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jeudi 25 août 2016

Respect du stock d'innovations ancestrales : exemple des hottentots

Par Julie Amadis
Le 25/08/2016
#IPEAVAEAFAF



Les Hottentots un peuple de chasseurs cueilleurs d'Afrique Australe sont décrits par Pieter Kolben, un explorateur prussien du 18° siècle comme un peuple dont l'altruisme et le partage sont omniprésents :

  "Un Hottentot ne peut manger seul, et quelque affamé qu’il soit, il appelle ceux qui passent près de lui pour partager sa nourriture ; et lorsque Kolben exprima son étonnement à ce sujet, il reçut cette réponse : « C’est la manière hottentote ». Mais ce n’est pas seulement une manière hottentote : c’est une habitude presque universelle parmi les « sauvages ». Kolben qui connaissait bien les Hottentots, et n’a point passé leurs défauts sous silence, ne pouvait assez louer leur moralité tribale. L'entraide Un facteur pour l'évolution

La logique du Hottentot qui appelle dans la forêt pour avertir les autres humains qu'il a quelque chose à manger et qu'il peut partager son repas avec celui ou ceux qui auraient faim est inintelligible pour un occidental vivant sous un système capitaliste aujourd'hui.
Il y a 694885 SDF en France dont 31000 enfants.
Lire : 15 enfants-SDF sont morts en 2013. 31000 enfants dorment dehors en France dans l'indifférence générale.
Et personne jamais ne leur dit "viens chez moi il y a une place".
 Personne ou presque ne propose à manger à ceux qui ont faim dans nos villes.
Chez nous, dans notre monde du XXI° siècle, les gens ont peur qu'on leur vole ce qu'ils possèdent, ont peur qu'un mendiant leur quémande 1 euro. Ils marchent d'un pas rapide dans la rue sans jamais regarder les mendiants sur le trottoir de peur qu'une communication, même minime, ne les amène à devoir se sentir obliger de partager un tout petit peu du grand confort dans lequel ils vivent.

Et toutes ces personnes qui peuplent les villes et marchent vite, le regard dans le vide sont considérées comme "normales".
Et ceux qui veulent tout partager sont considérés comme des "fous".
Jack London dépeint très bien cette réalité du monde capitaliste avec le personnage de l'évêque Morehouse dans le Talon de Fer. Cet homme d’église décide un jour de suivre le véritable message de Jésus et de donner aux pauvres tout ce qu'il possède. Il a d'abord été étiqueté "malade" pour ensuite être interné. Pour la classe sociale auquel il appartenait, son comportement était inconcevable.
Cette fiction colle parfaitement à notre réalité. Quiconque décide de partager sans contrepartie, quiconque donne de lui même pour défendre les opprimés sans y gagner matériellement ou professionnellement quelque chose est suspecté de folie et/ou criminalisé.
Le prêtre Riffard qui avait accueilli des sans papiers dans son église avait été poursuivi par L’État français.

Lire :

"Un prêtre qui aide son prochain poursuivi par l'Etat capitaliste" 

Cette attitude occidental vis à vis des gens qui dédient leur vie aux plus pauvres, aux plus démunis s'explique selon Date Miller et Rebecca Ratner par :"la "norme sociale d’intérêt personnel" qui consiste à affirmer que les individus sont motivés par l'intérêt personnel, et surtout qu'ils doivent l'être. "Au moins dans les cultures individualistes, aucune motivation n'est considéré plus normale (ou rationnelle) que l’intérêt personnelle."" (Jacques Lecomte, La bonté humaine, p 168)


Pour la quasi totalité des individus de la planète, "gagner un bien" par le travail ou "trouver un bien", c'est posséder quelque chose qui "leur appartient à eux en tant qu'individu" et "à personne d'autre".

La notion de "propriété" est très importante et très ancrée dans la psychologie des individus de la planète qu'ils soient "riches" ou "pauvres".
Certes, il existe encore quelques communautés ou tribus de "chasseurs cueilleurs" situées souvent dans des zones géographiques inhospitalières et isolées. Elles sont en voie d'extinction.

Pourtant durant 61000 ans, la notion de "propriété" n'avait aucun sens. Tous les individus étaient comme les Hottentots. Ils pêchaient, cueillaient, chassaient, inventaient et fabriquaient de nouveaux outils, amélioraient leur habitation, peignaient, sculptaient ...
Tout cela ils le faisaient pour survivre mais aussi par plaisir...
Toutes leurs productions servaient l'ensemble de la communauté.

L'attitude du Hottentot qui après avoir cueilli, chassé ou pêché, crie dans la forêt au cas ou quelqu'un aurait faim est conforme à celle des chasseurs cueilleurs égalistes du paléolithique.


"Et tandis qu’en pays sauvage, chez les Hottentots par exemple, il serait scandaleux de manger sans avoir appelé à haute voix trois fois pour demander s’il n’y a personne qui désire partager votre nourriture(...) " L'entraide Un facteur pour l'évolution


Pendant 61000 ans les humains ont partagé toutes les richesses : un temps 6,7 fois plus long que celui de l'inégalisme

Ce pêcheur chasseur cueilleur considère que le poisson qu'il a péché ou l'animal qu'il a chassé ne lui appartient pas à lui parce que ce sont ses bras qui l'ont pêché ou chassé mais que cette nourriture appartient à tous les humains parce que ce sont les découvertes de ses ancêtres qui lui ont permis de pêcher ce poisson ou de chasser cet animal. Il est donc juste et naturel que les découvertes de ses ancêtres qui lui ont permis la pêche du poisson ou la chasse de l'animal puissent nourrir d'autres humains que lui même.


LA RICHESSE PROVIENT DU STOCK D'INNOVATIONS ANCESTRALES


La richesse ne provient ni du travail comme le disait Marx, ni des innovations actuelles comme le disait Shumpeter ni de la formation comme le disait Schultz et Stroumiline, ni du capital comme le disait Adam Smith.

La valeur d'un bien provient avant tout de la somme des innovations de nos ancêtres. Si le feu, les mots ; les outils n'avaient pas été inventés, nous tiendrions difficilement une semaine de survie.
80% de notre productivité provient de la découverte du feu, des mots, l'agriculture et les nombres.
C'est donc bien la somme des innovations et découvertes des hommes depuis qu'ils existent qui nous permet de vivre jusqu'à plus de 90 ans.

Yanick Toutain a théorisé ce concept de stock d'innovations ancestrales de la façon suivante :

"La grille scientifique POSTMARXISTE intègre cette notion de la façon suivante1° 80% de la productivité humaine sont LE FEU LES MOTS L'AGRICULTURE LES NOMBRES2° La plupart de ces INNOVATIONS ont été faites pendant des centaines de milliers d'années sur le CONTINENT AFRICAIN3° ce sont les membres de la STRATE DES INNOVANTS qui en sont les DECOUVREURS et les INVENTEURS.4° Etre humain c'est RECEVOIR la CONNAISSANCE de cet HERITAGE ANCESTRALCelui qui ne connait pas le feu , les mots, l'agriculture les nombres n'est PAS un HUMAIN5° L'humain RECOIT DONT EN LUI cet HERITAGE ANCESTRAL provenant des ANCETRES INNOVANTS...6° Ces ancêtres innovants sont DONC EN NOUS.... de la même façon que sont EN NOUS les ATOMES qui se sont fabriqués il y a des MILLIARDS D'ANNEES....


La logique naturelle d'une société est donc le partage intégrale des richesses.
Il ne viendrait à l'idée de personne dans un vaisseau spatiale de prendre plus de place pour X ou Y raison.

RESPECTER LES INNOVATIONS ANCESTRALES REVIENT
 A  PARTAGER LES RICHESSES


Et pourtant depuis 10000 ans certains humains usent et abusent de tous les subterfuges possibles pour prendre la part de droits d'auteurs ancestraux qui revient à chaque humain.
Ce butin ancestral chaque classe sociale spoliatrice le vole aux spoliatés en utilisant une magouille économique.
La classe capitaliste considère que grâce à la propriété des moyens de production qu'elle détient elle a droit à percevoir un revenu supérieur aux autres et donc à voler la part de droits d'auteurs ancestraux qui aurait dû revenir aux Terriens spoliatés.
La classe de l'Innovoisie considère que grâce à ses talents de création elle mérite plus.
La classe des diplômés la Formoisie développe l'idée selon laquelle la productivité est bien plus importante grâce à leur formation et donc ils peuvent avoir un revenu plus important que les sans diplômes.

Toutes ces classes spoliatrices cherchent à tirer leur épingle du jeu et arnaquent plus de 70 pour cent de la population mondiale en leur volant la part du butin ancestrale qui leur revient en tant que descendants des humains ayant découvert et inventé tout ce qui nous sert à vivre et survivre.


butin ancestral : ensemble des richesses produites grâce à la productivité historique. Il devrait être réparti entre tous les descendants des Innovants. C'est l'usage gratuit et égoïste des Innovations ancestrales qui permet l'existence d'une lutte des classes dans laquelle les classes spoliatrices tentent de s'accaparer la plus grosse part de ce butin. Le rôle parasitique de ces classes est tel que les choix de production eux-mêmes sont sous l'influence de la lutte des strates : Les spoliateurs ne volent pas seulement les choses, ils ont volé en amont le choix de les fabriquer au détriment de la fabrication de choses bien plus utiles.postmarxisme : théorie matérialiste historique ayant évacué l'erreur d'Adam Smith, la croyance en la valeur-travail et la négation du stock des Innovations ancestrales comme source fondamentale de la productivité humaine. Le postmarxisme ne nie pas la lutte des classes : il la considère comme la lutte pour l'accaparement égoïste du butin ancestral.



Cette absence de solidarité humaine, cette absence d’empathie envers celui qui n'a rien, est la base de tout système inégalitaire, qu'il soit féodal, capitaliste ou communiste (au sens stalinien du terme).

Il faut en finir avec l'inégalisme et revenir à l'égalisme qui a perduré pendant 61000 ans (et perdure encore chez certains peuples de chasseurs cueilleurs).

C'est le seul moyen pour préserver la gentillesse, l'altruisme et les capacités innovantes des êtres humains que l'on observe encore chez les enfants avant qu'ils ne subissent une pression à l'intégration dans un monde dans lequel règnent l'individualisme et la compétition.





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