lundi 5 juillet 2021

Voici mon projet de recherche pédagogique refusé "candidature non recevable" au Master 1 Sciences de l'Education Université de Rouen #EtudiantSansMaster

 Par Julie Amadis
#IpEaVaEaFaF
4 Juillet 2021
édité par Yanick Toutain

















LIRE AUSSI :

Répression politique de l'Université de Rouen : "Décision défavorable" sans motif à ma candidature M1 Sciences de l'Education alors que j'ai un niveau d'étude supérieur de 2 ans à celui qui est exigé !


Hollande révoque une prof pour déclarations anti-violence à enfants et anti-franceàfric

Voici mon projet de recherche pédagogique refusé "candidature non recevable"
au Master 1 Sciences de l'Education Université de Rouen #EtudiantSansMaster


Une "candidature non recevable" est un motif étrange.... en fait, un non motif.... 
La non-recevabilité d'une candidature implique de donner le motif de cette non-recevabilité !
Les férus de pédagogie, les chercheurs honnêtes, les étudiants consciencieux, les honnêtes gens en général donc pourront en juger eux-mêmes.
Voici mon projet de recherche envoyé pour candidater au Master 1 sciences de l'éducation. 
Sur ce projet de recherche, la commission d'enseignants chercheurs qui sélectionne à l'entrée en Master 1 (Master peu sélectif avec 170 places) n'a pas eu un mot....
Les membres de la commission ont-ils lu mon projet de recherche ou se sont-ils contentés de voir que j'étais "révoquée pour atteinte à la République française" pour avoir dénoncé des violences à enfants et les crimes Franceàfric pour balayer d'un revers de main plusieurs années de réflexion, lecture, prises de notes sur la destruction des capacités innovantes des enfants ?
Pour cette candidature pour laquelle j'ai un niveau d'étude de deux années supérieur à celui réclamé (un Master métiers de l'enseignement) ma candidature a été refusée avec pour motif "candidature non recevable".
La lettre de refus est signé M Rezrazi, directeur de l'UFR Sciences de l'homme et de la société.


MON PROJET DE RECHERCHE

Candidature au Master Sciences de l’Education Première année à distance – Projet de recherche
 

Maria Montessori, Célestin Freinet, John Holt et bien d'autres défendent l’idée que chaque enfant a en lui une puissance extraordinaire, que nous pourrions comparer à un moteur très performant qui le pousse à apprendre tout le temps et à créer sans cesse.

Maria Montessori considérait que « l'enfant porte en soi dès l'origine la clef de son énigmatique existence individuelle. Il dispose d'un plan de structuration inné de son âme et de lignes directrices programmées pour son développement. Tout cela est d'abord extrêmement frêle et sensible »
Quand on observe les enfants avec lucidité et sans a priori, c'est ce que l'on remarque.
Je l'ai moi même observé durant les sept années où j’ai enseigné dans des écoles mais aussi auparavant durant les six années pendant lesquelles j'étais animatrice dans des centres aérés, colonies de vacances, associations, centre social…
Je fais ce même constat chaque fois que j’observe des enfants hors du cadre scolaire ou institutionnel, dans les transports en commun, dans les parcs publics, les bibliothèques, à la plage etc.

Mais cette force, cette énergie de vie qui pousse naturellement vers l'exploration et la création, ressemble à ce que certains appellent l'inspiration pour les artistes, c'est à dire ce qui pousse un artiste à créer encore et toujours car il ne peut vivre qu'en créant, cela ressemble à ce qui anime un scientifique vers la recherche encore et toujours des explications d'un phénomène...
Si les artistes et les scientifiques peuvent être qualifiés d’« Innovants », alors les enfants jeunes aussi.

Pourquoi donc, alors que les enfants sont dans leur majorité des êtres innovants, les adultes innovants sont-ils minoritaires ?

Que se passe-t-il durant ce long cheminement de vie pour que ces petits êtres pleins d'en train à comprendre et à créer deviennent des grandes personnes amorphes, réfractaires aux changements, sans aucune envie de pratiquer quelque activité artistique que ce soit ?
On peut observer qu’il y a déjà une grande différence en terme de capacités créatives entre les enfants en maternelle et ceux de CM2.
Que se passe-t-il donc de cinq à dix ans ?

Pour répondre à cette question, il faut déjà regarder ce qui se passe au niveau éducatif.
Quand on observe les enfants dans la rue, dans les écoles, dans les familles, on voit très souvent un enfant en phase d'exploration brimé par un adulte. « touche pas à ça tu vas te salir », « reste ici assis », « n'embête pas la dame avec tes questions », « taisez vous et écoutez votre maître »...
Voilà quelques unes des phrases que l'on entend chaque jour...
On peut donc se demander si cette répression que subissent les enfants tout le temps ne les use pas petit à petit jusqu'à supprimer toute capacité d'innover.


Si l’on observe l’éducation par le biais de l’institution scolaire, on peut aussi se demander si l’école n’accélère pas ce processus de destruction des capacités innovantes des enfants.

Il suffit juste de calculer le nombre d’heures où l’enfant a l’obligation d’empêcher son corps de bouger. Si la motricité du corps favorise l’acquisition de notions fondamentales (en lecture et mathématiques), forcer le corps à rester en position assise tout le temps, sa bouche fermée à longueur de journée ne contribuerait-il pas à détruire petit à petit les capacités innovantes des individus ?

De la même façon, on peut se demander en quoi les pédagogies - majoritairement utilisées en France – favorisant la répétition peuvent éroder cette force intérieur qui pousse les enfants à explorer et créer. Et donc se demander en quoi la copie, l’apprentissage par cœur, les exercices d’entraînement à foison exigeant de l’enfant qu’il acquiert des automatismes se font au détriment des capacités innovantes ; des capacités qui se consolident quand on laisse l’enfant avoir des questionnements, vérifier ses hypothèses par l’expérimentation tout en l’accompagnant.

Maria Montessori – dans la suite de la citation faite supra - expliquait le rôle néfaste d’une trop grande intervention de l’adulte dans le processus d’apprentissage de l’enfant :


"En réalité l'enfant porte en soi dès l'origine la clef de son énigmatique existence individuelle. Il dispose d'un plan de structuration inné de son âme et de lignes directrices programmées pour son développement. Tout cela est d'abord extrêmement frêle et sensible et l'intervention intempestive de l'adulte, avec sa volonté et ses idées exagérées de la perfection de son autorité propre, peut anéantir ce plan ou en compromettre sa réalisation." (Maria Montessori, propos repris par Jean Houssaye, dans Quinze pédagogues, p 402) 


On peut donc analyser comment s'opère ce processus d'usure et donc de destruction des capacités innovantes des enfants.


Dans l’école française telle qu’elle existe actuellement, vingt-cinq enfants restent enfermés dans une salle de 35 mètres carrés pendant quatre fois quatre vingt minutes et cela quatre jours par semaine en écoutant leur maître ou maîtresse et en multipliant les exercices d’entraînement visant à leur faire acquérir des automatismes. Cet état de fait archaïque est devenu en inadéquation avec l’évolution économique du pays.
Les travailleurs aux gestes répétitifs et rapides – les Chaplin des « Temps modernes » d’il y a 85 ans - ne sont plus exigés par les chefs d’entreprises. Ces employeurs ont remplacées les « robots humains » par des machines automatisées – sauf en Inde et dans les pays en semi-esclavage. En Europe et dans les pays développés les postes de travail de l’avenir sont ceux de travailleurs capables d’inventer de nouvelles machines, de nouveaux programmes informatiques… donc de travailleurs capable d’innover. Même l’usage de tableurs déjà produits impose de plus en plus au salarié d’avoir la capacité à écrire du code et donc d’innover...

François Taddei titrant son étude des résultats PISA de l’année 2009 pour l’OCDE « Former des constructeurs de savoirs collaboratifs et créatifs : un défi majeur pour l’éducation du 21ème siècle » soulignait cela :

En conséquence, seuls les pays qui mettent en œuvre des politiques de réforme de leur système éducatif pour promouvoir l’adaptabilité et la créativité chez l’adulte et l’enfant sont susceptibles de demeurer à la pointe du développement humain et technologique. Les leçons provenant des sciences sociales résumées à la fin du chapitre deux indiquent que la créativité, l’initiative et la prise de risques devraient être encouragées en formant les enfants d’aujourd’hui à devenir des constructeurs de savoirs créatifs et collaboratifs, c'est-à-dire capables de renouveler régulièrement leurs connaissances et de les utiliser de façon productive dans leur vie sociale et professionnelle »


Mais former des constructeurs de savoirs créatifs et coopératifs, ne se limite pas à développer les enseignements « artistiques » théâtre arts visuels, musique, danse. Il s’agit bien plus largement de laisser l’enfant expérimenter, tâtonner, utiliser diverses stratégies et lui faire confiance.


« En fait la créativité telle qu’elle est définie dans la majorité des rapports d’experts et des débats de chercheurs, renvoie plus généralement à la « capacité à proposer de nouvelles solutions, de nouvelles visions pertinentes des choses en recombinant les connaissances existantes sans nécessairement respecter les cadres disciplinaires ni les façons de faire qui leur ont donné naissance » Olivier Rey et Annie Feyfant

« Construire son savoir » suppose de laisser à l’apprenant le temps et la place d’avoir des initiatives dans le processus d’apprentissage.

Cela suppose de ne pas considérer l’apprenant comme une bouteille que l’on remplit.

François Taddei dans la suite de la citation supra de son rapport pour l’OCDE insistait sur ce point «  l’élève ne développe ces aptitudes de façon optimale que si l’environnement est favorable, (…) ce rapport propose d’axer l’évaluation de la créativité dans l’éducation sur la qualité de l’environnement éducatif. »

Pour permettre à l’apprenant de « construire son savoir » il faut lui laisser un espace de liberté, il faut lui permettre de bouger, de parler.

C’est pourquoi nous nous intéresserons plus particulièrement aux pédagogies qui permettent l’initiative des enfants, qui favorisent la motricité dans l’apprentissage de notions mathématiques et de français, mais qui permettent aussi à « l’apprenant » de ne pas être toujours dans la position de celui qui « apprend » de l’autre mais d’avoir aussi la possibilité de « transmettre » à d’autres ce qu’on lui a appris.

DES QUESTIONS – PISTES DE RECHERCHE

En quoi permettre à l’apprenant de devenir « enseignant » en expliquant à ses pairs des notions acquises peut-il aider à « former des constructeurs de savoirs créatifs et coopératifs » ?

En quoi les méthodes gestuelles (saynètes contenant intrinsèquement les concepts à assimiler) permettent-elles l’entraide et l’échange réciproque d’acquis par les enfants ?

En quoi l’activité motrice (en particulier musculaire) aide-t-elle à mieux comprendre les principes mathématiques de base [numération en général mais aussi numération de position, retenues, racines, puissances, logarithmes, fractions]), en relation avec la maîtrise de la numération de position et donc du passage de 9 à 10 ?
Etudier le lien entre ces techniques pédagogiques (saynètes dans le monde réel) et les micro-mondes LOGO virtuels de Seymour Papert – disciple de Jean Piaget.

C’est en comparant avec des critères scientifiques les résultats de méthodes favorisant les initiatives des enfants, utilisant la motricité dans les apprentissages mathématiques, et permettant à l’enseigné de devenir « enseignant » avec les méthodes traditionnelles où l’élève écoute le maître en restant à sa place assise que l’on pourra évaluer quelles sont les méthodes pédagogiques les plus favorables au développement des capacités innovantes.

Il serait intéressant d’observer des écoles Freinet, Montessori d’un côté et des écoles traditionnelles, de l’autre.
Il pourrait être possible de nous baser sur les critères de capacités cognitives définis par Todd Lubart qui reprend les travaux de Paul Torrence et Joy Paul Guilford en comparant les résultats à des tests mobilisant la pensée divergente.

On pourra aussi étudier les études déjà réalisées, comme celles de l’équipe de recherche conduite par Yves Reuter, évaluant les résultats d’une école Freinet à Mons en Barœul sur 5 ans.


Références théoriques et articles scientifiques :


- Travaux de Todd Lubart sur les processus cognitifs mobilisés lors d’activités créatives.
Il est psychologue, professeur à l’Université « Descartes » Paris 5 et membre de l’Institut de France. Il a écrit un livre intitulé « Psychologie de la créativité » en collaboration avec des membres de son équipe de recherche.


Il s’est intéressé aux capacités cognitives mobilisant la créativité. La pensée divergentes qui se manifeste quand on cherche le plus de solutions possibles à un problème, où le maximum d’idées pour créer une histoire.
L’autre pensée est la pensée convergente, quand il s’agit de trouver la réponse à un problème. Todd Lubart résume en disant que « à l’école c’est souvent la réponse attendue par l’enseignant ».


- Rey Olivier et Feyfant Annie chargés d’étude et de recherche au service Veille et Analyses de l’Institut Français de l’Education (IFE) synthétise les recherches sur le rapport entre créativité et éducation.
Vers une éducation plus innovante et créative, janvier 2012
http://veille-et-analyses.ens-lyon.fr/DA-Veille/70-janvier-2012.pdf


- François Taddéi compare les résultats PISA des pays de l’OCDE. Il analyse les implications des politiques éducatives des pays de l’OCDE sur la créativité des individus.
Former des constructeurs de savoirs collaboratifs et créatifs : un défi majeur pour l’éducation du 21ème siècle https://cri-paris.org/en/shared-documents/WEBSITE-CRI_PDF-oecd-Training-creative-collaborative-fr2009.pdf


- Résultats PISA 2018
Compréhension de l’écrit :
depp-ni-2019-19-49-PISA-2018-stabilite-resultats-en-comprehension-ecrit_1214253.pdf

Culture mathématiques, culture scientifique et vie de l’élève
https://www.education.gouv.fr/pisa-2018-culture-mathematique-culture-scientifique-et-vie-de-l-eleve-6209
- Littératie numérique et pensée informatique
https://www.education.gouv.fr/icils-2018-evaluation-internationale-des-eleves-de-quatrieme-en-litteratie-numerique-et-pensee-7037



Bibliographie utilisée pour rédiger ce projet de recherche :


Aubert Jean-Luc, Si l'huile flotte sur l'eau c'est pour apprendre à nager, éditions Critérion, Paris, 1994

Biberfeld Laurence et Chambat Grégory, Apprendre à désobéir, Editions CNT, 2012,

Brunet Christine, Sarfati Anne-Cécile, Petits tracas et gros soucis de 1 à 7 ans, éditions Albin Michel, Paris, 1999


Collot Bernard, La pédagogie de la mouche, éditions l'Instant Présent


Grandserre Sylvain, Ecole : droit de réponses, éditions Hachette, 2007

Holt John, Apprendre sans école, éditions l'Instant Présent, 2012

Holt John, Les apprentissages autonomes, éditions l'Instant Présent, 2011


Houssaye Jean (sous la direction de) Quinze pédagogues, éditions Fabert, Paris, 2013

Lebart Joséphine, Le journal de Gaspart (4 ans trois quart) éditions Marabout, Paris, 2014


Menès Martine, D'ou vient le désir d'apprendre, éditions du Seuil, Paris, 2012


Papert Seymour Le jaillissement de l’esprit Flammarion 1980-81

Reich Wilhelm Psychologie de masse du fascisme Paris, Payot


RENARD A., La pédagogie et la philosophie de l’Ecole Nouvelle d’après l’œuvre d’Adolphe Ferrière. Paris : Collection Sciences de l’Education, Editions Don Bosco, 2008


REUTER, Yves (dir.), équipe Théodile, "Une école Freinet. Fonctionnements et effets d’une pédagogie alternative en milieu populaire" L’Harmattan, juin 2007


Rey Olivier et Feyfant Annie,Vers une éducation plus innovante et créative, janvier 2012
http://veille-et-analyses.ens-lyon.fr/DA-Veille/70-janvier-2012.pdf

Taddéi François, Former des constructeurs de savoirs collaboratifs et créatifs : un défi majeur pour l’éducation du 21ème siècle https://cri-paris.org/en/shared-documents/WEBSITE-CRI_PDF-oecd-Training-creative-collaborative-fr2009.pdf


Willigham Daniel T Pourquoi les enfants n'aiment pas l'école ! Éditions La librairie des Ecoles, 2010



Proposition de plan détaillé :


Introduction entrée en matière

1 Les termes du sujet

2 Les études concernant la créativité des enfants


2.A Les capacités intellectuelles mobilisées pour l'acte créatif

2.B Les capacités créatives dépendent du milieu


2.C P. Torrance note deux périodes de chute de créativité chez les enfants, à 5 ans et à 10 ans

2.D Pas de corrélation entre un QI élevé et la créativité

2.E Autre étude portant sur les pédagogies qui favorisent le mieux la créativité chez les enfants


3 LES DONNEES PISA

3.A Qu'est ce que PISA ?

3.B Mauvais résultats PISA pour la France en comparaison des autres pays développés de l'OCDE

3.B.1 Analyse des résultats de 2006. Baudelot et Establet dénoncent une Éducation à deux vitesses

3.B.2 PISA 2012 : les inégalités s'accroissent

3.B.3 PISA révèle que notre éducation en France ne développe pas assez la pensée divergente



4 Comment procéder pour répondre à cette question ?

4.A Les données à récupérer pour répondre au questionnement

4.B.1Piste de réflexion autour de l'école

4.B.1.a L'école telle qu'elle existe actuellement en France participe à la destruction des capacités innovantes des enfants

4.B.1.b Dans les écoles françaises on apprend avant tout aux enfants à répéter des schémas préétablis

4.B.1.c Les pédagogies traditionnelles autoritaires en vogue dans les écoles françaises participent à la destruction de la créativité et apprennent avant tout la docilité

4.B.1.d L'anxiété ressentie par les élèves français bloque leur créativité

4.B.1.e Le système de la « carotte » et du « bâton » empêche l'enfant d'apprendre par la découverte.

4.B.1.f Une école inégalitaire nivelle les performances générales des enfants vers le bas, y compris les capacités innovantes,
y compris pour les élèves hors échec scolaire (qui profiteraient eux aussi de pédagogies innovantes)

4.B.1.g L'école telle qu'elle existe actuellement est en décalage complet avec l'évolution sociale et technologique

4.B.2 Pistes de réflexions liées à l'éducation en général dans et hors du cadre scolaire

4.B.2.a Les violences exercées sur les enfants cassent petit à petit l'élan exploratoire de l'enfant

4.B.2.b L'utilisation des enfants comme cibles de vente : la publicité à la télévision entre autre

4.2.c Mentir aux enfants et leur faire croire à des histoires illogiques


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire