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samedi 25 juillet 2015

La crise agricole est la crise du capitalisme.


Manifestation des éleveurs au Havre mercredi 22 juillet
Par Julie Amadis
#IpEaVaEaFaF
Le 23/07/2015



Jean Jacques, 37 ans, éleveur, gagne 350 euros par mois.
"Jean Jacques a décidé de jeter l'éponge et de vendre les 300 truies." Le Parisien

Il déclare :

" Il n'y a plus aucun avenir pour les jeunes dans l'élevage"

Après la Révolution égaliste, Jean Jacques aura 1000 euros pour lui, 1000 pour sa femme et 500 euros par enfant. S'il a 2 enfants , le revenu familial sera de 3000 euros !
Son exploitation ne lui appartiendrait pas. Les investisseurs seraient des "citoyens investisseurs".
Après la révolution tous les citoyens investiront gratuitement 300€/mois.
Ces investisseurs auront choisi de déposer une partie de leur 300 euros de tickets investissements pour développer leur exploitation à partir du projet que Jean Jacques aurait préalablement mis en ligne.

Avec leur 3000 euros par mois, la famille de Jean Jacques aurait en plus  bonne conscience car ils sauraient qu'ils ne volent rien à personne. Leurs cousins Africains, Asiatiques et Américains pourront vivre eux aussi dans la dignité.

C'EST UNE LOI DU MARCHE TRUQUÉE PAR LES LOIS EUROPÉENNES FAVORISANT LES GROSSES EXPLOITATIONS
QUI A DÉCIDÉ DE L'AVENIR DES ÉLEVEURS


Mais la Révolution n'est pas encore arrivée...
C'est une loi du marché truquée par les lois européennes favorisant les grosses exploitations qui a décidé de l'avenir des éleveurs.
Les petites exploitations disparaissent, les moyennes aussi. Seules les grosses subsistent.
Aurélie Trouvé, ingénieur du pays rural, interrogée par l'Humanité, explique, comment la politique européenne de la PAC et la dérégulation des marchés ont accentué ce phénomène.

"HD.comment ce modèle s’est-il imposé ?  
A. T. La politique agricole commune y a contribué, en versant les aides selon le niveau de capital. Plus on a d’hectares, plus on touche d’aides. Évidemment, cela pousse à l’agrandissement. L’autre responsable est la dérégulation des marchés, les prix varient désormais en fonction des cours internationaux. Cela a mis en concurrence les exploitations entre elles, en France comme dans le monde. Pour être plus compétitif, il faut baisser les coûts de production, s’endetter ... Les fermes-usines répondent en partie à cela. Prenons la ferme des 1 000 vaches: 8 millions de litres de lait et 18 salariés. Or, une exploitation moyenne – 240 000 litres – fait vivre 3 salariés. Cette ferme produit donc un gros volume de lait par vache et par travailleur, même en cas de baisse des prix puisqu’il faut rembourser des coûts fixes importants. Au risque de contribuer à la surproduction et à la chute des prix et de fragiliser les exploitations n’ayant pas le même niveau de trésorerie." L'humanité
La fin des quotas en avril 2015 alors que certains pays avaient une production de lait en surplus a fait baisser le cours du lait :-17 % en un an.
"Voilà pourquoi le prix moyen du lait  payé aux producteurs a chuté de 17% depuis 2014 passant d’un prix moyen de 365€ les 1.000 litres à 305€ en ce début d’été 2015."
L'Humanité
  A cela se sont ajoutés d'autres facteurs : Les mesures de coercition contre la Russie ont eu pour conséquence de baisser le prix du lait. En effet, la Russie a réagi aux sanctions économiques imposées par les ministres des finances des pays de l'Union Européenne (en France, Laurent Fabius) par un embargo visant les produits achetés habituellement par la Russie comme la viande et le lait. Les éleveurs ont subi très durement cette baisse des exportations de leurs produits.
"Le 7 août 2014, en représailles à des sanctions économiques et sur fond de crise ukrainienne, la Russie a déclaré un embargo sur les produits alimentaires en provenance de l'Union européenne, des États-Unis, de l'Australie, du Canada et de la Norvège.
Parmi les produits concernés, seuls certains touchent significativement les exportations françaises: le porc, le fromage, le lait, ainsi que les fruits et légumes.
De fait, durant les 5 premiers mois de l'année 2015, les exportations de produits transformés à base de viande ont reculé de 73% sur un an (passant de 19,7 à 5 millions d'euros), et celles de produits laitiers ont reculé de 78% (passant de 37 à 8 millions), selon les douanes françaises." Le Parisien
Les éleveurs accusent les industriels et la grande distribution de se verser des marges importantes à leur détriment. Jean Mouzat, Président du Modef, mouvement de défense des exploitants familiaux donne les détails des prix d'achat au producteur et du prix de vente du consommateur final.
 « Avec ceci de 
remarquable, relève Jean Mouzat, président du Modef, depuis des années, il ne cesse d’augmenter pour le consommateur, quand celui payé aux éleveurs est resté stable. » Le fait est là : côté bœuf, les producteurs vendent leur viande à 3,15 euros le kilo en moyenne… soit à peine le prix moyen d’un steak de 150 grammes vendu en grande surface. Le décompte est aussi éloquent côté porc, dont le kilo est payé 1,38 euro à l’éleveur, pour se revendre entre 12 et 15 euros en rayon. À la clé, toujours la même question : qui empoche la différence ? La grande distribution reste la cible principale des éleveurs, laquelle ne respecte pas, disent-ils, les accords signés sous le patronage du ministère de l’Agriculture, induisant une revalorisation des prix payés. Celle-ci dément et contre-attaque, accusant, pour sa part, 
les entreprises de transformation (abattoirs, laiteries, etc.) de ne pas jouer le jeu."L'Humanité

La situation financière des éleveurs est catastrophique.

Ils sont écrabouillés par les dettes d'investissements et ne peuvent se rémunérer que par des revenus largement inférieurs au SMIC.

Résultat 50000 exploitants selon les syndicats vont devoir fermer boutique.
"Dérégulation, dumping social et écrasement des prix : près de 
25 000 exploitants selon le ministre Stéphane Le Foll, voire deux fois plus selon les syndicats, sont menacés de déposer le bilan cette année.
On marche sur la tête ! "L'humanité

40000 à 80000 emplois sont menacés.
"C'est que cette crise de l'agriculture inédite touche à la fois le porc, le boeuf et le lait" Le Parisien 17 juillet 2015

UNE ATTAQUE CONTRE LA MOYENNE BOURGEOISIE
EN PLUS DE CELLE VS LA FORMOISIE EUROPENNE

Le capitalisme détruit des professions les unes après les autres. Ce n'est plus uniquement les travailleurs du tiers monde qui ont du mal à survivre, de plus en plus d'habitants du Nord sont maintenant la tête sous l'eau.

Si il n'y a pas de changement radical et que l'on laisse la folie capitaliste gouverner le monde, les petits et moyens éleveurs vont disparaitre.
Jean Luc Pruvot, 47 ans, éleveur laitier à Parfondeval déclare :
" Dans 30 ans, les éleveurs laitiers seront comme des dinosaures" (Le Parisien 17 juillet 2015)

LES ÉLEVEURS FRANÇAIS SONT EN COLÈRE


Hollande Le Foll DEMISSION !
Les éleveurs français sont en colère.
Ce qui les met particulièrement en rogne c'est le fait que les supermarchés vendent de la viande provenant de pays éloignés alors qu'eux se trouvent à proximité de ces grandes surfaces et vendent les mêmes produits !

On marche complétement sur la tête !

Cette viande qui aura subi de longs voyages sera choisie par les grandes surfaces.


A Toulouse, 80 % de la viande n'est plus d'origine locale.
"Le président de la chambre d’agriculture, Yvon Parayre, a également plusieurs fois regretté dans nos colonnes que «le marché toulousain s’approvisionne à 80 % hors département voire hors région». Un constat qui ne s’applique pas qu’à la viande, même si le cas des bovins est révélateur d’une situation incompréhensible pour le consommateur, à l’heure où les productions locales et les circuits courts sont tendances en terme de qualité"(La Dépèche)
Les camions qui transportent cette viande dégagent du carbone qui se sera accumulé dans l'atmosphère ... Du CO2 qui aggravera l'effet de serre (ou couvercle carbone).
L'effet de serre qui perturbe gravement l'écosystème, la survie des espèces, notre santé et à terme notre survie....
La loi du marché 2015 amène à faire venir des produits situés à plus de 1000 kilomètres du lieu de vente parce que c'est meilleur marché !

AU HAVRE LES ELEVEURS SONT EN LUTTE

Au Havre,  mercredi 22 juillet les éleveurs manifestaient avec leurs tracteurs. Ils dénonçaient la vente de poulets provenant du Brésil dans les supermarchés locaux pendant que eux n'arrivent pas à vivre de leur travail !
" Un convoi d’une quinzaine de tracteurs a convergé depuis Cauville-sur-mer jusqu’au Havre. Les agriculteurs en colère se sont retrouvés sur la place de l’Hôtel-de-ville où ils ont déversé une benne remplie de fumier, de vieux pneus et d’herbe. Ces hommes en colère, pour certains accompagnés de leurs épouses qui travaillent à leurs côtés dans leurs exploitations à Criquetot-l’Esneval, Montivilliers, Octeville... ont ensuite déchargé des dizaines de cartons de leurs remorques pour en déverser le contenu sur l’esplanade de l’hôtel de ville. À l’intérieur, des sachets de poulet surgelé en provenance du Brésil, interceptés mardi à bord d’un poids lourd autrichien qui se dirigeait vers la Bretagne.

"ELLE EST BELLE LA TRACABILITE" (SEBASTIEN DEGENETAIS)

« Elle est belle la traçabilité. Elle est belle l’Europe... comme si les Normands et les Bretons ne produisaient pas de volaille et de la bonne volaille » s’emporte Sébastien Dégenétais. Le jeune président de l’Union sociale agricole (USA) du canton de Montivilliers ne décolère pas. « Ce poulet était destiné à une usine de transformation. Au bout de la chaîne, c’est encore le consommateur qui est berné. Il retrouvera cette viande en barquette dans les rayons du supermarché avec dessus la mention transformé en France. Des scandales comme ça, il y en a tous les jours » ajoute le jeune éleveur, qui travaille avec son frère dans la ferme familiale d’Octeville-sur-mer. (Paris Normandie 22/07/2015)
Les mesurettes factices du gouvernement Hollande pour calmer la contestation des éleveurs ne fonctionnent pas !
"Après une série de réunions d’urgence et d’accords cette semaine pour relever le prix du bœuf, du porc et du lait, les éleveurs disent vouloir vérifier que les promesses seront tenues ou jugent les résultats insuffisants." Libération
Les éleveurs ne sont pas dupes des discours apaisants qui n'apportent rien de concret. On leur a déjà fait le coup le 17 juin 2015 quand on leur avait promis d'augmenter le prix de vente de leurs produits ! C'était une promesse en l'air. Ils n'ont rien vu venir.
Quatre semaines après l’accord verbal du 17 juin qui devait déboucher sur une hausse hebdomadaire de cinq centimes du kilo de viande bovine payée aux éleveurs pour atteindre une revalorisation de 60 centimes d’ici la fin de l’été , rien ne fonctionne comme l’attendaient le ministère de l’Agriculture et la Fédération nationale bovine de la FNSEA.  l'Humanité

LA VIANDE "CARBONEE"..... AUX RESTOS DU COEUR

Alors ces ruraux courageux continuent à se révolter. Leur révolte prend une tournure humanitaire.
Puisque le coût de transport onéreux devrait rendre impossible l'importation de viandes lointaines, les éleveurs préfèrent donner leur viande !!
Dans l'Ariège, les viandes non-locales ont été reprises des supermarchés pour être données aux Restos du Cœur.
Dans d'autres grandes surfaces du département, des contrôles ont permis de trouver «beaucoup de viande en provenance des Pays-Bas, Nouvelle-Zélande et un peu d'Espagne» chez LIDL et Leader Price, a déclaré Rémi Toulis, secrétaire général de la FDSEA locale. Plusieurs chariots de viande ont été destinés aux Restos du coeur. Le Figaro
C'est la logique du capitalisme ! Le non sens pour davantage d'argent dans les poches des plus riches.
On va chercher la viande à des centaines de kilomètres pendant que les éleveurs locaux tirent la langue.
La grogne des éleveurs n'est que le début d'un grand mouvement social en France. Les gens en ont assez qu'on leur mente, qu'on leur fasse de fausses promesses, qu'on se foute de leur gueule. De plus en plus comprennent que la démocratie bourgeoise est un vaste cirque et que quoi que soit le résultat des élections, ce sont toujours les banquiers qui ont le pouvoir. La Grèce nous en montre un exemple parfait.

Il faut arrêter de participer à ce simulacre de démocratie électorale. Il faut s'organiser nous même, se choisir nous même nos représentants, créer un autre système partant de la base, du peuple.
Il faut démarrer la délégation révocable.

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