ARTICLES

mercredi 6 novembre 2019

Guinée : 3 jeunes de plus tués par Alpha Condé : Abdoulrahim Diallo, Chérif Bah et Mamadouba Sylla

Par Julie Amadis
et Yanick Toutain
#IpEaVaEaFaF
06/11/2019









Lundi 4 novembre lors de la marche funèbre rendant hommage aux 11 manifestants tués par ALpha Condé, 3 jeunes ont été tués.
Ils s'appelaient Abdoul Rahimy Diallo, 
Mamadouba Sylla et Cherif Bah

ABDOUL RAHIMY DIALLO 18 ANS TUE PAR ALPHA CONDE

"Le décompte macabre se poursuit au lendemain de l’attaque du cortège funèbre des onze jeunes tués à Conakry les 14, 15 et 16 octobre dernier. Blessé par balle dans la journée d’hier, lundi 04 novembre 2019, Abdoul Rahimy Diallo, âgé de 18 ans, a succombé à ses blessures, aux environs de 15 heures à l’hôpital Ignace Dean, ont expliqué ses parents à un reporter que Guineematin.com a dépêché chez eux.
C’est la consternation ce mardi, 05 novembre à Koloma 1, dans la commune de Ratoma. Le jeune apprenti-tailleur, Abdoul Rahimy Diallo fait partie des trois personnes qui ont été tuées par balles lors de l’enterrement des onze (11) autres jeunes qui avaient été tués lors de la manifestation du front national pour la défense de la Constitution (FNDC) à la mi-octobre contre un 3ème mandat pour Alpha Condé.
Selon des informations recueillies dans sa famille ce mardi matin, le jeune a été fauché par une balle qui lui a été fatale au niveau du nombril. Son corps se trouve en ce moment dans la morgue de l’hôpital Ignace Dean.
Le défunt est originaire de la commune rurale de Dalein, dans la préfecture de Labé.
Pour un enterrement, ce sont trois autres innocentes âmes qui sont ainsi arrachées à l’affection de leurs familles : Abdoul Rahimy Diallo, Chérif Bah et Mohamed Sylla." Guinée Matin

"Abdourahim Diallo, 17 ans, a été touché au ventre et a succombé à ses blessures à l’hôpital alors qu’il était venu « assister aux obsèques de son ami tué il y a deux semaines », a dit à l’AFP sa sœur Diariana. Selon cette dernière, il a été tué par une arme à feu « à bout portant ». Le ministère de la sécurité a ensuite fait état dans un communiqué lu devant la presse d’un deuxième décès, celui d’un élève. Les autorités avaient fait en sorte, selon l’opposition, que le cortège reste à l’écart du centre de Conakry. Elles avaient remis les corps lundi matin seulement à l’hôpital de l’Amitié sino-guinéenne, non loin du cimetière où ils devaient être enterrés." Le Monde

MAMADOUBA SYLLA ÉLÈVE TUE PAR ALPHA CONDÉ 

Le décompte macabre se poursuit au lendemain de l’attaque de la procession funèbre du FNDC qui partait ensevelir 11 victimes du projet de 3ème mandat du président Alpha Condé, tués elles-aussi par balle à la mi-octobre 2019. Âgé de 14 ans et élève en classe de 7ème année, Mamadouba Sylla est originaire du village de Samounkiri, dans la sous-préfecture de Samayah (préfecture de Kindia), fait partie des trois victimes de l’attaque du cortège.
Dans sa famille, domiciliée au quartier Wanindara, c’est la consternation qui prévaut ce mardi, 05 novembre 2019. La mère de ce benjamin de la famille est effondrée. Madame Sylla Maciré Soumah a expliqué comment elle a appris le décès de son garçon.
« On était assis ensemble à la maison quand il a déposé son sac, puis il est sorti. Cela n’a pas mis du temps, des jeunes sont venus frapper à ma porte pour m’informer que les forces l’ordre ont tiré sur mon fils au carrefour marché. J’ai dit pourquoi ? Ils ont dit « on ne sait pas ». Les enfants sont allés voir. A leur arrivée, ils ont trouvé qu’une ambulance est venue le chercher pour l’évacuer à l’hôpital de Donka. Malheureusement, il n y a avait pas de place à Donka, ils l’ont transféré à Ignace Deen. Un peu plus tard, on m’a appelé pour me dire qu’il est décédé. Ils lui ont tiré dessus au carrefour marché, à Wanindara. Il partait jouer au ballon quand les forces de l’ordre revenaient de l’enterrement à Bambéto. Ils tiraient à balles réelles en l’air. C’est ce qui a touché mon fils », a raconté la maman.
Maciré Soumah, effondrée et en larmes, s’en remet au bon Dieu et fait savoir que son fils n’était pas un manifestant. « On n’a rien à dire, à part nous en remettre au bon Dieu. Parce qu’on n’a aucune force, sauf regarder l’État. Il ne faisait pas partie des manifestants, on ne savait même pas qu’il y avait une marche hier ou que les gens sont sortis. Parce qu’il n’y avait aucun bruit ici hier. On a juste appris qu’il y avait un accrochage à Bambéto. Mais, c’était calme ici », a-t-elle fait savoir.
Pour sa part, Fodé Sylla, oncle du défunt, s’est dit dépassé par ce drame d’autant plus que le père de feu Mamadouba Sylla a été tué dans les mêmes conditions en 2004. « C’est quelque chose qui n’est pas du tout facile à évoquer. L’enfant qui a été tué comme ça, c’était le seul et unique garçon de son père. Son père aussi est décédé comme ça. Mamadou Sylla n’a pas été à Bambéto pour le cortège funèbre. Ils étaient tous au salon. Il est sorti, mais 30 minutes après, ses amis sont venus en courant, nous alerter, qu’ils ont tiré sur lui. C’est ainsi que la famille est allée. Ils se sont croisés avec la Croix Rouge qui l’a transporté à l’hôpital où il a rendu l’âme. Ils lui ont tiré au niveau du front. Ils avaient dit qu’il était touché par les projectiles du gaz lacrymogène. C’est après diagnostic à l’hôpital qu’on nous a dit qu’il était touché par une balle réelle. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est l’Etat qu’on accuse, c’est lui qui détient le pouvoir. Son père aussi a été tué comme ça en 2004 à Yattayah par les policiers. On avait demandé justice ; mais, jusqu’ici, rien », s’est-il lamenté.
Guinée Matin

TÉMOIGNAGE DE SON TUTEUR



"« Quand ils ont envoyé mon enfant à la morgue, nous la famille ainsi que d’autres parents, nous sommes revenus à la maison pour les condoléances d’usage. Mais, ce que j’ai vu se passer ici hier m’impressionne. Parce qu’on n’est pas dans un pays agressé par un autre. Quand je suis revenu hier soir, tous les sages de la mosquée étaient réunis chez moi ici, puisqu’ils ont appris qu’on a tué mon enfant. C’est ainsi qu’au moment où on faisait les salutations d’usage, les agents sont encore venus jeter du gaz lacrymogène sur nous pour nous chasser d’ici. Ils nous ont contraint de quitter et d’entrer tous à la maison. Tout le monde est entré se serrer à la maison. Certains sages sont tombés sur place, évanouis. Après, ils ont cassé toutes les chaises. Au moment où ils quittaient les lieux, on ne pouvait même plus recevoir quelqu’un ici : les chaises sont cassées, le gaz était partout. Personne ne savait plus quoi faire et chacun s’occupait de soi-même », a raconté le malheureux"

En marge de la marche funèbre qui a viré au drame à Bambéto lundi, des heurts ont éclaté à Wanindara dans la commune de Ratoma où un jeune de 17 ans a été tué par balle. Mohamed Sylla était fils unique de son père, qui a aussi perdu la vie balle au début des années 2000, selon la famille mortuaire.C’est dans les environs de 15h que Mohamed, 17 ans, élève en classe de 9e année et maçon, a quitté sa famille qui ne le reverra plus jamais vivant. Il a été fauché par balle à Wanindara marché.‘’Nous étions ensemble hier. Il m’a laissé à la maison pour rejoindre ses amis. A peine 30 minutes après son départ, on a entendu des tirs à Wanindara. On a appris qu’il a touché. Aussitôt informée, la famille s’est déplacée pour s’enquérir de son état dans une clinique. Nous avons contacté une équipe de la Croix-Rouge est venue pour le transporter à l’hôpital Ignace Deen où vers 17h, on nous a annoncé son décès’’, indique Yamoussa Sylla, l’oncle du défunt.
Il annonce que ‘’nous avons commencé à mener des démarches pour récupérer la dépouille. Mohamed a été tué, nous avons foi en Dieu qui l’a voulu ainsi. Nous ne pouvons rien faire d’autres. Qu’on nous restitue son corps pour qu’on procède à son inhumation’’.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info



CHERIF BAH ÉLÈVE TUE PAR ALPHA CONDÉ




La marche funèbre organisée par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) a été attaquée par des agents des forces de l’ordre hier lundi, 04 novembre 2019, faisant trois morts à Conakry. Parmi les victimes, figure Chérif Bah, ce collégien tué par balle à Bomboly, dans la commune de Ratoma, était l’unique garçon de sa maman.
Dans sa famille à Koloma, l’émotion est vive ce mardi suite à cette perte brutale d’un garçon à la fleur de l’âge, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Selon Mamadou Moundjirou Bah, neveu du défunt, le jeune Cherif Bah, orphelin de père, devait être scolarisé dans une école publique cette année puisque sa maman n’a plus les moyens de payer ses frais de scolarité. C’est en allant prendre des informations sur sa nouvelle école que le jeune de 15 ans a été tué par balle par un homme habillé en camouflage. « Mon oncle Cherif Bah fréquentait à l’école privée Humanisme. Mais, sa maman n’ayant pas assez de moyens, puisque mon oncle est orphelin de père, a décidé de l’envoyer dans une école publique, Africof de Koloma. C’est dans les démarches en vue de son transfèrement dans cette école qu’il a été tué par balle par un homme en uniforme à Bomboly. Selon nos informations, c’est au retour de cette école que l’agent qui portait une tenue de camouflage a sorti son kalachnikov et a tiré sur lui au niveau de sa poitrine. C’est ainsi qu’on m’a appelé au téléphone, m’informant cette triste nouvelle, parce que moi aussi je travaille dans une clinique à Wanindara. Je suis venu aux nouvelles, on m’a dit qu’il a été admis pour un premier temps chez Dr Bissiriou. Quand je suis allé là-bas, Dr Bissiriou m’a dit qu’il a été transféré à l’hôpital Ignace Deen par la Croix Rouge. Et à 19 heures, on nous a appelés pour nous informer qu’il a rendu l’âme », a-t-il expliqué.
Très attristé par ce décès, notre interlocuteur espère que justice sera rendue dans cet autre cas d’assassinat. « Ce décès nous a beaucoup attristé. La justice a pris les choses en main. On a voulu récupérer le corps, mais le procureur a dit que puisque c’est un jeune qui a été tué par balle, il leur faut faire une autopsie. Nous sommes donc à l’écoute. Mais d’ici là, nous les exhortons à mener des enquêtes sérieuses pour que justice soit rendue ».
Quant à Madame Mariama Dalanda Bah, mère de Chérif Bah, elle n’arrive pas à retenir ses larmes. « J’étais sur le point de l’enlever de l’école privée pour une école publique, car actuellement je n’ai pas assez de moyens. J’avais même acheté ses fournitures scolaires. C’est dans ces démarches que mon enfant a été tué par balle. Je pardonne à mon fils, mais je ne pardonne pas à celui qui a décidé de mettre fin à sa vie. Cherif Bah était un enfant très éduqué. Tout le quartier en parle. Mon fils n’a jamais eu de problèmes avec le voisinage. Tout le monde le sait. Il n’avait pas de problème, les gens le savent. Donc, je ne pardonne pas à son bourreau. Si justice ne m’est pas rendue ici-bas, je sais que Dieu me rendra la justice », a-t-elle soupiré.
A noter que le défunt Cherif Bah, en classe de 8ème année, était originaire de Bomboly, relevant de la préfecture de Pita.
Guinée Matin



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire