vendredi 14 juillet 2023

10 juillet 1789 "Nous sommes amis, ne craignez rien" : L'éditeur Nicolas Ruault témoignant de la fraternisation révolutionnaire entre les révolutionnaires parisiens et les canonniers du roi quatre jours avant la Prise de la Bastille le 14 juillet 1789.


Par Julie Amadis
et Yanick Toutain
#IpEaVaEaFaF
14 Juillet 2023 


Nicolas Ruault écrit le 11 juillet 1789
"J'ai vu au fond du jardin une foule de peuple en face des entrées du café appelé Le Caveau. C'était une compagnie d'artilleurs qu'on régalait de liqueurs et auxquels on criait bravo. Je me suis échappé par la rue de Richelieu, j'ai rencontré peu après cette même foule qui conduisait ces canonniers aux Champs-Elysées ; ils étaient plus de cent bien empaphés bras dessus, bras dessous avec des gardes françaises, des femmes, des ouvriers. Ils disaient au public qui les regardait passer : nous sommes amis, ne craignez rien. On leur battait des mains. J'étais enveloppé dans cette foule, l'esprit contraint, alarmé de ce mouvement populaire ; un canonnier à cheveux blancs me tendit la main, je la lui serrai en disant bravo comme les autres. Il me dit, en me regardant : Vous pleurez ? Oui, lui répondis-je, et c'est avec plaisir... Je n'avais point du tout de plaisir, je vous jure, mais la joie était universelle parmi tout ce monde le long des rues et des quais. Il semblait que c'était une fête. Je vous demande ce qu'un roi peut faire avec des soldats en si bonne disposition." 


14 juillet 1789 :  L'éditeur Nicolas Ruault témoignant de la fraternisation révolutionnaire entre les révolutionnaires parisiens et les canonniers du roi quatre jours avant la Prise de la Bastille.




La Prise de La Bastille ne fut pas la victoire d'une émeute mais la victoire de la Fraternisation Révolutionnaire du peuple avec l'armée de Louis XVI.


L'article "Prise de la Bastille" de Wikipédia est totalement mensonger et s'apparente beaucoup plus à un communiqué des contre-révolutionnaires de Versailles qu'à la réalité historique.

Sur ce Wikipédia contrôlé par l'extrême-droite (évidemment alliée au macronisme contre-révolutionnaire), à quinze reprises le mot "émeutiers" vient remplacer le mot "révolutionnaire"

 Cette journée, durant laquelle la Bastille est prise d'assaut par des émeutiers ... Le portrait des émeutiers confirme ces préoccupations de subsistance.... On compte plusieurs blessés dont des femmes et enfants, et trois tués parmi les émeutiers... La foule des émeutiers exige la baisse du prix des grains et du pain.... Pour armer cette milice, les émeutiers mettent à sac le Garde-Meuble où sont entreposées des armes de collections anciennes. ... Le 14 juillet, 10 h, les émeutiers s’emparent des fusils entreposés aux Invalides.... Celui-ci réunit les chefs des corps pour savoir si leurs soldats marcheraient sur les émeutiers.... Pressés par la foule des émeutiers, notamment ceux du faubourg populaire de Saint-Antoine où l'affaire Réveillon a été un épisode marquant de la pré-révolution,... La foule des émeutiers armée des fusils pris aux Invalides se rassemble devant la Bastille... Une explosion, prise à tort par les émeutiers comme une canonnade ordonnée par le gouverneur, déclenche les premiers assauts. Des émeutiers pénètrent dans l'enceinte par le toit du corps de garde et attaquent à coups de hache les chaînes du pont-levis... À 13 h 30, les quatre-vingt-deux invalides défenseurs de la Bastille et trente-deux soldats suisses détachés du régiment de Salis-Samade ouvrent le feu sur les émeutiers qui continuent leurs assauts sur la forteresse, faisant une centaine de tués....Les émeutiers, parmi lesquels on dénombre une centaine de tués et soixante-treize blessés envahissent la forteresse, s’emparent de la poudre et des balles, puis libèrent les sept captifs qui y étaient emprisonnés...Le 14 juillet, cinq de six bataillons des Gardes-Françaises s'étaient mutinés et certains avaient rejoint les émeutiers....Déçus de trouver ces prisonniers en nombre si faible et manquant de prestige, les émeutiers en inventent un faux

A titre de comparaison, sur cet article Wikipédia rédigé par les contre-révolutionnaires, le mot "révolutionnaires" ne se trouve qu'une seule et unique fois dans le texte. (plus une fois en titre de colonne et 2 fois dans les notes de bas de pages)

Le mot "révolution" écorche la bouche de ces rédacteurs anti-révolution.
Ces gredins changeront bientôt le nom de la "Révolution Française du 14 juillet 1789" en : "l'Émeute française du 14 juillet 1789"
Et quand, la seule et unique fois où le mot "révolutionnaires" apparait dans le texte, il est insultant

 On prétend que des squelettes découverts dans le remblai d'un bastion sont ceux des victimes de la tyrannie. La légende veut aussi que les révolutionnaires auraient trouvé le squelette du célèbre « homme au masque de fer »

Il n'y a aucune ressemblance entre les émeutes de 2023 en France et l'insurrection révolutionnaire de 1789. La Révolution Française fut une insurrection préventive pour ne pas subir un bombardement par les canonniers de Louis XVI. 

À Paris, le 11 juillet 1789 un éditeur parisien Nicolas Ruault écrivait à son frère curé à Evreux sont témoignage de fraternisation révolutionnaire observée par lui-même la veille, 10 juillet 1789 - soit quatre jours avant la prise de la Bastille. 

Nicolas Ruault a transmis son témoignage dans ses lettres à son frère regroupées dans l'ouvrage "Gazette d'un Parisien sous la Révolution"


FRATERNISATION REVOLUTIONNAIRE LE 10 JUILLET 1789

Lettre du 11/7/89
"Hier après diner [donc le 10 juillet 1789]], j'allai au palais royal, le seul rendez-vous bruyant en cet instant de rumeur, de crainte et d'alarme. J'ai vu au fond du jardin une foule de peuple en face des entrées du café appelé Le Caveau. C'était une compagnie d'artilleurs qu'on régalait de liqueurs et auxquels on criait bravo. Je me suis échappé par la rue de Richelieu, j'ai rencontré peu après cette même foule qui conduisait ces canonniers aux Champs-Elysées ; ils étaient plus de cent bien empaphés bras dessus, bras dessous avec des gardes françaises, des femmes, des ouvriers. Ils disaient au public qui les regardait passer : nous sommes amis, ne craignez rien. On leur battait des mains. J'étais enveloppé dans cette foule, l'esprit contraint, alarmé de ce mouvement populaire ; un canonnier à cheveux blancs me tendit la main, je la lui serrai en disant bravo comme les autres. Il me dit, en me regardant : Vous pleurez ? Oui, lui répondis-je, et c'est avec plaisir... Je n'avais point du tout de plaisir, je vous jure, mais la joie était universelle parmi tout ce monde le long des rues et des quais. Il semblait que c'était une fête. Je vous demande ce qu'un roi peut faire avec des soldats en si bonne disposition." 


FRATERNISATION REVOLUTIONNAIRE LE 11 JUILLET 1789

Lettre du 11 juillet , partie rédigée par Nicolas Ruault à 9 heures du soir témoignant des événements du 11 juillet. 

Les troupes continuent toujours d'arriver. Mais à mesure qu'elles passent dans les faubourgs des compagnies entières se détachent du corps et se joignent au peuple faubourien qui les conduit en triomphe au palais-royal ; il en était rempli ce soir ; un sergent à leur tête y a lu une adresse au public. dans laquelle il l'assurait (le public) qu'il n'avait rien à craindre des troupes nationales, que jamais la baïonnette et le fusil ne serviraient à répandre le sang des Français, de leurs frères et de leurs amis ; qu'ils n'obéiraient point à des ordres barbares etc... Le public enthousiasmé versait des larmes de joie, battait des mains, embrassait ces citoyens en habits de guerre. C'était en vérité un spectacle attendrissant. Les Français devront leur salut à l'armée, si toute elle pense ainsi. La cour, toujours de plus en plus empêtrée, a conçu, dit-on, le projet de dissoudre les Etats de quelque manière que ce soit. On parle de renvoyer tous les membres [les députés des Etats Généraux] dans leur domicile, accompagnés chacun d'un officier et de deux soldats ou cavaliers, qui les conduiraient en poste (ce beau projet est de l'invention d'Antoinette et du compte Charles d' Artois) et de rétablir les Parlements tels qu'ils étaient l'an passé. Quel moyen insensé ! Les troupes nationales massacreraient les étrangers qui se chargeraient de cet emploi ; le sang coulerait de toutes parts, le rois resterait seuls contre tous. Quel chaos ! quelle anarchie [page 152] 

Il est évident que ce processus révolutionnaire structuré n'a rien à voir avec les émeutes que vient de subir la France.

 

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