vendredi 10 octobre 2014

Laborit, Sophocle et Antigone: La fuite et la résistance. La victoire est au-bout des deux chemins

par Julie Amadis
#IpEaVàEaFàF
2/10/14

"On sort toujours gagnant d'un combat éthique"
infra.

 "..dans le monde où règne le principe
de réalité, la soumission et la révolte, la dominance
et le conservatisme auront perdu pour le fuyard leur
caractère anxiogène et ne seront plus considérés que
comme un jeu auquel on peut, sans crainte,
participer de façon à se faire accepter par les autres
comme « normal ». Dans ce monde de la réalité, il
est possible de jouer jusqu'au bord de la rupture avec
le groupe dominant, et de fuir en établissant des
relations avec d'autres groupes si nécessaire, et en
gardant intacte sa gratification imaginaire, la seule
qui soit essentielle et hors d'atteinte des groupes
sociaux.
Ce comportement de fuite sera le seul à permettre
de demeurer normal par rapport à soi-même, aussi
longtemps que la majorité des hommes qui se
considèrent normaux tenteront sans succès de le
devenir en cherchant à établir leur dominance,
individuelle, de groupe, de classe, de nation, de
blocs de nations, etc.
L'expérimentation montre en
effet que la mise en alerte de l'hypophyse et de la
corticosurrénale, qui aboutit si elle dure à la
pathologie viscérale des maladies dites
«psychosomatiques», est le fait des dominés, ou de
ceux qui cherchent sans succès à établir leur
dominance, ou encore des dominants dont la
dominance est contestée et qui tentent de la
maintenir."
(Henri Laborit, Eloge de la fuite)

ce beau dessin vient du site
de Philippe Remacle dans l'édition
bilinguegrec-français d'Antigone
KRÉÔN.
Et ainsi, tu as osé violer ces lois ?

ANTIGONÈ.
C’est que Zeus ne les a point faites, ni la justice qui siége auprès des dieux souterrains. Et je n’ai pas cru que tes édits pussent l’emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux, puisque tu n’es qu’un mortel. Ce n’est point d’aujourd’hui, ni d’hier, qu’elles sont immuables ; mais elles sont éternellement puissantes, et nul ne sait depuis combien de temps elles sont nées. Je n’ai pas dû, par crainte des ordres d’un seul homme, mériter d’être châtiée par les dieux. Je savais que je dois mourir un jour, comment ne pas le savoir ? même sans ta volonté, et si je meurs avant le temps, ce me sera un bien, je pense. Quiconque vit comme moi au milieu d’innombrables misères, celui-là n’a-t-il pas profit à mourir ? Certes, la destinée qui m’attend ne m’afflige en rien. Si j’avais laissé non enseveli le cadavre de l’enfant de ma mère, cela m’eût affligée ; mais ce que j’ai fait ne m’afflige pas. Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé. (Antigonè Sophocle Wikisource)

LIRE AUSSI : Je n'avais pas lu son livre "Eloge de la fuite" ! Henri Laborit expliquait l'attitude de l'administration et de mes collègues

 L'ARME DE L'ANALYSE ET DE L'INTELLIGENCE
FACE A L'ARME DE LA MÉDISANCE ET DU POUVOIR

Je donnais hier en conclusion de mon article - et en exergue - cette citation fondamentale de Henri Laborit :
 "Ce sont les confréries qui s'attaquent aujourd'hui à l'homme seul, et si celui-ci a le malheur d'accepter la confrontation, elles sont sûres de la victoire, car elles exprimeront le conformisme, les préjugés, les lois socio-culturel du moment." (Eloge de la fuite)
La victoire, l'Inspecteur de circonscription, les Inspecteurs d'Académie de Rouen et du Havre, mes deux directeurs d'école,  mes collègues l'ont obtenue:
Je suis exclue de l'Education Nationale.

Mais quelle victoire .ont - ils obtenue ?
Une victoire administrative.
Je suis exclue sans même qu'ils respectent la jurisprudence. Celle-ci prévoit un revenu de remplacement. (tribunal administratif de Paris le 4 février 1988)
"Résumé : 16-06-07, 16-06-08, 36-08-03, 36-09 L'agent titulaire d'une commune exclu de ses fonctions pour une durée d'un an doit être regardé comme involontairement privé d'emploi au sens de l'article L. 351-1 du code du travail et a droit au revenu de remplacement prévu par cet article "
 Je ne suis plus dans leur institution...
L'inspecteur a même porté plainte contre moi pour un commentaire Youtube. J'ai été arrêtée par la BAC dans un café.  Ils pensent m'avoir de la sorte discréditée ....
Ils pensent pouvoir continuer à protéger les agresseurs d'enfants dans les écoles en toute impunité ....
Henri Laborit, s'il vivait encore (et serait centenaire né le 21 novembre 1914 ) et s'il connaissait cette histoire, me dirait peut être, que "c'est une défaite" et qu'il fallait fuir.

UNE VICTOIRE DE FAÇADE



Mais pour les "vainqueurs", pour ceux qui m'ont exclue pour deux ans, tout cela n'est qu'une victoire de façade....

La vraie victoire, la victoire éthique, c'est notre camp - le camp de ceux qui défendent les enfants - qui l'avons gagnée.

ON SORT TOUJOURS GAGNANT
D'UN COMBAT ÉTHIQUE

On sort toujours gagnant d'un combat éthique. On en sort plus humain... Et le fait qu'on ait pu résister malgré toutes les répressions montre que c'est possible... Et donc ce n'est pas perdu ... C'est donc utile à la cause.

Il faut combattre !!!

L'HUMANITE EST TOUJOURS GAGNANTE DU COMBAT

L'humanité est toujours gagnante du combat. S'il n'y avait que des fuyards, la déclaration des droits de l'homme et du citoyen n'aurait jamais existé, Toussaint Louverture et ses camarades ne se seraient jamais rebellés contre l'esclavage et les esclaves seraient toujours dans les champs de coton à travailler dix huit heures par jour sous la menace du coup de bâton, les nazis seraient toujours au pouvoir ....

Mais Henri Laborit a raison quand il écrit :
Laborit et son équipe du Laboratoire
d'Eutonologie (années 1980)
"Dans ce monde de la réalité, il est possible de jouer jusqu'au bord de la rupture avec le groupe dominant, et de fuir en établissant des relations avec d'autres groupes si nécessaire, et en gardant intacte sa gratification imaginaire, la seule qui soit essentielle et hors d'atteinte des groupes sociaux."

 Dans le combat, il faut parfois savoir fuir. Il est surtout important de ne pas perdre de vu que l'entreprise de discrédit organisée contre vous par le camp d'adverse n'est qu'une imposture basée sur des préjugés et des rumeurs.
Leurs attaques psychologiques ne doivent pas pouvoir atteindre l'individu sain. Pour ce faire, il peut être utile de se reculer, de fuir ce "milieu" pour reprendre ses esprits, retrouver la raison et donc être plus fort pour faire gagner les idées de justice et de liberté.

ANTIGONE, HÉROÏNE DES RÉSISTANTS DEPUIS 2455 ANS

Antigone, le personnage mythologique que Sophocle remis en scène en -441, à travers ses paroles, résume où se trouve la vérité.:


 «  je n’ai pas cru que tes édits pussent l’emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux, puisque tu n’es qu’un mortel. Ce n’est point d’aujourd’hui, ni d’hier, qu’elles sont immuables ; mais elles sont éternellement puissantes, et nul ne sait depuis combien de temps elles sont nées. » (Antigonè Sophocle Wikisource)


Les gens de pouvoir et ceux qui y sont assujettis (comme mes collègues) se protègent en fonction de lois écrites dans une société injuste, inégalitaire et liberticide.
Et ils bafouent même régulièrement celles qui les dérangent : l'article 222-13 du code pénal aurait du être appliqué depuis déjà 6 ans.
Ils instrumentalisent des règles écrites pour protéger l'ordre établi.
Car ils pensent que la réalité se trouvent dans les règlements et textes administratifs inscrits dans ce cadre. Mais ces mêmes personnes ne pensent pas aux lois non écrites dont parle Antigone. Ces lois de l'éthique humaine qu'ils bafouent chaque jour. Ce que les juristes appellent "le droit naturel".

Car comme le dit Sophocle à la fin de son histoire, le malheur n'est pas celui que l'on croit être au premier abord, brouillé par nos préjugés ....
Ce n'est pas la mort d'Antigone qui est le plus triste, mais la bêtise et la méchanceté de ceux qui l'ont tuée.
« Dans le monde, de tous les malheurs attachés à l'homme, la bêtise est le plus grand » (Sophocle, Antigone)
La victoire c'est donc notre camp qui l'avons gagnée et non celui de l'administration, des syndicats et de mes collègues qui protègent ceux qui tapent les enfants.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire