dimanche 5 octobre 2014

#UmbrellaRevolution en Chine Une révolution des parapluies qui a pour slogans "paix anti-violence"

par Julie Amadis
5/10/14

Depuis 3 jours, depuis le 2 octobre, les Hongkongais réclament la démission de Leung Chun-ying, chef de l'exécutif .
Tout avait commencé le 22 septembre 2014. Les étudiants sont sortis manifester dans les rues de Hong Kong.
Ce mouvement réclame le respect de la loi fondamentale de la région administrative spéciale de Hong Kong ratifiée en 1990. Elle prévoit l’élection au suffrage universel du président de l'exécutif.
Cette contestation fait suite à la déclaration par le gouvernement chinois annonçant que les candidats au poste de président de l’exécutif seront présélectionnés.
Alors qu'il ne s'agissait au début que d'une campagne de désobéissance, les participants au mouvement réclament aujourd'hui la démission de Leung Chun-ying, chef de l'exécutif. C'est donc bel et bien d'une révolution qu'il s'agit.

FACE A LA RÉVOLTE LE POUVOIR CHINOIS
RÉPOND PAR LA RÉPRESSION

Le gouvernement Chinois répond à cette colère des jeunes par la répression.

RFI rapporte le 28 septembre :
"La police a tiré plusieurs types de gaz lacrymogènes sur les milliers de manifestants pacifiques
et plusieurs personnes cherchent de l’eau pour se laver les yeux.
Ce jeune Hongkongais d’origine pakistanaise était en première ligne. « Au début, ils avaient des gaz lacrymogènes et on utilisait nos parapluies pour nous protéger, raconte-t-il. Ensuite, ils ont lâché un autre genre de gaz qui faisait beaucoup de fumée et cela a fait s’enfuir tout le monde. Mais quel genre de police est-ce ? On a des parapluies et ils nous balancent des gaz. Ce gouvernement est pire que les communistes. On manifeste paisiblement et ils nous attaquent. Et puis, ils ont arrêté les étudiants et aujourd’hui ils vont les juger. Mais pourquoi ? Ils n’ont rien fait de mal. Et c’est pour cela qu’on est là, pour les soutenir. » (RFI 28/09/14)

La police, censée protéger les manifestants, ne les protège pas.
« Amnesty International a également condamné l'attitude des forces de police, accusées d'avoir « regardé faire » alors que les manifestants, souvent jeunes et désarmés, subissaient les assauts d'une foule hostile et des raids foudroyants d'hommes masqués. Toute la journée d'hier, la situation est restée tendue sur les trois sites occupés par les manifestants qui ont renforcé les barricades. » (JDD le 4/10/14)
   Les manifestants ont été aspergés de gaz lacrymogènes alors qu'ils manifestaient pacifiquement. Ils ont donc ensuite utilisé des parapluies pour se protéger.
Cet objet est devenu le symbole de leur révolution.

 LES AUTORITÉS CHINOISES EMBAUCHENT LA  MAFIA
POUR MIEUX AGRESSER LES MANIFESTANTS


Mais comme les arrestations de militants et le gazage des manifestants a mis en ébullition l'opinion publique, les gouvernants chinois ont cherché à taper sur les manifestants en étant masqués.
Ils ont pour cela recruté la mafia chinoise, les triades.

Le Nouvel observateur écrit le 4 octobre :
"La police a annoncé l'arrestation de 19 personnes, dont huit individus soupçonnés de liens avec les triades, la mafia chinoise.
Des députés pro-démocratie ont accusé le gouvernement de collusion avec ces groupes mafieux qui sévissent traditionnellement dans le trafic de stupéfiants, la prostitution, les tripots et l'extorsion mais qui, à Hong Kong, investissent de plus en plus dans l'immobilier ou la finance. Certaines triades sont en effet soupçonnées d'entretenir des liens avec le pouvoir politique et elles ont déjà été accusées par le passé d'être payées pour casser des manifestations."

LE PACIFISME FACE A LA BARBARIE


« Paix anti-violence » le slogan des manifestants de Hong Kong.

Les révolutionnaires ne sont pas des « violents ». C'est en général parce qu'on leur tire dessus qu'il se défendent...
Mais là, ici à Hong kong, les jeunes qui défilent refusent de répondre à la violence par la violence et ils scandent « paix antiviolence » dans les rues ce samedi 4 octobre.
« « Paix antiviolence » ont scandé des foules immenses dans le quartier d'Admiralty près du siège du pouvoir de l'ancienne colonie britannique » (le JDD le 5/10/14)

LE PIRE ÉTAT CAPITALISTE VA BIENTÔT S’ÉCROULER

Après 40 ans de capitalisme rouge, les Chinois se rebellent.

Ce modèle du capitalisme moderne que l'on nous utilise comme étendard a une fin. Comme le montre Hegel, toute accumulation de quantité crée une nouvelle qualité. Trop d'accumulations d'exploitations, de salaires à 300 euros par mois (revenu médian 2008) (salaire moyen 2012 : 473 euros par mois) mènent inexorablement à la révolte et à la révolution. Il ne suffit pas de peindre en rouge le système capitaliste pour que les gens soient dupes.

Il y a tout juste 65 ans, en 1949; Mao Zedong proclamait la Première République Populaire de Chine, ce mois d'octobre met en évidence le décalage entre les espoirs qu'avait engendré cette République et la façon dont le gouvernement qui ose utiliser l'étiquette "communiste" se comporte avec la population.
Pierre Haski, de "Rue 89" rend compte de cet état d'esprit :
"Mercredi, lors de la fête nationale chinoise du 1er octobre 1949, anniversaire de la prise du pouvoir par le Parti communiste chinois de Mao Zedong en 1949, Joshua Wong a confié au New York Times :
« Quand j’ai entendu jouer l’hymne national, j’ai moins ressenti de l’émotion que de la colère. L’hymne nous dit “levez-vous, tous ceux qui refusent d’être des esclaves !”, mais en quoi la manière dont on nous traite est-elle différente d’esclaves ? »" (Rue 89 2/10/14)

Les capitalistes « rouges » de Pékin ont peur

Les Hongkongais sont les privilégiés de Chine. Leur revenu est bien supérieur aux travailleurs Chinois. Ils représentent la haute formoisie chinoise. Ce sont, en fait, les alliés naturels de la classe capitaliste, représentée par le pouvoir chinois.
Si ce sont eux qui se rebellent en premier, le reste des Chinois va suivre. Cette révolution des parapluies est la locomotive d'une révolution plus globale en Chine.

Beaucoup de révolutions ont démarré par un "ras le bol" de classes exploiteuses. 
Les gouvernants chinois le savent bien. Mais quoi qu'ils fassent, la révolution est en route.
S'ils continuent à réprimer les manifestants, le soutien de l'opinion publique sera beaucoup plus important. S'ils répondent positivement aux demandes des contestataires, c'est tous les Chinois qui se soulèveront pour demander à ce que ces mesures démocratiques ne fassent pas exception à Hong Kong et fassent loi dans tout le pays. Mais les travailleurs chinois n'auront, bien sur, pas uniquement cette demande dans leurs cahiers de doléances ... Il est fort probable qu'ils veuillent mettre fin au capitalisme, qu'ils mettent en place des délégués révocables ...
Le témoignage de ce manifestant va dans le même sens :
Steven, 29 ans, ingénieur : « Pékin a dit aux chinois de là-bas de quitter les villes pour les champs, . puis d'embrasser le capitalisme. Ils obéissent, ils sont formatés ainsi. Ce qui se passe ici est très dangereux pour Pékin. Cela pourrait donner des idées aux plus fervents démocrates de l'intérieur. » (le Journal du Dimanche 05/10/2014)

APRES LE "PRINTEMPS ARABE VOICI L'AUTOMNE ASIATIQUE

Après le printemps arabe de 2010, voici l'automne asiatique de 2014 qui commence.
La révolution mondiale est en marche.
Nous l'attendions depuis 2000.
Et c'est bientôt la fin du capitalisme, la fin des inégalités, la fin des privilèges, la fin de la faim dans le monde, le début de la fin du couvercle carbone (car il faudrait plusieurs dizaines de milliers d'années pour tout assainir). Et le début d'une nouvelle ère ...


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