samedi 10 décembre 2016

Poème : la grève des ouvriers de Bréguet au Havre en mai 1936

25000 manifestants en 1936 à Rouen devant l’hôtel de ville

Par Julie Amadis
#IpEaVaEaFaF
Le 10/12/2016











Ils étaient là les ouvriers
De l'usine de Bréguet
A se regarder tout étonnés
D'avoir osé voter la grève

Ça faisait des années
Qu'ils trimaient et se taisaient
De peur d'être saqué
Jusqu'à ce qu'ils ne se soulèvent

Marre de bosser pour rien
Marre d'obéir tout le temps
Envie d'être auprès des siens
Et de prendre du bon temps

La peur au ventre disparue
Plus rien ne pouvait les arrêter
Plus rien ne pouvait les séparer
De vrais hommes, ils étaient devenus

Sans les syndicats
Sans le tralala
Ils ont réussi
En restant unis


C'était 36 au Havre
Ils étaient les premiers
Les ouvriers de Bréguet
A se révolter




Après le Havre,
Les autres villes suivront
Les ouvriers gagneront
Les accords de Matignon


RÉSUMÉ HISTORIQUE



La grève des ouvriers de l'usine Bréguet, usine qui fabriquait des avions a eu lieu suite au licenciement de deux ouvriers qui avaient refusé de travailler le 1er mai.
C'était le 9 mai 1936 que l'occupation de l'usine a débuté. Philippe Huet dans son roman historique "Le feu aux poudres" montre très bien que le licenciement de deux camarades étaient la goutte qui débordait le vase.
Un climat de terreur régnait dans cette entreprise. L'autorité régnait d'une main de fer et les ouvriers vivaient dans la peur de déplaire aux chefs.
C'est donc dans cette usine très peu syndiquée que la première grève de 1936 a démarré.
Les ouvriers de Bréguet ont servi d'exemple aux autres ouvriers qui ont repris le combat juste après et ont occupé à leur tour leur usine. La grève s'est propagé dans l'entreprise aéronautique Latècoère à Toulouse puis tous les autres secteurs ont suivi, automobiles, mines, construction mécanique puis les grands magasins en juin comme la Samaritaine et les Galeries Lafayette. Au total c'est 2,5 millions de grévistes qui ont protesté contre d'autres conditions de travail et de vie. La bourgeoisie a eu très peur. Elle voyait dans ces occupations d'usines le début d'une révolution et la fin de leurs privilèges.
Il s'agissait pour le gouvernement Blum d'"éteindre le feu". Pour cela il s’est appuyé sur le PCF.
Jacques Duclos, dirigeant du PCF avait déclaré :
"Nous obéissons à une double préoccupation : d’abord éviter tout désordre ; ensuite obtenir que des pourparlers s’engagent le plutôt possible en vue d’un règlement rapide du conflit. "
Maurice Thorez était sur la même ligne que Jacques Duclos. Sa phrase devenue célèbre: "il faut savoir finir une grève". 
Malgré la carotte proposée aux ouvriers, "les accords de Matignon" le 8 juin qui garantissent le droit syndical, une hausse des salaires, des conventions collectives et les congés payés, les saboteurs de révolution ont mis plus d'un mois après les accords de Matignon pour éteindre la grève.

Les délégués révocables auraient aidé les ouvriers à gagner face au PCF et à réaliser une véritable révolution.

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