqures de palmes et des tongs, qui sont payés 1,50 euros par jour pour attraper des noix de palme situées à plus de 10 mètres de hauteur et qu'ils risquent à tout moment de se prendre sur la tête (sans protection) sur les pieds nus.
LIRE :
Les Africains de 2015 vivent autant de temps que les Français de 1900
Esclavage : pas d'abolition pour Bolloré
Voici le reportage de Complément d'enquête : Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien
Alors forcément ça n'a pas bien plu à Vincent Bolloré.
RÉACTION DE BOLLORÉ AU REPORTAGE :
"Je ne sais pas si vous avez vu "Complément d'enquête". (...) Le moment le plus important celui qui fait pleurer les chaumières (sic) : on voit un type sur un tracteur, il a un gant troué, il dit : "Vous voyez ça ? M. Bolloré, il veut pas me donner le gant." Fou rire dans la salle...
Le Canard Enchainé nous raconte la réaction de Bolloré et ses collaborateurs après l’émission du 7 avril.
"Les actionnaires du groupe Bolloré ont adoré le show maison. Réunis en assemblée, le
3 juin, dans la tour Bolloré de Puteaux (Hauts-de-Seine), ils ont bu les paroles du grand pédégé : "Je ne sais pas si vous avez vu "Complément d'enquête". (...) Le moment le plus important celui qui fait pleurer les chaumières (sic) : on voit un type sur un tracteur, il a un gant troué, il dit : "Vous voyez ça ? M. Bolloré, il veut pas me donner le gant." Fou rire dans la salle...
Il ne manquait plus que l'accent africain à la Michel Leeb pour que le niméro soit parfait.
C'est à ce reportage de France 2 du 7 avril que l'industriel s'attaquait. Ce numéro de "Complément d'enquête" montrait les réjouissantes conditions de travail des ouvriers d'une plantation de palmiers à huile au Cameroun, sous-équipés et payés 1 euro par jour par la Socapalm, une société contrôlée en partie par le groupe Bolloré. En bonus, le témoignage de deux travailleurs bien jeunots : 14 et 16 piges..."
Le rire de Bolloré n'a été que passager. Car il n'a pas traîné pour utiliser ses procédés mafieux contre les journalistes de "complément d'enquête" qui n'avaient fait que révéler une partie des méthodes esclavagistes de son empire.
Dans un premier temps Le grand patron se pose en victime d'une "machination" et menace.
"Deux mois plus tard, Bolloré n'a pas digéré l'affront. Il a mis son communiquant de choc, Michel Calzaroni, sur le coup et court le Tout-Paris en criant qu'il est victime d'une odieuse machination. A l'occasion de son assemblée du 3 juin, Bolloré a même lancé cette accusation contre la chaîne publique : "Y a des huissiers qui sont partis sur place. Donc le jeune qui avait soit disant 14 ans, il a 20 ans et il a été payé pour dire qu'il avait 14 ans !"
LE FAUX REPORTAGE DE BOLLORÉ TOURNE AU FIASCO : UN DES DEUX TÉMOINS REFUSE DE MENTIR
Ensuite il met en place un complot. Il paie des gens et utilise toutes sortes de menaces pour construire un faux reportage qui a pour but de discréditer "Complément d'enquête".
Emmanuel Lelong, un syndicaliste au Cameroun dévoile les procédés mafieux utilisés par Bolloré après le reportage pour discréditer la chaîne qui a diffusé la vérité sur lui.
Vincent Bolloré a d'abord licencié le directeur de la plantation que France 2 a filmé. Laisser entrer des journalistes est la faute la plus grave qu'un salarié puisse faire pour le patron esclavagiste !
"Au Cameroun, Emmanuel Lelong, un syndicaliste paysan qui s'était exprimé dans le reportage, raconte même une drôle d'histoire au "Canard"? Après l'émission, de directeur de la plantation de la Socapalm, où France 2 avait réussi à tourner a été viré."
Ensuite un huissier mafieux et deux cameramans avaient pour projet de faire croire au public que le film de France 2 était un mensonge. Il fallait donc pour cela forcer les témoins de Complément d'Enquête à mentir, à dire qu'ils étaient majeurs. L'un devait dire "j'ai 20 ans" et l'autre "j'ai 18 ans" alors qu'ils en avaient 14 et 16 !
"Puis les 10 et 18 mai, un huissier local envoyé par les associés de Bolloré, accompagné de deux cameramans et d'un cadre de la Socapalm, ont refait le parcours des reporteurs français et interrogé de nouveau les témoins :Faire mentir des enfants. C'est facile pour Bolloré. C'est lui le patron. Les salariés savent très bien que s'ils n'obtempèrent pas, ils seront virés ou pire !
Le premier de 14 ans, ils l'ont habillé, ils lui ont mis des gants et ils l'ont obligé à dire qu'il avait 20 ans. Le second, il devait dire qu'il avait 18 ans, mais, cette fois, la famille était avertie, et elle a refusé."
"Le second, il devait dire qu'il avait 18 ans, mais, cette fois,
la famille était avertie, et elle a refusé"
"Le second, il devait dire qu'il avait 18 ans, mais, cette fois,
la famille était avertie, et elle a refusé"
Mais la colère est tellement grande chez les Camerounais que Bolloré n'a pas pu aller jusqu'au bout de son projet puisque "Le second, il devait dire qu'il avait 18 ans, mais, cette fois, la famille était avertie, et elle a refusé".
Et le courageux syndicaliste Camerounais Emmanuel Lelong a tout révélé malgré les risques !
Complément d'enquête précise au Canard Enchaîné que ils ont enregistré sur leur pellicule bien pire que ce qu'ils ont montré au public.
"On a encore d'autres témoignages filmés d'adolescents qui travaillent dans la palmeraie. On a même les images du recrutement, au petit matin, de jeunes travailleurs à qui personne ne demande ni l'âge ni une pièce d'identité."
L'esclavagiste Bolloré ne veut pas que les Français sachent la vérité sur ses plantations esclavagistes en Afrique.
Mais la vérité finit toujours pas triompher. Même dans un Etat Franceafric dans lequel les dirigeants et les médias ont été achetés !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire