vendredi 30 janvier 2015

Leur monde (celui des profs non exclus) et le nôtre (dont moi prof exclue vivant sous le seuil de pauvreté)

Par Julie Amadis
#IpEaVaEaFaF
Le 28/01/15

Cet article a été censuré par l'Obs le 30/01/2015.
Je suis censurée systématiquement depuis le 14 décembre. Et il n'y jamais de motif d'inscrit de la part des administrateurs !

Et certains disent que la France est le pays de la liberté d'expression !


"Moi ça fait 10 ans que je viens ici. Y'a pas de travail ! Il existe peut être les gens à qui on propose un boulot et qui refuse mais moi j'en connais pas !"
(propos entendu dans la file d'attente
des Restos du Coeur au Havre)

Je suis une prof exclue par Benoit Hamon et Najat Vallaud-Belkacem.
De 1700 € par mois je suis soudainement passée à 509€/mois.
Punie pour avoir dénoncé des violences à enfants en 2008, pour avoir écrit à la Rectrice de Rouen Claudine Schmidt-Lainé et pour avoir dénoncé le harcèlement dont je suis la victime de la part d'agresseurs d'enfants depuis septembre 2013.
Sans les aides humanitaires des Restos du Coeur, je serais en carence alimentaire.
C'est ma punition pour défendre le droit des enfants de ne pas être tapés dans les écoles (et le droit pour les Africains au #SMICenAfrique)
Sous les cordes, au bout de la rue Lavoisier, ce mercredi 28 janvier se tenait une file de gens.
Des vieux, des jeunes, des roses clairs (que les ignorants appellent "Blancs", des roses foncés (que les ignorants appellent des "Noirs",....
Des mines fatiguées pour beaucoup.
Ils attendaient devant la grille des Restos du cœur pour recevoir leur colis alimentaire.

UNE LONGUE FILE D'ATTENTE SOUS LA PLUIE
DEVANT LES RESTOS DU CŒUR


Cela faisait un quart d'heure que j'attendais dehors. Les 42 personnes arrivées avant moi étaient déjà là.
Depuis une heure pour les premiers, 30 minutes pour les plus nombreux ou 16 minutes pour les derniers, sous la pluie à attendre.

On arrive tôt pour le rendez-vous nourriture de la semaine.

Quand on vit sous le seuil de pauvreté, on sait ce que ça veut dire d'avoir faim... On a faim et on veut manger, le plus vite possible. Alors certains arrivent une heure avant l'ouverture.

A 14 heure, les grilles ouvrent. Un bénévole nous distribue un numéro par ordre d'arrivée. J'ai reçu le numéro 44.
Nous avançons ensuite jusqu'à une seconde porte située au bout d'une cour et nous attendons encore sous la pluie notre tour...

J'AI ATTERRI DANS LE MONDE DES PERSONNES SOUS LE SEUIL DE PAUVRETÉ DEPUIS SEPTEMBRE 2014
 

lundi 8 septembre 2014


Julie Amadis a répondu vendredi 5/9 à Jacques-Manuel Mounier Chef de la division des personnels enseignants du 1er degré (Inspection académique de Rouen)

(source RevActu) C'est le chef de la division des personnels JM Mounier qui a répondu à Julie Amadis vendredi. Et non pas la nouvelle inspectrice d'académie Catherine Benoît-Mervant,
Sans aucun traitement ni ressources, Julie Amadis a aussitôt répondu à la (non) réponse :

 

Depuis la rentrée, après avoir refusé de me payer les congés payés du mois d'août c'est mon indemnité-chômage qui a été bloquée par l'Inspectrice d'Académe Catherine Benoît-Mervant,Elle a d'ailleurs été nommée à ce poste par le président Hollande pour cela !

MON EXCLUSION DE L’ÉDUCATION NATIONALE POUR AVOIR DÉFENDU LES ENFANTS
ET LEUR REFUS DE ME VERSER LE CHÔMAGE

Productions artistiques réalisées par mes élèves de CE1 l'an dernier.
Je n'aurais pas imaginé que dénoncer des violences à enfants m'amènerait
un an plus tard à faire partie du monde des gens sous le seuil de pauvreté.

Me voici depuis septembre 2014 dans l'autre monde. Le monde des plus pauvres de France... Un monde aux antipodes du monde des profs, mon ancien monde.

Il y a un an, j'étais professeur des écoles. Je rencontrais tous les jours mes collègues eux aussi profs. Je partageais leurs vies quotidiennes, leurs tracas, leurs espoirs, leurs préoccupations ...

LA PROCHAINE DESTINATION DE VACANCES COMME SOUCI POUR CES PROFS QUAND NOUS NOUS DEMANDONS CHAQUE JOUR SI NOUS POURRONS MANGER NORMALEMENT JUSQU’À LA FIN DE LA SEMAINE


Le choix de la destination des vacances est un sujet très courant en salle des profs.
Tous les profs partent en vacances en France et/ou à l'étranger.
Et ça prend beaucoup de place dans les conversations...
Il y a l'avant vacances. On y parle des préparatifs, le choix de la destination, du transport, du gite ... Et puis il y a l'après vacances.
Après chaque période de vacances scolaires, quand vous arrivez le matin à 8H dans la salle des maitres vos collègues vous demande :
"Alors, t'es partie où ?"
Comme si c'était une évidence de partir en vacances...
Et si vous n'êtes pas parti, il faut justifier, histoire de ne pas passer pour la pauvre fille de service parce que c'est comme ça qu'ils considèrent ceux qui ne partent pas....

Et si vous tentez de vous justifier en expliquant
"..... que vous avez été condamnée à 31000 euros par des juges voyous faussaires complice d'un barbouze franceàfric pour un article que vous n'avez même pas écrit.
Des juges osant receler et même fabriquer des faux en écritures."
Alors là, je vous préviens d'avance. N'essayez même pas ! Vous serez la risée de tous. Pire, vous allez devenir "celle qui confie ses problèmes personnels". Et on vous dénoncera à l'Inspection Académique... Et vous pouvez même vous faire virer .... Vous ne me croyez pas... Si si je vous assure...

"Elle a peu d'échanges avec eux, en dehors de confier ses soucis personnels, et s'est mise à l'écart délibérément." dira de moi Monique Béaur l'adjointe à l'Inspecteur d'Académie dans l'acte d'accusation.(source : acte d'accusation)

On va aussi conseiller aux autres collègues de ne pas vous parler.
"On m'a conseillé, de ne pas lui demander comment cela allait, parce qu'elle allait me parler de ses divers problèmes, et cela risquait de me faire perdre mon temps. »(source : acte d'accusation)
LIRE

mercredi 2 juillet 2014


L'acte d'accusation Carrière-Béaur ! Un dossier délirant et mensonger recel de faux témoignages et fabrications de mensonges supplémentaires par Monique Béaur


Consacrer sa vie aux plus pauvres c'est psychiatrisable chez les enseignants de Valmy !
Si la vie pour vous, c'est autre chose qu'une accumulation d'actes égoïstes, de lâcheté, d'hypocrisie, vous êtes anormal ! 

Et le mot solidarité n'a même pas de raison d'être pour eux.

Au Resto du cœur, personne ne quitte le Havre. On a même pas les moyens de prendre un billet jusqu'à Rouen ! Prendre un billet de train ça voudrait dire ne pas se nourrir pendant plusieurs jours !

Les gens parlent de logement à trouver, de nourriture à récupérer, de travail à chercher...
Mais pour la plupart des personnes qui sont avec moi dans la file d'attente il n'y a plus d'espoir... Le travail on en parle même pas sauf quelques uns qui espèrent encore...

Un d'entre eux me dit la fois dernière :
"Moi ça fait 10 ans que je viens ici. Y'a pas de travail ! Il existe peut être les gens à qui on propose un boulot et qui refuse mais moi j'en connais pas !"

LE CRÉDIT DE LA MAISON A REMBOURSER D'UN COTE QUAND DE L'AUTRE ON CHERCHE JUSTE UN TOIT POUR DORMIR


Par contre, si vous achetez une maison, tout le monde s’intéressera à vous dans l’Éducation Nationale. On aura des conseils à vous donner pour trouver le meilleur électricien, la meilleure banque... On vous demandera "alors ça avance les travaux...?"
A une semaine du procès pour payer 24000 euros, les collègues m'évitaient...
Certains ne disaient même plus bonjour...
Peut être que en tant que militante anti Franceàfric, #SMICenAfrique, je portais la souffrance de l'Afrique, la réalité du pillage africain et  leur mauvaise conscience de vivre tranquillement dans un pays qui agit en fasciste avec les africains.... Il fallait m'éviter...

Dans le même temps, ma collègue qui venait d'acheter son appartement avait toutes les attentions du monde... C'est sûr que c'est vraiment un gros souci d'acheter une maison comparé à la survie d'une militante !

Au resto, la préoccupation première des gens, c'est "comment vais je m'en sortir ?" C'est-à-dire "comment vais-je me nourrir, me loger, me chauffer", un jour, une semaine, un mois.
Certains dorment dehors, d'autres dans des squats, d'autres encore trouvent des gens pour les héberger, d'autres encore sont expulsables ...  Personne n'est propriétaire (Je n'ai jamais entendu quelqu'un le dire).
Les crédits, les gros travaux d'électricité, tout ça, ce ne sont pas des sujets de discussion.
Ça fait des soucis en moins !

ET POURTANT ... 

LES PROFS PENSENT ÊTRE LES LÉSÉS DU SYSTÈME
QUAND LES PARENTS DE LEURS ÉLÈVES
ONT A PEINE DE QUOI MANGER


Les professeurs se sentent lésés par le système.
La plupart des sujets de discussions sont prétextes à se plaindre de leur salaire qu'ils considèrent trop bas. A les entendre, ce sont des pauvres qui auraient à peine de quoi survivre...
Pourtant dans le même temps, on les entend parler de leurs vacances à l'étranger, de leur maison à construire .... Ils ne sont donc pas pauvres !!!
Peut être que certains se considèrent pauvres parce que les gens qu'ils fréquentent à Bac plus 5 sont des ingénieurs, cadres et les salaires sont plus gros que le leur. C'est inscrit quand tu as un certain salaire: il faut que tu partes aux sports d'hiver, que tu ailles en vacances à l'étranger et que tu aies acheté une maison !

LES PROFS DE ZEP SE PLAIGNENT COMME LES AUTRES
... AVEC LA MISÈRE SOUS LES YEUX


 Dans des ZEP, là, où la plupart de nos parents d'élèves sont au chômage, les profs se plaignent de leur niveau de vie !
Mais je ne les ai jamais entendu avoir de discours empathique sur ce que pouvait vivre ces familles au quotidien !

Et, tous les ans au moment de payer la coopérative, des instits vocifèrent contre les parents qui ne paient pas.
Idem quant aux parents qui ne paient pas une sortie scolaire à 10 euros.
Ces parents là sont présentés par mes collègues comme des parents qui ne s'occupent pas bien de leurs enfants !

Mais on voit bien que ces profs n'ont jamais vécu avec 500 euros par mois.
Ils ne savent pas ce que c'est la pauvreté !
10 euros c'est énorme !!!!
On se prive de tout...

Au Restos du cœur, personne ne se plaint !
On est content avec une brosse à dent que nous ont remis les bénévoles des Restos exceptionnellement...
Une dame cette fois là m'avait dit :
"ah j'ai été gâtée la fois dernière, j'ai même eu des brosses à dents ! Et puis comme elles étaient vieilles les miennes. J'étais contente".

On se suffit de peu.


Mais les enseignants ne se comparent jamais ceux qui ont moins qu'eux qui sont pourtant largement majoritaires sur Terre.
Ces gens là, ils les méprisent.


Mais pour sortir, pour aller en vacances, il faut de l'argent .... Mais les profs n'en demandent que pour eux de l'argent.

A chaque fois que je prenais position pour la gratuité des sorties scolaires en Conseil d’École, on me rétorquait :
"ils s'achètent bien un paquet de cigarettes" "ce sont toujours les mêmes qui paient" ou "on n'a rien sans rien".

S'il y a des gens qui font la queue trois quart d'heures au Restos du cœur pour avoir l'équivalent de 10 euros de nourriture, c'est bien que ils ne peuvent pas payer 10 euros pour une sortie scolaire!

Une grève aura lieu mardi 3 février pour demander plus de salaire !!!!
"Pour les enseignants des écoles, le SNUipp-FSU exige une première mesure d’urgence : l’alignement de l’ISAE (400 € annuel) sur la part fixe de l’ISOE du 2 degré(1 200 € annuel). "(Tract grève SNUIPP76)
 Par contre, il n'y a pas de mobilisation organisée pour la fin du chômage, le partage, la fin des salaires à 50 euros par mois en Afrique !!!
Actuellement quand on a 2000 euros et que l'on demande une augmentation de salaire ce n'est pas dans la poche des patrons que l'on prend mais dans la poche de l'Africain !
Il n'y a pas eu de manifestation massive pour un logement pour tous... Non c'est tellement plus important de pouvoir s'acheter une plus grande maison et pouvoir partir dans un pays un peu plus loin l'an prochain...

Vous l'avez compris, pour beaucoup de profs égoïstes, lâches, qui protègent leur fric et les agresseurs d'enfants dans les écoles... je suis l'ennemie !
Et comme j'étais "leur ennemie", tout était permis pour me virer de l’Éducation Nationale :
faux témoignages, faux en écriture, diffamation à mon égard  !

J'étais encore naïve l'an dernier.
Je ne les croyais pas capable d'être des monstres.
J'étais encore en partie dans leur monde.
J'étais encore hypnotisée par leur monde et leurs préoccupations.
Je connais - de l'intérieur maintenant - l'autre monde. Ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté !
Leur monde est comme celui des comtes et ducs qui comparaient la dernière épée à la mode et des duchesses qui se préoccupaient de leurs robes pendant que le paysan crevait de faim en 1788.





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