jeudi 22 juin 2017

Violences à enfants en Guinée : Contre les coups de cravaches, mettez quatre jupes

Usage de la chicotte au Congo Belge.
Cette pratique colonialiste est maintenant
utilisée sur les enfants dans des écoles en Afrique
(source : wikipédia)
Par Julie Amadis
#IpEaVaEaFaF
Le 22/06/2017

" On portait des uniformes. Et on mettait quatre jupes en dessous pour que ça fasse moins mal" (Binta)
"L'utilisation de la cravache à pneu dont parle Binta est tellement banale que le mot existe en wolof . Le Dictionnaire wolof-français et français-wolof ( DIOUF Jean-Léopold) nous indique que cette cravache s'appelle Dallen et qu'elle sert à menacer les enfants.
Dàllen caoutchouc... Locution "Dàllenu-mbaam lay tëkko xale yi" "c'est avec une cravache en caoutchouc de pneu qu'il menace les enfants""





Binta (il s'agit d'un prénom inventé pour protéger la témoin) 16 ans, raconte les violences subies lorsqu'elle était dans une école privée à Conakry en Guinée de 4 à 7 ans. A 7 ans elle est arrivée en France.
Je rencontre cette lycéenne havraise.
En apprenant mon exclusion 2 ans puis ma révocation en tant que Professeur des écoles pour avoir dénoncé des violences à enfants et pour avoir combattu la Franceàfric, elle réagit :
"Oui mais Madame, vous savez en Afrique, c'est ça tout le temps. Les enfants ils sont battus dans les écoles"
Elle commence le témoignage de ses souffrances d'écolière par cette phrase marquante :

" On portait des uniformes. Et on mettait quatre jupes en dessous pour que ça fasse moins mal"
Je l’interviewe alors et lui propose de  publier son témoignage sur mon blog. Elle accepte.

Les coups, vous les receviez régulièrement et quels étaient les prétextes ?

Oui tout le temps, tous les jours, pour trois fois rien. Parce qu'on n'a pas fait nos devoirs ou parce qu'on ne peut pas répondre à une question, parce que on n'est pas rangée...
Quels types de coups étaient-ce  ?

Vous voyez les pneus. C'était des sortes de cravaches en pneu. Et aussi d'autres fois c'était le bâton.
 
Les professeurs, utilisaient-ils d'autres punitions que les châtiments corporels ?

Oui par exemple on devait rester à genou en face du tableau et on devait rester comme ça jusqu'à la fin de l'heure.
Une fois je me suis plainte parce que des garçons m’embêtaient. Et ils ont reçu des coups. 

Elle réfléchit et ajoute :

"On se faisait taper même quand on ne faisait pas de bêtises. Et le problème c'est que les parents adhèrent à ça et que personne ne dit rien."

Et vous savez si ça continue dans votre école ?

"J'étais restée en contact avec mes amies de l'école. Elles me disaient que ça continuait. Mais maintenant on ne s'appelle plus."

Elle finit comme ça

"Des fois j'ai envie d'être Présidente pour changer les choses."

Ce qu'a vécu Binta en Guinée en de 2004 à 2008 est une pratique encore très couramment utilisée dans beaucoup d' écoles en Afrique. Nous avons dans cet article d'Afrik.com pro châtiments corporels, quelques habitants de différents pays d'Afrique qui témoignent de l'utilisation de la "chicotte" (fouet) contre les enfants :

Akim, 23 ans, étudiant, d’origine béninoise
« La chicotte est synonyme d’échec »

« La chicotte pour moi, c’est le palmatoire, un espèce de fouet qui sert à frapper. La chicotte a fait partie de ma vie quotidienne, à l’école (internat), à la maison. C’est surtout à l’école que j’ai été le plus chicotté. C’était tout le temps ; ça pouvait tomber à tout moment dès lors que tu ne te tenais pas tranquille. A la fin, c’était devenu presque comme un jeux entre nous. Quand quelqu’un avait fait une bêtise, on savait qu’il allait y avoir droit, on se mettait à chanter (il se dandine de gauche à droite, ndlr) ‘la danse de la chicotte’ devant lui. La punition était souvent disproportionnée par rapport à la bêtise faite, ils étaient à plusieurs sur une personne. Ce n’était pas tout le temps les coups du palmatoire, ça pouvait aussi être le piquet. On devait rester immobile pendant plusieurs heures dans une position indiquée : la jambe droite au sol, l’autre en l’air derrière le dos tout comme le bras droit. Si on avait le malheur de bouger, on avait des coups de chicotte. Mais bon ça fait partie de la culture africaine, on l’accepte. Surtout que dans mon cas, ça m’a été utile. Avec le recul, je comprends qu’il me fallait ça sinon j’aurais sûrement mal tourné. Les maîtres ou les professeurs se sentent touts puissants parce qu’ils se savent soutenus par les parents qui les encouragent dans ce sens. Personnellement, je ne le ferais pas avec mes enfants parce qu’il y a d’autres moyens de faire valoir son autorité sans frapper. Pour moi, chicotter son enfant est un signe de faiblesse. Si on en arrive là, c’est que, quelque part, on a échoué dans son éducation ».

image: http://www.afrik.com/squelettes-dist/puce.gif
- Mame, 27 ans, écrivain, d’origine sénégalaise
« Parfois, l’élève provoquait le maître pour qu’il le tape »
« La chicotte, c’est la ceinture ou la languette faite à base de pneus. Je me souviens en particulier, une fois en classe pendant une dictée, le maître tapait avec cette languette chaque élève qui faisait une faute sur la dictée. Ça m’a marqué. Souvent, il l’utilisait pour punir les élèves perturbateurs. Après c’était devenu comme une sorte de jeux entre eux, l’élève provoquait le maître pour qu’il le tape et quand c’était le cas, il ne manifestait aucune réaction pour montrer à l’autre que ça n’avait aucun effet sur lui. C’est surtout à l’école primaire qu’on chicotte, à partir du collège la chicotte devient plus rare. A la maison aussi, j’ai été chicottée mais moins souvent qu’à l’école. Souvent, c’était justifié, c’était quand je faisais vraiment des bêtises. Par contre, mon petit frère, le dernier de la famille, a échappé à la chicotte sans doute parce que le dernier est toujours le plus gâté mais aussi à cause de l’âge des parents, qui s’adoucissent en vieillissant. Ils passent plus par le dialogue, la discussion. Je ne pense pas que je vais chicotter mes enfants plus tard, juste des petites gifles peut-être. Je suis plutôt contre la chicotte, mais bon en même temps, on l’accepte parce que ça fait partie de la culture africaine. On a tous plus ou moins été chicotté étant enfant, mais ce n’est pas pour autant qu’on en veut à nos parents, parce qu’on sait que c’était pour notre bien ; même si parfois ça va loin. » Afrik.com


L'utilisation de la cravache à pneu dont parle Binta est tellement banale que le mot existe en wolof . Le Dictionnaire wolof-français et français-wolof ( DIOUF Jean-Léopold) nous indique que cette cravache s'appelle Dallen et qu'elle sert à menacer les enfants.
Dàllen caoutchouc... Locution "Dàllenu-mbaam lay tëkko xale yi" "c'est ave une cravache en caoutchouc de pneu qu'il menace les enfants"






Binta veut retourner en Guinée et y faire sa vie. Elle militera peut
être contre les coups et contre la Franceàfric...
Car elle est en colère,
à la fois contre les coups que subissent les enfants et contre la Franceàfric qui met les Guinéens dans la misère.
Il y a un lien entre les deux.
Les coups contre les enfants, c'est le mimétisme d'une pratique esclavagiste que de nombreux africains ont subie de la part des occidentaux.
Ça ne provient absolument pas une "culture africaine" comme certains le disent pour se dédouaner de cette pratique.

Les premiers humains qui viennent d'Afrique étaient des Innovants découvreurs inventeurs comme le sont les enfants. Il est très peu probable qu'ils aient battu les enfants.
Les petits Innovants que sont les petits Africains doivent être respectés. Ce sont eux l'avenir de l'Afrique, l'avenir de l'humanité.
Et pour cela il faut CESSER TOUTE VIOLENCE SUR LES ENFANTS.

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