mercredi 10 avril 2019

تسقط بس# #TasgotBas au Soudan : Une nouvelle fois dans l'histoire des révolutions, des militaires s'interposent entre le peuple en insurrection pacifique et la police offensive

Par Julie Amadis
avec Yanick Toutain
#IpEaVaEaFaF
10/04/2019


# #TasgotBas au Soudan : Une nouvelle fois dans l'histoire des révolutions, des militaires s'interposent entre le peuple en insurrection pacifique et la police offensive


Depuis le 5 avril 2019 les mobilisations proto-révolutonnaires du peuple du Soudan ont pris un tournant. Commencé le 19 décembre 2018, cette affirmation de l'humanocratie des peuples d'Afrique a franchi une nouvelle étape par la volonté ouverte de fraterniser avec les militaires
"Des chants, des slogans politiques et des prières, entonnés en chœur par la foule immense massée devant le quartier général de l’armée soudanaise, célèbrent pour la troisième journée le rapprochement avec les militaires présents dans le complexe, une fraternisation scellée le matin même, renforçant l’impact des appels à la démission du président Omar Al-Bachir." Le Monde le 9 avril 2019 (article mis à jour le 10 avril)
Mobilisés depuis 5 jours, les Soudanais demandent aux militaires de ne pas réprimer les  manifestants et à soutenir leur révolution
Pour le quatrième jour d’affilée, mardi 9 avril, des milliers de manifestants sont rassemblés à Khartoum, capitale du Soudan, devant le quartier général de l’armée pour réclamer le départ du président Omar Al-Bachir, en fonctions depuis 1989.
Scandant « liberté, liberté », ils appellent l’institution militaire – qui n’a pas participé à la répression des manifestations, contrairement aux forces de sécurité – à soutenir leur mouvement et à discuter d’un « gouvernement de transition » pour remplacer le président Bachir. Le Monde le 9 avril mis à jour le 10 avril

Le travail de fraternisation des manifestants ont porté leurs fruits, les forces de l'ordre refusent dorénavant de s'en prendre aux manifestants.



Une partie de l'armée a rejoint la révolution.


Les Soudanais reprennent l'héritage de toutes les révolutions victorieuses. Ils ont fraternisé avec les forces de l'ordre.
Les policiers refusent maintenant d'obéir aux ordres et rejoignent le camp des manifestants.
Le régime en place ne peut plus intervenir si les forces de l'ordre refusent d'agir contre la révolution en cours.
La fraternisation révolutionnaire avec les forces de l'ordre marque toujours le début de la victoire pour les révolutionnaires.

LES ALGÉRIENS ONT RÉUSSI A VIRER BOUTEFLIKA GRACE A LA FRATERNISATION RÉVOLUTIONNAIRE AVEC LES POLICIERS


Les Algériens qui ont réussi à virer Bouteflika mardi 2 avril ont montré au monde entier que c'est cette stratégie qui leur avait permis de gagner la bataille.

Les manifestants algériens ont cherché dès le début du mouvement pour Bouteflika Dégage à rallier les policiers dans leur camp.


Zahir Moulaoui, policier à Bejaia, le vendredi 15 mars avait rejoint les manifestants avec ses mots :

"Chorta chaâb, khawa khawa ! » (Police et citoyens sont frères)"


« Chorta chaâb, khawa khawa » Lettre ouverte à Zahir Moulaoui policier courageux de Bejaia Algérie quittant publiquement le système pour rallier la révolution algérienne : devenez le premier des délégués sécurité #1pour625 délégués d'Arouch

D'autres policiers ont fait de même. Le journal algérien Oumma titre le 17 mars "Algérie: des policiers fraternisent avec les manifestants".

"Au cours des nombreuses manifestations contre le 5e mandant, des scènes de fraternisation entre policiers et manifestants ont eu lieu, comme le prouve la vidéo ci-dessous."





En France les Blacks Blocs ont pourri la stratégie de fraternisation révolutionnaire que certains Gilets Jaunes avaient commencé. Donc Macron n'a pas dégagé et les Gilets Jaunes qui criaient "Macron Démission" n'ont pas gagné !


EN RUSSIE EN 1917 LES COSAQUES PROTÈGENT LES OUVRIERS CONTRE LES PHARAONS (LES POLICIERS A CHEVAL)


Léon Trotsky raconte les journées de la révolutions de 1917.
Il raconte comment les cosaques (forces de sécurité travaillant pour le Tsar) se sont ralliés du côté des ouvriers contre les "pharaons" (les policiers à cheval) après que des ouvriers les aient suppliés de leur venir en aide.

"Un des authentiques meneurs en ces journées, l'ouvrier bolchevik Kaïourov, raconte
que les manifestants s'étaient tous enfuis, en certain point, sous les coups de nagaïka de la police à cheval, en présence d'un peloton de Cosaques ; alors lui, Kaïourov, et quelques autres ouvriers qui n'avaient pas suivi les fuyards se décoiffèrent, s'approchèrent des Cosaques, le bonnet à la main : " Frères Cosaques, venez au secours des ouvriers dans leur lutte pour de pacifiques revendications ! Vous voyez comment nous traitent, nous, ouvriers affamés, ces pharaons. Aidez-nous ! "  Ce ton consciemment obséquieux, ces bonnets que l'on tient à la main, quel juste calcul psychologique, quel geste inimitable ! Toute l'histoire des combats de rues et des victoires révolutionnaires fourmille de pareilles improvisations. Mais elles se perdent d'ordinaire dans le gouffre des grands événements, et les historiens ne ramassent qu'un tégument de lieux communs. "  Les Cosaques échangèrent entre eux des coups d'œil singuliers, dit encore Kaïourov, et nous n'avions pas eu le temps de nous éloigner qu'ils se jetaient en plein dans la mêlée. " Quelques minutes plus tard, devant le perron de la gare, la foule portait en triomphe un Cosaque qui venait de sabrer un commissaire de police." (Histoire de la Révolution russe, Léon Trotsky)













LA RÉVOLUTION DES ŒILLETS AU PORTUGAL EN AVRIL 1974
LA RÉVOLUTION FRANÇAISE DE 1789
2 RÉVOLUTIONS VICTORIEUSES AYANT FRATERNISER AVEC LES FORCES OFFENSIVES DU POUVOIR COMBATTU

Deux révolutions victorieuses et deux révolutions dans lesquelles les révolutionnaires ont réussi leur fraternisation avec les forces de l'ordre.
Deux révolutions victorieuses et deux révolutions dans lesquelles les révolutionnaires ont réussi leur fraternisation avec les forces de l'ordre.
Maria de Medeiros dans Capitaine d'Avril  retrace la révolution des oeillets au Portugal en 1974. Elle montre comment les révolutionnaires ont neutralisé les forces de l'ordre qui se trouvaient face à eux.




Lors de la prise de la Bastille le 14 juillet 1789, les soldats du roi se mettent du côté de la révolution contre la monarchie.

"Jusqu’ici désorganisée, la foule des assaillants est maintenant épaulée par 61 soldats des Gardes Françaises. Ces soldats du roi, sensibles aux idéaux révolutionnaires, viennent de prendre fait et cause pour les insurgés. Leur intervention est décisive. Ils pointent cinq canons volés aux Invalides vers la forteresse. Une attaque vigoureuse est lancée. Le gouverneur De Launay et sa garnison sont isolés, aucun renfort n’est envoyé pour les aider à tenir leur position. Pris de panique, De Launay menace de faire sauter les réserves de poudre et de détruire le quartier. Ses officiers parviennent à l’en empêcher." Le Parisien

FRATERNISER AVEC LES FORCES DE L'ORDRE EST IMPÉRATIF
POUR GAGNER UNE RÉVOLUTION


A chaque fois que des "casseurs" envahissent un mouvement social, la victoire est dans le camp du régime en place.
Alors qu'au début du mouvement contre Macron, des Gilets Jaunes parlaient avec les policiers, l'utilisation d'agents provocateurs casseurs associée aux techniques vexatoires de nasse etc ont crée un mur entre policiers et manifestants empêchant la fraternisation.
Les Gilets Jaunes ont été de moins en moins nombreux et Macron n'a pas abdiqué.


Au Togo en 2017, il y pas eu vraiment de fraternisation entre les policiers et les manifestants.
Les policiers tiraient et tuaient.
La colère montaient contre les forces de l'ordre chez les manifestants qui n'ont donc pas essayé de rallier de leur côté une partie des militaires et policiers, en tout cas ceux qui n'avaient pas de sang sur les mains.
Les Togolais n'ont pas réussi à faire flancher la dictature Gnassingbé soutenue par la France.
Le 20 septembre 2017 dans un article, nous leur conseillions cette stratégie de fraternisation.

Fraternisation révolutionnaire VS répression Gnassingbé

A l'inverse les Algériens ont réussi à empêcher des agents provocateurs type "Blacks Blocs" de s'infiltrer dans leurs manifestations.

Et ils n' ont dans le même temps jamais cessé de parler aux policiers les enjoignant à les rejoindre.
Le résultat a été Zahir Moulaoui, en tenu de policier à Bejaia qui crie "Police et citoyens sont frères" en rejoignant les manifestants.
D'autres policiers ont ensuite suivi son modèle et ont rejoint eux aussi la révolution.
Résultat 17 jours après le geste de Zahir Moulaoui, Bouteflika quittait le pouvoir !

Fraterniser avec les forces de l'ordre est une des conditions de la victoire.
Mais ça ne suffit pas. Il est aussi indispensable de mettre en place des délégués révocables afin de construire un gouvernement du peuple !










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