dimanche 3 octobre 2021

2 octobre 1983-2021 : il faut propager, améliorer, appliquer le DOP Discours d'Orientation Politique prononcé par Thomas Sankara et rédigé par Valère Somé, son bras gauche du CNR Burkina Faso

Par Julie Amadis
et Yanick Toutain
#IpEaVaEaFaF
3 octobre 2021

EXTRAIT DU DOP 1983
"Et c’est là que réside le sens profond de la création des CDR qui sont les représentants du pouvoir révolutionnaire dans les villages, les quartiers des villes, les lieux de travail.

Les CDR constituent l’organisation authentique du peuple dans l’exercice du pouvoir révolutionnaire.
C’est l’instrument que le peuple s’est forgé
 pour se rendre véritablement souverain de son destin
et étendre de ce fait son contrôle dans tous les domaines de la société.
Les armes du peuple, le pouvoir du peuple, les richesses du peuple,
ce sera le peuple qui les gérera et les CDR sont là pour cela.

Quant à leurs rôles, ils sont immenses et diversifiés. Leur mission première est l’organisation du peuple voltaïque tout entier en vue de l’engager dans le combat révolutionnaire.

Le peuple ainsi organisé dans les CDR acquiert non seulement le droit de regard sur les problèmes de son devenir, mais aussi participe à la prise de décision sur son devenir et à son exécution".

2 octobre 1983-2021 : il faut propager, améliorer, appliquer le DOP Discours d'Orientation Politique prononcé par Thomas Sankara et rédigé par Valère Somé, son bras gauche du CNR Burkina Faso


En ce 38ème anniversaire du Discours d'Orientation Politique prononcé par Thomas Sankara le 2 octobre 1983 que Valère Somé lui écrivait au fur à mesure que Thomas lisait son texte, notre devoir est de le propager, de l'améliorer et de l'appliquer.
Le propager en faisant connaître son texte, en particulier les passages sur les CDR
L'améliorer en tirant le bilan des lacunes que les assassins - tel Blaise Compaoré - ont utilisées pour faire disparaitre les CDR en même temps que le corps de Thomas Sankara
Et l'appliquer en créant des CDR dans toute l'Afrique avec leur sommet : le CNR et le comité exécutif

Avec le DOP Thomas Sankara et Valère Somé avaient donné deux mois après la révolution du 4 août 1983 les axes programmatiques et institutionnels de la révolution. 
En particulier les CDR (comités de défense de la révolution) - permettant d'organiser la population à la base pour qu'elle soit acteur de son destin - constituent le socle d'une révolution anti impérialiste au service des pauvres, des femmes et des jeunes.

EXTRAIT DU DISCOURS DOP DE THOMAS SANKARA LE  2 OCTOBRE 1983



Le Conseil national de la révolution, qui est dans le processus révolutionnaire déclenché depuis le 4 août le pouvoir de conception, de direction, et de contrôle de la vie nationale tant sur le plan politique, économique que social, se doit d’avoir des instances locales dans les divers secteurs de la vie nationale.

Et c’est là que réside le sens profond de la création des CDR qui sont les représentants du pouvoir révolutionnaire dans les villages, les quartiers des villes, les lieux de travail.

Les CDR constituent l’organisation authentique du peuple dans l’exercice du pouvoir révolutionnaire. C’est l’instrument que le peuple s’est forgé pour se rendre véritablement souverain de son destin et étendre de ce fait son contrôle dans tous les domaines de la société. Les armes du peuple, le pouvoir du peuple, les richesses du peuple, ce sera le peuple qui les gérera et les CDR sont là pour cela.

Quant à leurs rôles, ils sont immenses et diversifiés. Leur mission première est l’organisation du peuple voltaïque tout entier en vue de l’engager dans le combat révolutionnaire.

Le peuple ainsi organisé dans les CDR acquiert non seulement le droit de regard sur les problèmes de son devenir, mais aussi participe à la prise de décision sur son devenir et à son exécution.

La révolution comme théorie juste pour détruire l’ordre ancien et, en lieu et place, édifier une société d’un type nouveau ne saurait être menée que par ceux qui y ont intérêt

Les CDR sont alors les détachements d’assaut qui s’attaqueront à tous les foyers de résistance.

Ce sont les bâtisseurs de la Haute-Volta révolutionnaire. Ce sont les levains qui devront porter la révolution dans toutes les provinces, tous nos villages, tous les services publics et privés, tous les foyers, tous les milieux.

Pour ce faire, les militants révolutionnaires au sein des CDR doivent rivaliser d’ardeur dans les tâches primordiales suivantes :

1°) L’action en direction des membres du CDR : il revient aux militants révolutionnaires le travail d’éducation politique de leurs camarades. Les CDR doivent être des écoles de formation politique. Les CDR sont les cadres adéquats où les militants discutent des décisions des instances supérieures de la révolution, du CNR et du gouvernement.

2°) L’action en direction des masses populaires vise à les entraîner à adhérer massivement aux objectifs du CNR par une propagande et une agitation intrépides et sans relâche. A la propagande et aux calomnies mensongères de la réaction, les CDR doivent savoir opposer une propagande, une explication révolutionnaires appropriées selon le principe que seule la vérité est révolutionnaire.

Les CDR se doivent d’être à l’écoute des masses afin de se rendre compte de leur état d’esprit, de leurs besoins, pour en informer à temps le CNR et faire à ce sujet des propositions concrètes. Ils sont invités à examiner les questions touchant l’amélioration des intérêts des masses populaires, en soutenant les initiatives prises par ces dernières.

Le contact direct avec les masses, populaires, par l’organisation périodique des assemblées ouvertes où sont discutées les questions qui les intéressent, est une nécessité impérieuse pour les CDR s’ils veulent aider à l’application correcte des directives du CNR. Ainsi, dans l’action de propagande, les décisions du CNR seront expliquées aux masses. Seront aussi expliquées toutes les mesures destinées à l’amélioration de leurs conditions de vie. Les CDR doivent lutter avec les masses populaires des villes et des campagnes contre leurs ennemis et l’adversité de la nature, pour la transformation de leur existence matérielle et morale


Les CDR sont l'aboutissement d'un débat entre les partisans de la "révolution de libération nationale" sur le modèle de la révolution indépendantiste algérienne et "la révolution démocratique et populaire" qui reprend entre autres l'héritage des soviets de la révolution russe, héritage consistant à auto-organiser la population pour qu'elle prenne part aux décisions politiques.

Un soldat du Conseil de l’entente est chargé de transmettre les papiers au fur et à mesure que la rédaction avance. Valère Somé en profite pour faire passer ses thèses notamment celle de « révolution démocratique et populaire » au détriment de la « révolution de libération nationale », la thèse du PAI. C’est ainsi que va se régler le débat théorique qui a tant passionné les futurs acteurs de la révolution dans leur jeunesse lorsqu’ils étaient étudiants, débat à l’origine des scissions au sein de la première organisation marxiste de Haute-Volta. Le PAI pense que la révolution doit passer par une première étape qui consiste à d’abord se libérer de la domination étrangère avant de passer à l’étape plus avancée que constitue la révolution démocratique et populaire. source
Ce DOP il faut le propager comme le font tous les vrais sankaristes pro CDR.
 A l'inverse, les faux sankaristes, Balai Citoyen et autres imposteurs pro Russes, pro Chinois petits larbins des impérialistes concurrents préfèrent partager des photos de famille de Thomas Sankara  sans jamais faire connaître son apport historique pour l'humanité que sont les CDR.

AMELIORER LE DOP

Sankara n'a pas pu aller jusqu'au bout de son projet parce que les contre révolutionnaires impérialistes alliés à la formoisie compradore locale l'en ont empêché.
Le 15 octobre 1987, il fut assassiné. Nous savons qu'ont participé à son assassinat Mitterrand,  Kadhafi, Charles Taylor. 
Le 15 octobre 1987, par son crime Blaise Compaoré a volé le pouvoir du peuple et pour cela a annulé les CDR
Mais le 4 avril 1986, Thomas Sankara avait rappelé que sans CDR, le Burkina Faso n'existait plus.
Un an et demi avant sa mort, Thomas rappelait une nouvelle fois le contenu du DOP

"Tout ce que nous avons réalisé au Burkina Faso, sous la révolution, nous l'avons réalisé grâce aux CDR en premier lieu."
Thomas Sankara 4 avril 1986

"... beaucoup étaient venus pour fêter la disparition de ces fameux CDR.
Pourquoi les CDR ? Historiquement, vous savez que rien n'est plus faux que de dire que les CDR ont été créés au lendemain du 4 août 1983.
Les CDR ont été créés avec les premiers coups de feu qui ont été tirés ici.
Les CDR ont été créés le 4 août 1983, précisément.
[Applaudissements] Les CDR sont nés dialectiquement en même temps que la révolution au Burkina Faso.
[Applaudissement] Parce que, à l'instant même où nous avons prononcé le mot révolution dans ce pays, la nécessité de la défendre s'est fait sentir et celui qui parle de révolution sans prendre les dispositions pour protéger cette révolution commet une grave erreur et méconnaît les capacités de lutte, les capacités de destruction de la réaction.
Pour notre part, nous avons invité le peuple dans la nuit du 4 août, à se constituer partout en Comités de défense de la révolution parce que nous ne nous faisions pas d'illusion : la révolution allait être attaquée.
Elle l'a été, elle l'est et elle le sera.
Donc, les Comités de défense de la révolution l'ont été, le sont et le seront.
[Applaudissement] Rien de ce qui a été fait de positif sous la révolution n'a pu être réalisé sans les CDR.
Nous savons que nous CDR, nous ne sommes pas parfaits.
Nous le savons, mais nous continuons de rechercher dans ce monde les exemples de perfection.
Nous CDR, avons eu à exercer le pouvoir populaire.
Sur le plan politique, sur le plan économique, sur le plan militaire, sur tous les plans de la vie nationale, à tous les niveaux de la vie des Burkinabè, nous, CDR, sommes impliqués directement.
Il est donc important que nous comprenions que la marche correcte des CDR a une conséquence bénéfique et heureuse pour chacun de nous.
Se détourner des CDR, c'est se faire à soi-même du tort ; à moins que l'on ne soit en mesure de quitter le Burkina Faso.
Nous avons besoin des CDR et nous aurons toujours besoin des CDR quelle que soit la forme qu'un jour ils pourraient prendre.

"Nous ne pouvons pas accepter de mettre les CDR de côté.
Il n'y a pas deux Burkina Faso.
Il n'y a qu'un seul Burkina Faso : le Burkina Faso des CDR.
Il commence avec les CDR et finit avec les CDR.
[Applaudissements] C'est pourquoi, il faut que là où il n'y a pas encore des CDR qu'ils soient rapidement constitués.
Partout où se trouvent des Burkinabè, le premier réflexe doit être pour eux de constituer un Comité de défense de la révolution parce qu'ils sont et existent grâce à la révolution.
Et s'ils ne le font pas, ils vont à l'encontre de la révolution et il n'y a pas de raison qu'ils bénéficient des bienfaits de la révolution."


Nous devons comprendre les imperfections des CDR de Sankara pour éviter que la future révolution africaine ne soit tuée dans l'oeuf par un coup d'Etat.
C'est pourquoi, il faut ajouter au système des CDR des quotas, afin d'empêcher les manipulations de tendances politiques. En particulier les staliniens du PAI et les compradores comme Blaise Compaoré qui ne cessaient de vouloir imposer leur hégémonie alors qu'ils ne représentaient pas beaucoup de citoyens à la base.
Les quotas étaient présent dans la révolution russe, 1 pour 1000. Et le quota de 1 pour 25 est un quota qui avait déjà été utilisé dans la révolution chinoise de 1851 et dans la révolution espagnole de 1936







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