Les présidents d'université camouflent le sens réel du mot "gauchisme" en "oubliant" le nom du révolutionnaire conseilliste humanocrate Herman Gorter dénoncé par Lénine dans la "Maladie infantile du communisme" - tout en prétendant dénoncer Frédérique Vidal luttant illégalement contre les #rougesbrunsverts , résidus de la gauche pro Qatar manipulés par Qaradawi et ses milices ribanazis islamofascistes
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La formoisie : Engels s'est approché de sa conceptualisation. Un texte du 13/9/2008 par Julie Amadis
Lénine aurait pu écrire
"Bolloré et la bourgeoisie française tirent plus de profit des millions d'habitants de l'Afrique et d'autres colonies que des ouvriers français" puisqu'il a écrit en 1907
"La bourgeoisie britannique tire plus de profit des millions d'habitants de l'Inde et d'autres colonies que des ouvriers britanniques"
Ce texte écrit en 1907 par Vladimir Illich Oulianov Lénine se passe de commentaires.
Nous militants égalistes "supersankaristes" qui militons pour que les revenus des Africains et des Européens soient les mêmes - soient égalisés, nous qui diffusons depuis 1993 le concept de "formoisie", mettant sous les projecteurs la bourgeoisie de la formation qui forme la majorité de ce qui est appelé "classe ouvrière" en France et en Europe, nous exigeons le #SMICenAfrique : l'application des lois sociales françaises sur le continent Africain. Nous qui décrivons comme légitime le fait que les employés camerounais SOCAPALM de Vincent Bolloré et de la famille Fabri aient leurs salaires multipliés par VINGT - passant de 50 euros par mois à 1000 euros.
Militer pour la révolution anticapitaliste c'est avant tout militer de façon prioritaire pour que les victimes les plus écrasées aient les mêmes droits que les victimes - relativement - privilégiées. Le contraire de la ligne politique des fascistes décoloniaux alliés hypocrites des islamofascistes ribanazis.
"La classe non possédante, mais non ouvrière, est incapable de renverser les exploiteurs. Seule la classe prolétarienne, qui entretient l'ensemble de la société, peut provoquer la révolution sociale. Cependant, du fait de la politique coloniale extensive, le prolétaire européen se trouve en partie dans une situation où ce n'est pas son travail, mais le travail des indigènes pratiquement mis en esclavage dans les colonies, qui entretient l'ensemble de la société. La bourgeoisie britannique, par exemple, tire plus de profit des millions d'habitants de l'Inde et d'autres colonies que des ouvriers britanniques. Dans certains pays, cela fournit la base matérielle et économique pour contaminer le prolétariat avec le chauvinisme colonial. Bien sûr, ce n'est peut-être qu'un phénomène temporaire, mais le mal doit néanmoins être clairement perçu et ses causes comprises afin de pouvoir rallier le prolétariat de tous les pays à la lutte contre un tel opportunisme. Cette lutte est vouée à être victorieuse, car les nations «privilégiées» sont une fraction décroissante des nations capitalistes"
traduction depuis l'anglais Google Translate+ YT
Le Congrès socialiste international de Stuttgart (Prolétaire)
Écrit: Écrit fin août et début septembre 1907
Publié: Publié dans Prolétaire, n ° 17, 20 octobre 1907. Publié selon le texte du journal.
Source: Œuvres collectées de Lénine, Progress Publishers, 1972, Moscou, volume 13, pages 75-81.
Transcription \ Balisage: R. Cymbala
"The non-propertied, but non-working, class is incapable of overthrowing the exploiters. Only the proletarian class, which maintains the whole of society, can bring about the social revolution. However, as a result of the extensive colonial policy, the European proletarian partly finds himself in a position when it is not his labour, but the labour of the practically enslaved natives in the colonies, that maintains the whole of society. The British bourgeoisie, for example, derives more profit from the many millions of the population of India and other colonies than from the British workers. In certain countries this provides the material and economic basis for infecting the proletariat with colonial chauvinism. Of course, this may be only a temporary phenomenon, but the evil must nonetheless be clearly realised and its causes understood in order to be able to rally the proletariat of all countries for the struggle against such opportunism. This struggle is bound to be victorious, since the “privileged” nations are a diminishing faction of the capitalist nations"
Source
V. I. Lenin
The International Socialist Congress in Stuttgart (Proletary)
Written: Written at the end of August and beginning of September 1907
Published: Published in Proletary, No. 17, October 20, 1907. Published according to the newspaper text.
Source: Lenin Collected Works, Progress Publishers, 1972, Moscow, Volume 13, pages 75-81.
Translated: Bernard Isaacs
Transcription\Markup: R. Cymbala
Public Domain: Lenin Internet Archive (2004). You may freely copy, distribute, display and perform this work; as well as make derivative and commercial works. Please credit “Marxists Internet Archive” as your source.
COMPLEMENT A CETTE ANALYSE OU LENINE ENTREVOYAIT LA FORMOISIE
L'existence d'un "prolétariat bourgeois" est selon Engels le principal frein à la révolution anticapitaliste.. Un texte du 28/12/2008 par Julie Amadis
Par Julie Amadis
#IpEaVaEaFaF
23/11/2020
texte du 28/12/2008 sur Revactu
L'existence d'un "prolétariat bourgeois" est selon Engels le principal frein à la révolution anticapitaliste.. Un texte du 28/12/2008 par Julie Amadis
Engels observe la formoisie en germe sans comprendre qu'il s'agit d'une classe sociale :
"En réalité, le prolétariat anglais s'embourgeoise de plus en plus, écrit Engels à Marx en octobre 1858 et il semble bien que cette nation, bourgeoise entre toutes, veuille en arriver à avoir, à coté de sa bourgeoisie, une aristocratie bourgeoise, et un prolétariat bourgeois. Évidemment, de la part d'une nation qui exploite l'univers entier, c'est jusqu'à un certain point logique". (Friedrich Engels, Lettre à Marx, 7 octobre 1858 *HW p. 207)
Le prolétariat bourgeois d'Engels correspond au concept de classe formoise. Ce "prolétariat bourgeois" est minoritaire :
"Mais en ce qui concerne la grande masse des travailleurs, poursuit Engels, leur degré de misère et d'insécurité est tout aussi bas aujourd'hui, sinon pire, que jamais"(F. Engels Situation des classes laborieuses en Grande-Bretagne p. 395 HWCe "prolétariat bourgeois" de Engels inclut :
p.211)
les ouvriers des grandes trade-unions qui
« … sont les organisations des secteurs industriels où ni la concurrence du travail des femmes ou des enfants ni celle des machines n'ont été jusqu'à présent en mesure de briser leur puissance organisée... Leur situation s'est, sans aucun doute, remarquablement améliorée depuis 1848. La meilleure preuve en est que depuis quinze ans, ce ne sont pas seulement leurs employeurs qui sont satisfaits d'eux, mais eux même qui sont également très contents de leurs employeurs. Ils constituent une aristocratie au sein de la classe ouvrière. Ils sont parvenus à conquérir une situation relativement confortable et, cette situation, ils l'acceptent comme définitive.(...)Il faut y ajouter les intellectuels que décrit Lénine :
Ils sont très gentils et nullement intraitables pour un capitaliste raisonnable en particulier et pour la classe capitaliste en général". (Engels, Situation des classes laborieuses en Grande-Bretagne, édition sociale, 1961, pp 386-400 HW p. 210)
"Nul n'osera nier, que ce qui caractérise, d'une façon générale, les intellectuels en tant que couche sociale particulière, dans les sociétés capitalistes contemporaines, c'est justement l'individualisme, et l'inaptitude à la discipline et à l'organisation. C'est ce qui, entre autres, distingue désavantageusement cette couche sociale d'avec le prolétariat. C'est aussi ce qui explique la veulerie et l'instabilité de la gent intellectuelle, dont le prolétariat a si souvent à se ressentir. Et cette particularité des intellectuels est intimement liée aux conditions ordinaires de leur vie, à leurs conditions de gain, qui se rapprochent sous bien des rapports des conditions d'existence de la petite-bourgeoisie"(Lénine : Œuvres choisies T I, éd. De Moscou p. 377 HW p. 216 les soulignés étaient de Lénine)
Ce prolétariat bourgeois n'est autre que la formoisie, une classe exploiteuse du "formariat" formé des travailleurs non qualifiés. Ces formois ont un niveau de vie supérieur à celui des autres ouvriers. Ces ouvriers sont plus rares sur le marché du travail, ce qui leur donne une valeur plus importante.
Comme l'écrivait Henri Weber (jeune)
"cette "rareté" relative de cette force de travail, liée à son aptitude à l'organisation, lui confère une puissance sociale qu'elle fait chèrement payer au patronat." (Marxisme et conscience de classe p. 211 1975 éd. 10-18)Ils peuvent donc monnayer leur salaire. De ce fait, ils aspirent de la plus value aux ouvriers non qualifiés - ce que ne vit pas Henri Weber-. De la même manière, Marx a expliqué que le patron d'une entreprise performante aspirait de la plus value au patron d'une entreprise moins productive.
Pour Engels, l'apparition de ce "prolétariat bourgeois" provient d'une stratégie de la bourgeoisie.
"De l'expérience chartiste, la bourgeoisie industrielle a tiré la conviction qu'elle ne parviendrait jamais à dominer politiquement et socialement la nation, autrement qu'avec l'aide de la classe ouvrière" (Engels, Situation des classes laborieuses en Grande-Bretagne, préface de 1892, p. 393 HW p.209).Comme Stolypine ministre du Tsar avait - peu après la tentative révolutionnaire de 1905 -, cherché à créer un groupe de petits propriétaires chez les paysans afin de freiner la poussée révolutionnaire en Russie; la bourgeoisie du XIX ème siècle avait fait le choix de créer "une aristocratie ouvrière".
La bourgeoisie a acheté le calme social en accordant des avantages salariaux à la formoisie.
Engels ne devine pas que ce nouveau groupe va grossir et consolider ses intérêts. Le mouvement ouvrier d'Europe de l'Ouest ne cessera tout au long du XXème siècle de trahir le formariat (travailleurs non qualifiés, exploitées à la fois par la bourgeoisie et par la formoisie). D'abord, les travailleurs formois fermeront les yeux sur l'ignominie de la colonisation et parfois soutiendront la bourgeoisie sur ce point. Quand arrive la première guerre mondiale, les syndicats se laisseront acheter par la bourgeoisie et inciteront les ouvriers à partir à la guerre... En 2008, aucun syndicat n'a pour objectif (même affiché) de combattre le capitalisme, encore moins le colonialisme (même pas de dénoncer les massacres de notre armée en Afrique), la SDFication de notre société, le couvercle carbone.
Engels croit naïvement que l'apparition de ce groupe privilégié du prolétariat va disparaître :
"Avec l'effondrement de ce monopole, la classe ouvrière anglaise perdra cette position privilégiée. Elle se verra alignée un jour-y compris la minorité dirigeante et privilégiée- au niveau des ouvriers de l'étranger. Et c'est la raison pour laquelle le socialisme renaîtra en Angleterre." Engels, Situation des classes laborieuses en Grande-Bretagne p 397 HW p. 212)Pour Engels, la cause du conservatisme ouvrier en Angleterre provient de l'augmentation du niveau de vie des ouvriers anglais.
Comme Engels nous pensons que l'existence de cette classe sociale , la formoisie (qu'il nomme bourgeoisie ouvrière) est le frein principale à la révolution et donc la meilleur garantie de la bourgeoisie pour faire perdurer le capitalisme.
Nous laisserons, en conclusion, la parole à Henri Weber (jeune - avant qu'il ne devienne sénateur socialiste). Sans comprendre le concept de formoisie, il écrivait, en contredisant l'espoir de Engels - "le socialisme renaîtra en Angleterre":
==
"L'histoire du XXème siècle a largement infirmé ce pronostic optimiste. Le monopole industriel de la Grande-Bretagne a pris fin, de même que son hégémonie coloniale. L'impérialisme britannique est entré dans une période de long déclin.Là, c'est Henri Weber qui a tort : c'est lui qui n'a pas vu l'existence de la classe formoise. C'est uniquement la défaite de la haute et de la couche supérieure de la moyenne formoisie qu'il décrit. Pas la défaite de la formoisie en tant que classe : ce n'est pas le salaire unique qui a été instauré.
Dès la fin du XIX ème siècle, les "couches inférieures du prolétariat", la masse des non-qualifiés, font irruption comme force autonome dans le champ politique.
Leur mouvement bouleverse la structure traditionnelle du syndicalisme, assurant
la prédominance des syndicats d'industrie sur les vieux syndicats de métiers.
Après la Première Guerre mondiale les privilèges de "l'aristocratie ouvrière"
sont battus en brèche.
Mais, si la perte du "monopole industriel" provoque bien une radicalisation et une restructuration réelle du mouvement ouvrier anglais, cette radicalisation ne dépasse pas les limites du trade-unionisme.
Elle engendre le parti travailliste et les sectes socialistes. Elle ne donne pas naissance à un mouvement ouvrier révolutionnaire, même dans la période d'entre les deux guerres mondiales, au plus fort de la crise économique.
L'infirmation du pronostic d'Engels souligne la fragilité de toute son "explication". Celle-ci accorde une importance décisive aux déterminations purement économiques, en négligeant l'efficience propre aux autres niveaux. Nous y reviendrons."
(Henri Weber Marxisme et conscience de classe p. 213 1975 éd. 10-18)
NOTES
*les citations de Friedrich Engels proviennent du livre de Henri Weber.
On trouve la citation de Engels dans un texte de Lénine : L'impérialisme, stade suprême du capitalisme : VIII. LE PARASITISME ET LA PUTREFACTION DU CAPITALISME
NB : Ce texte a été réédité le 21/03/2009 : le mot "prolétariat bourgeois" qui figure dans le texte original a été substitué dans le titre au mot "bourgeoisie prolétarienne" pour ne pas laisser supposer que cette expression de "bourgeoisie prolétarienne" aurait figuré dans le texte de F. Engels. Les guillemets qui signifiait "bourgeoisie entre guillemets" prêtaient à confusion en donnant à croire qu'elles auraient été des guillemets de citation.
Dans tous les cas, on peut constater que Engels se rapprochait du concept de "formoisie" et c'est cela qui importe !
1916 | L'ouvrage fondamental du marxisme analysant le mode de production capitaliste à l'époque impérialiste, celle "des guerres et des révolutions". |
L'impérialisme, stade suprême du capitalisme
LENINE
VIII. LE PARASITISME ET LA PUTREFACTION DU CAPITALISME
extrait
A noter qu'en Angleterre, la tendance de l'impérialisme à diviser les ouvriers, à renforcer parmi eux l'opportunisme, à provoquer la décomposition momentanée du mouvement ouvrier, est apparue bien avant la fin du XIXe siècle et le début du XXe. Car deux traits distinctifs essentiels de l'impérialisme, la possession de vastes colonies et le monopole du marché mondial, s'y sont manifestés dès la seconde moitié du XIXe siècle. Marx et Engels ont méthodiquement, pendant des dizaines d'années, observé de près cette liaison de l'opportunisme dans le mouvement ouvrier avec les particularités impérialistes du capitalisme anglais. Ainsi, Engels écrivait à Marx le 7 octobre 1858 : "En réalité, le prolétariat anglais s'embourgeoise de plus en plus, et il semble bien que cette nation, bourgeoise entre toutes, veuille en arriver à avoir, à côté de sa bourgeoisie, une aristocratie bourgeoise et un prolétariat bourgeois. Evidemment, de la part d'une nation qui exploite l'univers entier c'est jusqu'à un certain point, logique." Près d'un quart de siècle plus tard, dans une lettre du 11 août 1881, il parle des "pires trade-unions anglaises qui se laissent diriger par des hommes que la bourgeoisie a achetés ou que, tout au moins, elle entretient". Dans une lettre à Kautsky (12 septembre 1882), Engels écrivait : "Vous me demandez ce que pensent les ouvriers anglais de la politique coloniale. La même chose que ce qu'ils pensent de la politique en général. Ici, point de parti ouvrier, il n'y a que des radicaux conservateurs et libéraux; quant aux ouvriers, ils jouissent en toute tranquillité avec eux du monopole colonial de l'Angleterre et de son monopole sur le marché mondial [13]." (Engels a exposé la même thèse dans sa préface à la deuxième édition de La situation des classes laborieuses en Angleterre, 1892).
Voilà donc, nettement indiquées, les causes et les conséquences. Les causes : 1) l'exploitation du monde par l'Angleterre; 2) son monopole sur le marché mondial; 3) son monopole colonial. Les conséquences : 1) l'embourgeoisement d'une partie du prolétariat anglais; 2) une partie de ce prolétariat se laisse diriger par des hommes que la bourgeoisie a achetés ou que, tout au moins, elle entretient. L'impérialisme du début du XXe siècle a achevé le partage du globe entre une poignée d'Etats, dont chacun exploite aujourd'hui (en ce sens qu'il en retire du surprofit) une partie du "monde entier" à peine moindre que celle qu'exploitait l'Angleterre en 1858; dont chacun, grâce aux trusts, aux cartels, au capital financier, à ses rapports de créditeur à débiteur, occupe une situation de monopole sur le marché mondial; dont chacun jouit, dans une certaine mesure, d'un monopole colonial (nous avons vu que, sur 75 millions de kilomètres carrés, superficie de toutes les colonies du monde, 65 millions, c'est-à-dire 86%, sont concentrés aux mains de six grandes puissances; 61 millions de kilomètres carrés, soit 81%, sont détenus par trois puissances.)
Ce qui distingue la situation actuelle, c'est l'existence de conditions économiques et politiques qui ne pouvaient manquer de rendre l'opportunisme encore plus incompatible avec les intérêts généraux et vitaux du mouvement ouvrier : d'embryon, l'impérialisme est devenu le système prédominant; les monopoles capitalistes ont pris la première place dans l'économie et la politique; le partage du monde a été mené à son terme; d'autre part, au lieu du monopole sans partage de l'Angleterre, nous assistons maintenant à la lutte d'un petit nombre de puissances impérialistes pour la participation au monopole, lutte qui caractérise tout le début du XXe siècle. L'opportunisme ne peut plus triompher aujourd'hui complètement au sein du mouvement ouvrier d'un seul pays pour des dizaines et des dizaines d'années, comme il l'a fait en Angleterre dans la seconde moitié du XIXe siècle. Mais, dans toute une série de pays, il a atteint sa pleine maturité, il l'a dépassée et s'est décomposé en fusionnant complètement, sous la forme du social-chauvinisme, avec la politique bourgeoise [14].
Lire aussi
VI Lénine
Le Congrès socialiste international de Stuttgart [1] ( Prolétaire )
Écrit: Écrit à la fin d'août et au début de septembre 1907
Publié: Publié dans Proletary , n ° 17, 20 octobre 1907. Publié selon le texte du journal.
Source: Œuvres collectées de Lénine , Progress Publishers, 1972 , Moscou, volume 13 , pages 75-81 .
Traduit: Bernard Isaacs
Transcription \ Markup: R. Cymbala
Public Domain: Lénine Internet Archive (2004). Vous pouvez librement copier, distribuer, afficher et exécuter ce travail; ainsi que faire des œuvres dérivées et commerciales. Merci de mentionner «Marxists Internet Archive» comme source. • LISEZ-MOI
Une caractéristique du Congrès socialiste international qui s'est tenu à Stuttgart en août était sa composition importante et représentative: au total, 886 délégués venaient des cinq continents. En plus de fournir une démonstration impressionnante de l'unité internationale dans la lutte prolétarienne, le Congrès a joué un rôle remarquable dans la définition de la tactique des partis socialistes. Il a adopté des résolutions générales sur un certain nombre de questions, dont la décision était jusqu'ici laissée à la seule discrétion des différents partis socialistes. Et le fait que de plus en plus de problèmes exigent des décisions uniformes et fondées sur des principes dans différents pays est une preuve frappante que le socialisme est en train d'être soudé en une seule force internationale.
Le texte intégral des résolutions de Stuttgart se trouve ailleurs dans ce numéro. [2] Nous traiterons brièvement chacun d'eux afin de faire ressortir les principaux points controversés et le caractère du débat au Congrès.
Ce n'est pas la première fois que la question coloniale figure dans les congrès internationaux. Jusqu'à présent, leurs décisions ont toujours été une condamnation sans réserve de la politique coloniale bourgeoise en tant que politique de pillage et de violence. Cette fois, cependant, la Commission du Congrès était si composée que des éléments opportunistes, dirigés par Van Kol de Hollande, y prédominaient. Une phrase a été insérée dans le projet de résolution selon laquelle le Congrès ne condamne pas en principe toute politique coloniale, car sous le socialisme, la politique coloniale peut jouer un rôle civilisateur. La minorité à la Commission (Ledebour d'Allemagne, les social-démocrates polonais et russes, et bien d'autres) protesta vigoureusement contre une telle idée. La question a été renvoyée au Congrès, où les forces des deux tendances ont été jugées si presque égales qu'il y a eu un débat extrêmement houleux.
Les opportunistes se sont ralliés derrière Van Kol. S'exprimant au nom de la majorité de la délégation allemande, Bernstein et David ont appelé à l'acceptation d'une «politique coloniale socialiste» et ont fulminé contre les radicaux pour leur attitude stérile et négative, leur incapacité à apprécier l'importance des réformes, leur absence de programme colonial pratique, etc. Soit dit en passant, Kautsky s'y opposa, qui se sentit obligé de demander au Congrès de se prononcer contre la majorité de la délégation allemande. Il a souligné à juste titre qu'il n'était pas question de rejeter la lutte pour les réformes; cela était explicitement indiqué dans d'autres sections de la résolution, qui n'avaient soulevé aucun différend. La question était de savoir si nous devrions faire des concessions au régime moderne de pillage et de violence bourgeois. Le Congrès devait discuter de la politique coloniale actuelle, qui était fondée sur l'asservissement pur et simple des populations primitives. La bourgeoisie introduisait en fait l'esclavage dans les colonies et soumettait les populations indigènes à des outrages et des actes de violence sans précédent, les «civilisant» par la propagation de l'alcool et de la syphilis. Et dans cette situation, on attendait des socialistes qu'ils prononcent des phrases évasives sur la possibilité d'accepter en principe la politique coloniale! Ce serait une désertion pure et simple au point de vue bourgeois. Ce serait un pas décisif vers la subordination du prolétariat à l'idéologie bourgeoise, à l'impérialisme bourgeois, qui lève maintenant la tête avec arrogance.
Le Congrès a rejeté la motion de la Commission par 128 voix contre 108 et 10 abstentions (Suisse). Il est à noter qu'à Stuttgart, pour la première fois, chaque nation se voit attribuer un nombre défini de voix, variant de vingt (pour les grandes nations, Russie incluse) à deux (Luxembourg). Le vote combiné des petites nations, qui soit ne poursuivent pas une politique coloniale, soit qui en souffrent, l'emporte sur le vote des nations où même le prolétariat a été quelque peu infecté par le désir de conquête.
Ce vote sur la question coloniale est d'une très grande importance. Première? il montre de manière frappante l'opportunisme socialiste, qui succombe aux flatteries bourgeoises. Deuxièmement, il a révélé une caractéristique négative du mouvement ouvrier européen, une caractéristique qui ne peut pas nuire peu à la cause prolétarienne, et pour cette raison devrait recevoir une attention sérieuse. Marx citait fréquemment un dicton très significatif de Sismondi. Les prolétaires du monde antique, ce dicton court, vivaient aux dépens de la société; la société moderne vit aux dépens des prolétaires. [3]
La classe non possédée, mais non ouvrière, est incapable de renverser les exploiteurs. Seule la classe prolétarienne, qui maintient l'ensemble de la société, peut provoquer la révolution sociale. Cependant, en raison de la politique coloniale extensive, le prolétaire européen se trouve en partie dans une position où il n'est passon travail, mais le travail des indigènes pratiquement réduits en esclavage dans les colonies, qui maintient l'ensemble de la société. La bourgeoisie britannique, par exemple, tire plus de profit des millions d'habitants de l'Inde et d'autres colonies que des ouvriers britanniques. Dans certains pays, cela fournit la base matérielle et économique pour infecter le prolétariat avec le chauvinisme colonial. Bien sûr, ce n'est peut-être qu'un phénomène temporaire, mais le mal doit néanmoins être clairement réalisé et ses causes comprises afin de pouvoir rallier le prolétariat de tous les pays à la lutte contre un tel opportunisme. Cette lutte est vouée à être victorieuse, car les nations «privilégiées» sont une fraction décroissante des nations capitalistes.
Il n'y avait pratiquement pas de divergence au Congrès sur la question du suffrage des femmes. La seule à avoir tenté de justifier une campagne socialiste en faveur d'un suffrage féminin limité (qualifié par opposition au suffrage universel) était une déléguée de la société britannique Fabian extrêmement opportuniste. Personne ne l'a soutenue. Ses motivations étaient assez simples: les femmes bourgeoises britanniques espèrent obtenir la franchise pour elles-mêmes, sans son extension aux travailleuses britanniques.
La première Conférence internationale des femmes socialistes s'est tenue en même temps que le Congrès dans le même bâtiment. Tant à cette conférence qu'au sein de la commission du Congrès, un différend intéressant a opposé les sociaux-démocrates allemands et autrichiens sur le projet de résolution. Dans leur campagne pour le suffrage universel, les Autrichiens avaient tendance à minimiser la revendication de l'égalité des droits des hommes et des femmes; pour des raisons pratiques, ils ont mis l'accent sur le suffrage masculin. Clara Zetkin et d'autres social-démocrates allemands ont fait remarquer à juste titre aux Autrichiens qu'ils n'agissaient pas correctement et qu'en ne faisant pas pression sur la demande d'accorder le vote aux femmes comme aux hommes, ils affaiblissaient le mouvement de masse. Les derniers mots de la résolution de Stuttgart («la revendication du suffrage universel doit être présentée simultanément pour les hommes et les femmes») se rapportent sans aucun doute à cet épisode de «praticisme» excessif dans l'histoire du mouvement ouvrier autrichien.
La résolution sur les relations entre les partis socialistes et les syndicats revêt une importance particulière pour nous, Russes. Le Stockholm. Le congrès du RSDLP a été enregistré pour les non-partissyndicats, soutenant ainsi le point de vue de la neutralité, qui a toujours été défendu par nos non-partis démocrates, les Bernsteiniens et les socialistes-révolutionnaires. Le Congrès de Londres, en revanche, a mis en avant un principe différent, à savoir un alignement plus étroit des syndicats avec le Parti, y compris même, sous certaines conditions, leur reconnaissance en tant que syndicats du Parti. A Stuttgart, dans la sous-section social-démocrate de la section russe (les socialistes de chaque pays forment une section distincte lors des congrès internationaux), l'opinion était partagée sur cette question (il n'y avait pas de division sur d'autres questions). Plekhanov a soutenu le principe de neutralité. Voinov, [4]bolchevique, a défendu le point de vue anti-neutraliste du Congrès de Londres et de la résolution belge (publiée dans les documents du Congrès avec le rapport de Brouckère, qui paraîtra bientôt en russe). Clara Zetkin a fait remarquer à juste titre dans son journal Die Gleichheit [5] que les arguments de Plekhanov en faveur de la neutralité étaient tout aussi boiteux que ceux des Français. Et la résolution de Stuttgart - comme Kautsky l'a observé à juste titre et comme le verra quiconque prend la peine de la lire attentivement - met fin à la reconnaissance du principe de «neutralité». Il n'y a pas un mot là-dedans sur la neutralité ou les principes de non-parti. Au contraire, il reconnaît définitivement la nécessité de liens plus étroits et plus forts entre les syndicats et les partis socialistes.
La résolution du Congrès de Londres RSD: LP sur les syndicats a donc été placée sur une base théorique solide sous la forme de la résolution de Stuttgart. La résolution de Stuttgart pose le principe général selon lequel. dans chaque pays, les syndicats doivent être mis en contact permanent et étroit avec le parti socialiste. La résolution de Londres dit qu'en Russie, cela devrait prendre la forme, dans des conditions favorables, de syndicats de parti, et les membres du parti doivent travailler à cet objectif.
Nous notons que les aspects néfastes du principe de neutralité ont été révélés à Stuttgart par le fait que la moitié syndicale de la délégation allemande était le plus ardent défenseur des vues opportunistes. C'est pourquoi à Essen, par exemple, les Allemands étaient contre Van Kol (les syndicats n'étaient pas représentés à Essen, qui était un congrès uniquement du Parti), alors qu'à Stuttgart ils le soutenaient. En faisant le jeu des opportunistes du mouvement social-démocrate, le plaidoyer pour la neutralité en Allemagne a en fait eu des résultats néfastes. C'est un fait qu'il ne faut pas oublier, surtout en Russie, où les conseillers démocrates-bourgeois du prolétariat, qui le poussent à maintenir le mouvement syndical «neutre», sont si nombreux.
A quelques mots au sujet de la résolution sur l' émigration et l' immigration. Là aussi, la Commission a tenté de défendre des intérêts artisanaux étroits, d'interdire l'immigration de travailleurs des pays arriérés (coolies - de Chine, etc.). C'est le même esprit d'aristocratisme que l'on retrouve chez les ouvriers de certains pays «civilisés», qui tirent certains avantages de leur position privilégiée et sont donc enclins à oublier la nécessité d'une solidarité de classe internationale. Mais personne au Congrès n'a défendu ce métier et cette étroitesse d'esprit petite-bourgeoise. La résolution répond pleinement aux exigences de la social-démocratie révolutionnaire.
Nous passons maintenant à la dernière et peut-être la plus importante résolution du Congrès, celle sur l'anti-militarisme. Le tristement célèbre Hervé, qui a fait un tel bruit en France et en Europe, a prôné une vision semi-anarchiste en suggérant naïvement que chaque guerre soit «répondue» par une grève et un soulèvement. Il n'a pas compris, d'une part, que la guerre est un produit nécessaire du capitalisme et que le prolétariat ne peut pas renoncer à participer aux guerres révolutionnaires, car de telles guerres sont possibles et se sont effectivement produites dans les sociétés capitalistes. Il n'a pas compris, en revanche, que la possibilité de «répondre» à une guerre dépend de la nature de la crise créée par cette guerre. Le choix des moyens de lutte dépend de ces conditions; de plus, la lutte doit consister (et nous avons ici la troisième idée fausse, ou pensée superficielle de l'hervéisme) non seulement à remplacer la guerre par la paix, mais à remplacer le capitalisme par le socialisme. L'essentiel n'est pas simplement d'empêcher la guerre, mais d'utiliser la crise créée par la guerre pour avoir le renversement de la bourgeoisie. Pourtant,
La résolution de Bebel (proposée par les Allemands et coïncidant en tous points avec la résolution de Guesde) avait une lacune: elle n’indiquait pas les tâches actives du prolétariat. Cela a permis de lire les propositions orthodoxes de Bebel à travers des lunettes opportunistes, et Vollmar n'a pas tardé à transformer cette possibilité en réalité.
C'est pourquoi Rosa Luxemburg et les délégués sociaux-démocrates russes ont proposé leurs amendements à la résolution de Bebel. Ces amendements (1) déclarent que le militarisme est l'arme principale de l'oppression de classe; (2) a souligné la nécessité d'une propagande parmi les jeunes; (3) ont souligné que les sociaux-démocrates ne devraient pas seulement essayer d'empêcher la guerre d'éclater ou de garantir la fin la plus rapide des guerres qui ont déjà commencé, mais devraient utiliser la crise créée par la guerre pour hâter le renversement de la bourgeoisie.
La sous-commission (élue par la Commission antimilitarisme) a incorporé tous ces amendements dans la résolution de Bebel. De plus, Jaurès a fait cette heureuse suggestion: au lieu d'énumérer les méthodes de lutte (grèves, soulèvements), la résolution devrait citer des exemples historiques de l'action prolétarienne contre la guerre, des manifestations en Europe à la révolution en Russie. Le résultat de toute cette refonte a été une résolution qui, il est vrai, est indûment longue, mais riche en réflexion et formule précisément les tâches du prolétariat. Il combine la rigueur de l'orthodoxie - c'est-à-dire la seule analyse marxiste scientifique avec des recommandations pour l'action la plus résolue et révolutionnaire des partis ouvriers. Cette résolution ne peut pas être interprétée à la Vollmar, elle ne peut pas non plus s'inscrire dans le cadre étroit de l'hervéisme naïf.
Dans l'ensemble, le Congrès de Stuttgart a mis en contraste les ailes opportunistes et révolutionnaires du mouvement social-démocrate international sur un certain nombre de questions cardinales et a tranché ces questions dans l'esprit du marxisme révolutionnaire. Ses résolutions et le compte rendu des débats devraient devenir un manuel pour tout propagandiste. Le travail accompli à Stuttgart favorisera grandement l'unité tactique et l'unité de lutte révolutionnaire des prolétaires de tous les pays.
Remarques
[1] Le Congrès Socialiste International de Stuttgart (le Septième Congrès de la Deuxième Internationale) s'est tenu du 18 au 24 août (nouveau style) 1907. Le RSDLP y était représenté par 37 délégués. Parmi les délégués bolcheviks participant au Congrès se trouvaient Lénine, Lunacharsky et Litvinov. Le Congrès a examiné les questions suivantes: 1) Militarisme et conflits internationaux; 2) Relations entre les partis politiques et les syndicats; 3) La question coloniale; 4) Immigration et émigration des travailleurs, et 5) Droit de vote des femmes.
Les travaux principaux du Congrès se sont déroulés dans les commissions, où des résolutions ont été rédigées pour les sessions plénières. Lénine faisait partie du comité «Militarisme et conflits internationaux».
[2] Le numéro du Prolétaire (n ° 17) qui a publié cet article contenait également la résolution du Congrès socialiste international de Stuttgart.
[3] Voir Karl Marx, Capital , vol. 1, Moscou, p. 595.
[4] Voinov - AV Lunacharsky.
[5] Die Gleichheit ( Egalité) - un journal bimensuel social-démocrate, organe du mouvement des femmes allemandes (il devint plus tard l'organe du mouvement international des femmes), publié à Stuttgart de 1890 à 1925 et édité par Clara Zetkin de 1892 à 1917 .
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